Avec des détails précis, le patronat présente ses recommandations sur des thèmes majeurs, notamment le pacte social de l'emploi, les retraites, le droit de grève, le travail temporaire, le dispositif de médiation, l'indemnité pour perte d'emploi ou encore l'amendement du Code du travail. La commission emploi relevant de la CGEM a présenté sa feuille de route concernant les orientations stratégiques pour la période 2013-2015. Son président, Jamal Belahrach, a passé en revue, avec des détails précis, les propositions du patronat pour différents thèmes majeurs, notamment le pacte social de l'emploi, les retraites, le droit de grève, le travail temporaire, le dispositif de médiation, l'indemnité pour perte d'emploi ou l'amendement du Code du travail. «Tous les sujets abordés sont stratégiques pour le pays. Il y a une crise internationale qui impacte le Maroc. Notre économie ne crée pas de l'emploi car elle ne réalise pas de croissance pour la simple raison qu'elle n'est pas compétitive. La CGEM a montré par le passé que c'est une force de proposition et de dialogue incontournable», a affirmé Belahrach. Il a expliqué que «l'entreprise est le moteur du progrès social, comme le progrès social est le moteur de l'entreprise. Dans notre feuille de route, nous voulons professionnaliser notre relation avec les syndicats». Il a, à cet égard, relevé les dégâts causés par les grèves aux entreprises. «La grève est un droit constitutionnel et indiscutable mais le droit de travail est lui aussi constitutionnel. De ce fait, l'exercice du droit de grève doit être organisé», a-t-il dit. Belahrach a précisé que «le patronat a le souci de concrétiser, dans un climat sain et serein, les objectifs de ses politiques sociales innovantes afin de mettre en place un nouveau pacte social». A cet égard, la CGEM relève quatre conditions nécessaires pour réussir la création de ce contrat social. «Il s'agit de parler un langage juste, sincère et responsable pour développer la confiance avec les parties prenantes. Il est question d'assurer une reconnaissance mutuelle des droits et devoirs de chaque partie prenante. Par ailleurs, il faut privilégier l'intérêt général sur les comportements partisans et, enfin, intégrer toutes les démarches dans une vision globale et de long terme», a indiqué Belahrach. Concernant la formation, la CGEM réitère ses remarques et recommandations relevant qu'il y a toujours une inadéquation entre les besoins de l'emploi et l'offre de compétence. «L'emploi des jeunes, surtout celui des diplômés, est un sujet mondial. Nous avons une responsabilité envers eux. Il faut à cet égard réformer le système d'éducation et aussi de formation. L'indemnité pour perte d'emploi (IPE) reste l'un des sujets majeurs auxquels la CGEM s'est attelée depuis un certain temps. La position du patronat est claire : il ne veut pas que l'IPE soit limitée à une simple indemnité mais qu'il faut instaurer des mesures d'accompagnement pour aider les chercheurs d'emplois à trouver du travail dans de brefs délais et dans de bonnes conditions. Privilégier la large concertation A l'instar des efforts déployés pour améliorer le climat des affaires, l'Etat, le patronat et le syndicat doivent s'activer ensemble pour assurer un environnement adéquat du travail. «C'est une condition d'attractivité des investissements. Les opérateurs étrangers sont très regardants sur ce sujet. Il y a toujours des facteurs pénalisant dans notre système de travail. Outre le manque de flexibilité du travail, nous avons l'une des fiscalités des salaires parmi les plus élevées du monde. Nous proposons par ailleurs de lancer un débat sur la TVA sociale. A cause de ces contraintes il y a toujours un secteur informel structuré qui sévit dans notre économie», a précisé Belahrach. S'agissant des retraites, il a affirmé qu'il est injuste que le secteur privé paye pour le public. L'idée est de prendre en considération les recommandations techniques et d'avoir le courage politique pour lancer les réformes. ■ C. J. Cinq orientations stratégiques 1 - Inciter l'Etat à jouer son rôle de régulateur et de facilitateur et faire évoluer l'environnement législatif et règlementaire à un rythme adapté à l'évolution économique et sociale. 2 – Contribuer fortement au développement de la création d'emploi à travers la mise en œuvre du Pacte national pour l'emploi. 3 - Capitaliser et formaliser le dialogue direct avec les partenaires sociaux en charte nationale avec une feuille de route claire et des objectifs pour les parties prenantes. 4 - Réfléchir avec toutes les parties prenantes sur la construction d'un modèle social national plus adapté à nos réalités tout en tenant compte de notre implication dans la globalisation. 5 - Sensibiliser et accompagner les entreprises pour optimiser leur compétitivité et installer un dialogue social direct durable pour réduire les conflits. La médiation pour résoudre les conflits sociaux Dans sa feuille de route, le patronat propose l'instauration de la médiation sociale. C'est un processus qui a fait ses preuves dans plusieurs pays et il s'avère pertinent pour éviter, sinon réduire, les conflits sociaux. Il permet soit de prévenir le déclenchement d'un conflit ou de le résoudre s'il est déjà déclenché. Il s'agit d'une démarche volontaire faisant appel à une tierce personne dite «médiateur» qui, jouissant d'une expertise dans le domaine objet du conflit, permettra aux parties de rapprocher leur points de vue et de trouver une solution consensuelle à leur conflit. Il clarifie et formalise les points de désaccords, les points confus et, éventuellement, les points sur lesquels les deux parties sont d'accord. Pour la résolution, le médiateur déclenche la phase de négociations et recherche avec les parties objet du conflit les solutions appropriées. En cas d'accord sur la solution apportée, les parties concluent «une transaction» qui met un terme aux divergences. Un document est alors signé par les deux parties et le médiateur.