Jean-Philippe Puig, Directeur général de Sofiprotéol, le nouvel actionnaire majoritaire de Lesieur Crisal, explique l'importance de la visite de François Hollande au Maroc. Finances News Hebdo : Que pensez-vous de la visite du président français au Maroc ? Croyez-vous que cela constituera un réel coup de pouce aux relations bilatérales ? Jean-philippe Puig : Je pense que c'est important pour le président français de venir au Maroc. Il avait déjà envoyé le Premier ministre comme émissaire, il y a quelques mois. Et il arrive aujourd'hui accompagné d'une soixantaine de chefs d'entreprises. Je crois que par cette visite, le président Hollande souhaite montrer qu'il est important de continuer de développer les relations bilatérales qui fonctionnent déjà de la meilleure des manières. Mais il reste beaucoup à faire. Nos deux pays peuvent notamment développer ensemble des projets en Afrique subsaharienne. Sofiprotéol est d'ailleurs un bon exemple en la matière. Nous avons pu créer des synergies entre le personnel français et le personnel marocain. Sachez également que l'huile de soja utilisée par Lesieur Cristal arrive maintenant de France, alors qu'elle venait auparavant des Amériques. C'est un cas concret de la rapidité de la mise en place des relations bilatérales entre le Maroc et la France. F. N. H. : Vous venez d'investir 115 millions d'euros dans une entreprise marocaine. Comment évaluez-vous cette opération avec le recul ? J. P. P. : C'est une grosse opération que nous avons faite. Lesieur Cristal a été à la hauteur de nos attentes et nous en sommes satisfaits. Notre objectif avec Lesieur Cristal est de développer les huiles et le savon. Dans ce sens, nous nous sommes également engagés auprès de l'Etat marocain, à développer la filière oléagineuse marocaine et faire en sorte que le Maroc dispose de graines de tournesol produites et consommées au Maroc. F. N. H. : Comment appréhendez-vous le climat économique au Royaume ? J. P. P. : C'est Lesieur Cristal qui est en première ligne. Nous ne sommes que des actionnaires. Mais nous avons remarqué que le début de 2012 s'est passé dans de bonnes conditions. Ensuite, le rythme économique a ralenti jusqu'à la fin de l'année. Depuis le début de 2013, nous avons aussi ressenti un ralentissement de la consommation. Par ailleurs, faire des affaires au Maroc n'est pas très difficile. La règlementation pour acquérir des entreprises dans l'Union européenne est encore plus contraignante. F. N. H. : Le management actuel de Lesieur restera-il en place? J. P. P. : En maintenant le management actuel en place, nous avons déjà prouvé notre confiance en lui. Nous sommes satisfaits du travail qu'il accomplit et du grand savoir-faire dont il dispose. Alors pourquoi le changer ?