La 3ème édition des Assises de l'industrie a été organisée le 20 février à Tanger. Trois ans après son lancement, le ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies dresse un bilan d'étape. Le secteur de l'automobile affiche une dynamique très positive, avec une croissance de 125%. Afin de tirer vers le haut l'économie marocaine et faire face aux enjeux socio-économiques, le Maroc a misé depuis quelques années sur l'émergence industrielle. Un secteur porteur qui nécessitait l'adoption de nouvelles orientations par la mise en place d'une stratégie bien tissée et adaptée au contexte économique marocain. En 2009, sous les Hautes instructions de SM le Roi, une feuille de route industrielle a été dressée notamment à travers le lancement du Pacte national pour l'émergence industrielle. Le ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies a dressé, lors de la 3ème édition des Assises de l'industrie tenue mercredi 20 fevrier à Tanger, un bilan d'étape du PNEI, organisées sous le thème «Emergence, une dynamique engagée». Ces Assises, auxquelles ont participé plus de 1.500 invités nationaux et internationaux, visent à donner aux investisseurs plus de visibilité sur les potentialités de l'industrie marocaine. Rappelons que le Pacte, qui mobilise l'ensemble des acteurs publics et privés à travers un mode de gouvernance adapté, vise l'achèvement à l'horizon 2015 d'objectifs très ambitieux notamment la création de 220.000 emplois, l'augmentation du PIB industriel de 50 Mds de DH additionnels, la génération d'un volume supplémentaire d'exportations de 95 Mds de DH et 50 Mds de DH d'investissements privés dans l'activité industrielle. Il offre ainsi une large palette d'offres permettant ainsi au Maroc de renforcer son attractivité à l'échelle internationale. Abdelkader Aamara, ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, a passé en revue les différentes réalisations et a présenté les chiffres clés depuis la mise en œuvre du PNEI. Au cours de ces trois ans, l'emploi dans les six métiers mondiaux du Maroc, définis dans le cadre du Pacte, ont enregistré une croissance de 7%, soit plus de 100.000 emplois créés (Offshoring, Automobile, Aéronautique, Electronique, Textile & Cuir et Agroalimentaire). Concernant les exportations, elles sont passées de 67,3 Mds de DH en 2009 à 91,6 Mds de DH en 2012, soit une croissance de 11%. Elles ont été tirées par le secteur de l'automobile qui affiche une forte dynamique avec une croissance de 125%, suivi par l'aéronautique avec 60%. En effet, avec un investissement de plus de 1 milliard d'euros, l'installation de l'usine Renault à Tanger Med et l'implantation de Bombardier, l'un des plus grands constructeurs en industrie aéronautique à l'échelle mondiale, ont donné un coup de pouce important à l'industrie marocaine. Quant aux recettes de l'offshoring, elles ont connu une régression par rapport à la période 2009-2011 passant d'une croissance de 25% à 14% sachant que le secteur présentait des perspectives de développement très favorables. Le PIB industriel est passé de 87,9 Mds de DH en 2008 à 116,3 Mds de DH en 2012, soit une évolution de 28,4 Mds de DH. La mise en place du Pacte a également contribué à l'aménagement de 200 hectares de foncier industriel par an, contre 35 à 40 hectares par an avant, à l'accompagnement de près de 40.000 personnes par des aides directes à la formation et à l'amélioration de la compétitivité des PME. Cependant, malgré les réalisations enregistrées, le Maroc a encore du pain sur la planche pour consolider son industrie. Plusieurs lacunes ressortent de la mise en œuvre du Pacte national pour l'émergence industrielle. Le problème du foncier, le blocage et la lenteur des procédures administratives, le déficit de gouvernance, les ressources humaines..., sont autant d'obstacles qui ralentissent l'envol du secteur industriel et la réalisation des objectifs escomptés.