Accor Maroc est lun des groupes touristiques les plus actifs dans le Royaume. Diversifiant les produits, investissant dans différentes régions et étant partenaire de plusieurs manifestations culturelles, ce groupe affiche une bonne santé, comme le souligne Marc Thépot, Directeur Général dAccor Maroc. Finances News Hebdo : Comment évaluez-vous les résultats du premier semestre 2005 pour Accor Maroc ? Marc Thépot : Notre Groupe est satisfait des résultats enregistrés au premier semestre 2005. Sur un périmètre total de 2.900 chambres, dont 520 ont moins d'une année d'ouverture, Accor Maroc réalise à fin juin 2005 un taux d'occupation de 67 % sur ses 19 hôtels entrant dans le périmètre de Risma, contre 63 % il y a 2 ans. Cela se traduit sur 6 mois par un chiffre d'affaires total sur 6 mois de 335 MDH, en hausse de 18 % à périmètre comparable. Ces résultats sont satisfaisants pour les 4 catégories d'hôtels du périmètre : 1- Les Clubs continuent à enregistrer des résultats en hausse ( TO de 81% pour 538 chambres ) 2-Les deux Mercure (Rabat et Ouarzazate) sont en progression continue. 3-Les 10 Ibis (avec le petit dernier à El Jadida) réalisent un TO consolidé sur 6 mois de 67 % avec un CA en progression de 7 % par rapport au premier semestre 2004. 4-La grande satisfaction vient de Sofitel. Avec 1.208 chambres , cette enseigne réalise une croissance de 56 % en raison des ouvertures. Elle représente 60 % du CA d'Accor sur le Maroc au premier semestre. Ces progressions se retrouvent dans les résultats, avec un RGO positif à fin juin 2005, malgré les amortissements importants résultant du programme intensif de développement réalisé depuis 3 ans dans ce pays. F. N. H. : Pourquoi la destination Agadir affiche-t-elle toujours un profil bas ? M. T. : Je pense que les mauvais jours d'Agadir sont derrière nous ! En ce qui nous concerne, à l'aube de la saison d'été ( juillet et août sont des mois forts à Agadir ), nous sommes très satisfaits des résultats de nos 3 unités : Le Sofitel termine le premier semestre à 70 % de TO pour 273 chambres. Le Coralia Club La Kasbah tourne à 67 % pour 212 chambres. Et l'Ibis est à 61 % , avec , il est vrai, des prix bas résultant des accords avec les TO qui cherchent des unités 3 étoiles à prix économique. Ce qui est important, c'est le développement des arrivées touristiques sur cette station... Elles progressent ! Agadir renaît, la ville montre son dynamisme. Il n'y a qu'à voir l'impact de son dernier festival pour s'en persuader ! Cest d'ailleurs dans cette ville que nous concentrons nos efforts en cette fin 2005. A cet effet, nous avons ouvert l'Académie Accor Maroc au sein de l'Ibis Agadir. Cette unité, dotée d'un centre d'apprentissage, sera inaugurée officiellement en septembre 2005. En outre, nous avons lancé le projet Novotel Thalasso Agadir sur la Zone du Founty II : 205 chambres et un centre capable d'accueillir 150 curistes pour un investissement en phase 1 de 215 millions de DH. Profil bas à Agadir ? Pas chez Accor, en tout cas. F. N. H. : Le Groupe Accor multiplie les synergies en particulier avec le Club Med. Quel intérêt présentent ces synergies sur le plan commercial ? Quel impact sur Accor Maroc ? M. T. : Accor est très sensible au développement des synergies entre ses unités à travers le monde et les unités du Club Med. Au Maroc, cet ensemble Accor + Club Med a un poids considérable. A eux deux, ces 2 groupes totalisent 2 millions des nuitées sur les 13 comptabilisées dans les hôtels classés. Les synergies se mettent en place sur le back office ... en particulier au niveau des achats qui représentent au Maroc plus de 400 millions de DH pour les 2 ensembles. Nous travaillons aussi sur la partie RH. Quant au commercial , il est au centre de ce chantier synergie, en particulier dans le Nord (à Marina Smir) à Agadir et à Marrakech. Le travail commercial porte sur des offres communes et des démarches partagées. Les impacts seront considérables dès 2006 sur ces zones. F. N. H : Le groupe a entamé ses préparatifs pour l'introduction en Bourse. Estimez-vous que la conjoncture économique est favorable à cette introduction. La date annoncée sera-t-elle maintenue ? M. T. : L'introduction en Bourse a été approuvée, dans son principe, par le Conseil de Surveillance de Risma du 14 juin dernier. Cette introduction est importante pour conduire nos projets de développement et surtout pour associer les investisseurs marocains au projet de développement touristique du Maroc incarné par Risma aux côtés d'Accor. Nous pensons que le moment est opportun et que nos résultats, la transparence de notre gestion et les perspectives de nos plans de développement, autorisent cette opération. Cette entrée en Bourse interviendra avant mi-2006. F. N. H. : A la veille des VIèmes Assises du Tourisme, qu'est-ce qui a été réalisé par rapport aux promesses de Ouarzazate et quelles sont les mesures urgentes à prendre ? M. T. : Tout le monde s'accorde à reconnaître les progrès réalisés, en particulier pour l'aérien. Tout le monde reconnaît le formidable travail de promotion réalisé par les acteurs publics et privés pour le tourisme. En particulier à l'international. Toutefois, il reste à améliorer ce que l'on appelle «l'environnement du touriste», à savoir la fluidité aux postes-frontière, la sûreté des routes, la propreté et la salubrité de l'environnement, la préservation des ressources naturelles, etc.. En outre, il est important de faire évoluer le cadre réglementaire et fiscal de l'immobilier touristique et piloter la montée en puissance des nouvelles capacités hôtelières. Mais la voie est tracée. Il faut s'y tenir ! F. N. H. : Ne pensez-vous pas que le pôle formation a été un peu négligé par rapport aux autres pôles de la Vision 2010 ? M. T. : Les ressources humaines sont la pierre angulaire du dispositif. Sans projet humain, point de réussite. Un hôtel sans ressources humaines adaptées est un immeuble sans âme et sans pérennité. Cet aspect-là mérite en effet un déploiement plus affirmé. C'est l'un des maillons faibles à développer. Il faut d'abord améliorer l'attractivité sociale des métiers du tourisme (salaires, couverture sociale, formation, etc.) Il faut ensuite développer une vraie culture hôtelière et professionnaliser cette filière. Sur ces 2 plans, Accor-Maroc n'a pas le désir de se poser en «donneur de leçons». Accor Maroc veut simplement jouer, avec d'autres, le rôle de locomotive et apporter un savoir-faire partagé aujourd'hui par 4.035 hôtels dans le monde et 168.000 collaborateurs. A ce titre, le Maroc dispose d'atouts précieux. Tout dabord, les métiers du service sont appréciés. Ensuite, la formation est reconnue comme un vecteur majeur de promotion sociale. Et enfin, le tourisme est l'un des piliers du développement de ce pays, de surcroît, érigé en priorité nationale ! Notre rôle est d'être au cur de cette démarche de renouveau du Maroc.