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Casablanca Marina : La première phase du projet sera livrée au premier semestre 2013
Publié dans Finances news le 10 - 01 - 2013

Cette année marquera le début de livraison progressive de 260.000 m2, comprenant les tours de bureaux en front du boulevard. Sur l'investissement global du projet de 8 milliards de DH, quelque 2,3 milliards de DH d'investissement ont été réalisés. A terme, ce programme comptera près 600 appartements, entre 2.000 à 2.400 résidents, 135.000 m2 dédiés aux bureaux pour 9.000 collaborateurs, trois unités hôtelières, un palais des congrès et un centre commercial de 60.000 m2. M'hammed El Merini, Directeur général d'Al Manar Development Company, nous livre les détails de l'avancement de ce mégaprojet.
Finances News Hebdo : La majorité des opérateurs marocains s'accorde à dire que les années 2011 et 2012 ont été chargées en évènements nationaux et internationaux et que cela s'est inéluctablement répercuté sur l'activité économique, tous secteurs confonds. Comment, à votre niveau, se présente la situation ?
M'hammed El Merini : Il est important de préciser que Casablanca Marina n'est pas seulement un projet immobilier. Il est né et conçu pour être un grand programme structurant pour le centre-ville de Casablanca, et qui participera au renforcement de l'attractivité de la métropole à l'échelle régionale et internationale. Dans ce sens, et tout en veillant continuellement au maintien des équilibres économiques fondamentaux de ce projet, sa réalisation et sa réussite répondent à une politique d'investissement volontariste de notre groupe CDG et de l'ensemble de ses partenaires publics et institutionnels, pour qu'il puisse jouer pleinement le rôle qui lui est assigné, tel que précité.
Aujourd'hui, la première phase du projet, comprenant les tours de bureaux en front du boulevard, est en cours de finalisation pour une livraison prévue au premier semestre 2013. Il y a eu un petit décalage par rapport au planning initial de l'ordre de trois mois, principalement dû aux périodes de vacances successives des entreprises (fêtes religieuses) coïncidant avec la fin de l'année dernière. Heureusement, nous avons pu contenir ce décalage et, par conséquent, nous prévoyons la fin de tous les travaux de la première tranche à fin mars 2013.
Nous prévoyons aussi la livraison de la deuxième tranche, en cours de réalisation et comprenant des tours résidentielles et bureaux, à partir du troisième ou quatrième trimestre 2013. Donc, 2013 sera l'année où la première tranche de Casablanca Marina prendra vie. On parle là de 260.000 m2 qui seront livrés progressivement.
F. N. H. : Et où en êtes-vous par rapport à votre plan d'investissement ?
M. E. M. : Je rappelle que l'investissement global du projet est de 8 milliards de DH, dont pratiquement 1,5 milliard de DH dédié au foncier, aux infrastructures et à l'aménagement des espaces communs. Nous sommes aujourd'hui à hauteur de 2,3 milliards de DH d'investissement réalisés et, en terme de décaissement, nous sommes à 1,8 milliard de DH effectivement dépensé. Bien évidemment, il y a d'autres promoteurs du projet, notamment New Marina Casablanca qui développera et exploitera la zone touristique avec trois unités hôtelières, le palais des congrès et le port de plaisance. Et la société Aldar qui s'occupera du développement et de l'exploitation du centre commercial. Pour ces composantes-là, signalons que le démarrage des travaux du centre commercial est prévu pour mars 2013. Pour la partie touristique, les travaux démarreront dès obtention des autorisations de construire correspondantes.
En plus des livraisons partielles tout au long de 2013, le port de plaisance sera livré en 2014 avec les restaurants et commerces.
En 2015, nous aurons le centre commercial fin prêt et probablement l'hôtel de luxe. Et en 2016, nous aurons la Tour hôtel, le palais des congrès et une troisième tranche de bureaux-logements baptisée «Les Métropolitaines».
F. N. H. : La conjoncture économique internationale a-t-elle impacté la commercialisation du projet ?
M. E. M. : Nous avons surtout constaté un ralentissement de la demande au niveau de la partie «bureaux»; du moins, le cycle de prise de décision s'est prolongé, puisque certaines transactions ont pris jusqu'à 14 mois de discussion. Mais aucun impact n'est à signaler sur la partie résidentielle.
Concernant le résidentiel de luxe, il faut souligner que c'est un segment assez singulier qui n'est pas forcément lié à la conjoncture. Car, comme tous les produits de luxe, c'est un marché qui a une logique propre et qui est géré par d'autres paramètres que ceux purement économiques ou financiers.
F. N. H. : Et comment se présente la demande, qu'elle soit marocaine ou internationale ?
M. E. M. : Aujourd'hui, nous sommes sur trois offres : une offre de vente d'immeubles entiers, une offre de vente de plateaux de bureaux et une offre location. Concernant la vente en immeubles, la demande est principalement marocaine. Pour ce qui est de la vente et location de plateaux de bureaux, on en est pratiquement à 50% de demande marocaine et 50% étrangère.
F. N. H. : Qu'est ce qui a été fait en particulier pour rendre l'offre plus attractive à la clientèle professionnelle ?
M. E. M. : Tout d'abord, je tiens à préciser que l'offre bureaux à Casablanca Marina est assez particulière par rapport au marché de Casablanca, car, depuis le départ, nous avons décidé de positionner notre offre pour répondre aux standards internationaux en termes de rapidité de mise en exploitation, de flexibilité, de technologie, de sécurité et de développement durable. En plus, notre offre bureaux profite des avantages créés par les autres composantes du projet, notamment le palais des congrès, les hôtels et les équipements d'accompagnement tels que la crèche, l'auditorium, le data center et l'offre de restauration, les parkings...
Effectivement, aujourd'hui, il y a un ralentissement sensible de la demande de bureaux, lié à la conjoncture économique. Dans ce sens, nous avons travaillé, durant l'année 2012, sur la création de nouveaux produits plus liquides, plus faciles à acquérir ou à mettre en location, et qui collent plus à la conjoncture et au tissu économique national.
F. N. H. : Qu'en est-il de la partie touristique du projet ? A-t-elle subi les effets de la crise ? Continue-t-elle d'intéresser les investisseurs ?
M. E. M. : Le problème ne se pose pas pour nous, étant donné que l'investissement est structuré par notre groupe CDG. Ce qui a été négocié avec des partenaires externes sont les contrats de gestion pour compte des établissements hôteliers de Casablanca Marina. Cette étape s'est bien déroulée, puisque nous avions reçu plusieurs demandes émanant d'enseignes internationales, toutes intéressées par le concept. Et ce, en raison de deux facteurs importants : le premier est le fort potentiel touristique de la ville de Casablanca, qui a enregistré 9% de croissance en 2012. L'attractivité de la ville est un élément fondamental ! Le deuxième élément est le renforcement de cette activité sur la métropole à travers des équipements structurants comme le Palais de congrès que nous sommes en train de développer, et qui permettra à notre métropole d'accueillir des évènements d'envergure internationale.
Dans ce même volet infrastructures et capacités d'accueil, il manquait à une ville qui se positionne sur le segment du tourisme d'affaires d'avoir des enseignes connues et reconnues à travers le monde par la classe affaires. Justement, Casablanca Marina arrive avec une offre de séjours aux standards internationaux et des équipements aussi bien professionnels que de loisirs. Rappelons dans ce sens que les contrats de gestion ont été signés avec l'Oberoi concernant l'hôtel de luxe et le Mariott pour la tour hôtel et le palais des congrès. Les études menées conjointement avec ces partenaires sont pratiquement bouclées en attendant les autorisations et le démarrage des travaux.
F. N. H. : Casablanca Marina fait partie intégrante d'un vaste chantier de développement urbain de la métropole, au même titre que le projet de mise à niveau de la gare ferroviaire ou encore le projet de l'avenue royale ... La différence de rythme des autres réalisations n'impacte-t-elle pas votre projet ?
M. E. M. : Il est clair qu'il y a une grande volonté au niveau national visant à doter Casablanca des atouts nécessaires pour la repositionner dans son rôle de métropole attractive et rayonnante à l'échelle régionale et internationale. La mise en œuvre de cette dynamique est effectivement très compliquée dans un contexte urbain tel que celui de Casablanca, car on n'est pas seulement dans une logique de développement, mais aussi dans une autre logique, beaucoup plus complexe, de restructuration urbaine. Les projets que vous avez cités, et d'autres tout aussi importants (l'aéroport d'Anfa, y compris la CFC, la cité et la pointe d'El Hank...), sont beaucoup plus confrontés (parfois même longuement bloqués) à de lourdes et onéreuses opérations préalables d'assainissement foncier et juridique, de relogement, de requalification... qui peuvent être un facteur de blocage, de déséquilibre économique, ou du moins de retard considérable.
Pour prendre l'exemple de Casablanca Marina, cela nous a finalement pris presque sept ans pour régler définitivement tous les préalables fonciers, juridiques et administratifs et lever toutes les contraintes physiques qui occupaient l'emprise du projet. Heureusement, nous avons pu, avec le concours des autorités et de nos partenaires, régler ces préalables en parallèle avec l'aménagement et la réalisation du projet proprement dit, ce qui nous a permis d'avancer plus rapidement.
Nous avons aussi lancé des actions relatives à l'environnement direct du projet, notamment l'action majeure auprès de la médina de Casablanca gérée en deux phases, dont celle lancée par SM le Roi et qui concerne la mise à niveau de l'infrastructure. Le projet, géré par l'agence urbaine, est doté d'une enveloppe de 300 millions de DH. Puis, il y a la phase, plus délicate, de mise à niveau sociale de la médina. Et sur cette deuxième partie, nous travaillons avec nombre d'intervenants selon deux axes : le premier concerne la mise en place de circuits touristiques en pleine médina, et puis l'axe économique. Comme tout le monde sait, la médina de Casablanca était réputée par son dynamisme commerçant et artisanal qui est en voie de disparition et l'idée est justement de faire renaître ces vocations de la Médina. Bien évidemment, cela passe par la réhabilitation des anciennes échoppes, la création de nouveaux centres d'activité et, surtout, la formation des jeunes de la médina pour reprendre le flambeau. Cette mise en valeur participera à la création d'une dynamique socio-économique et touristique durable. Ce très vaste chantier est piloté par un comité qui regroupe des intervenants avec lesquels nous travaillons. Nous allons injecter un budget de 15 millions de DH dans ce projet-là, plus particulièrement la phase de mise à niveau socio-économique de la Médina.
Le deuxième axe est relatif à la fluidification de la circulation au niveau du boulevard : là encore, nous sommes engagés à réaliser, à notre charge, un tunnel semi-ouvert sous le boulevard longeant le projet qui permettra la séparation des trafics de transit, en sous sol, et le trafic qui afflue vers Casablanca Marina et les environs et qui se fera, lui, en surface.
Bien évidemment, nous réalisons la partie qui nous incombe en espérant que les autres projets progressent également, notamment le tronçon qui devra être réalisé dans le cadre de l'ouverture du port de Casablanca sur la ville, puis le tronçon au niveau de la gare de Casaport, et ainsi de suite.
Tout cela demande une stratégie et une vision communes pour avancer vers un objectif commun. Aujourd'hui, la multiplicité des intervenants et des interlocuteurs peut-être un facteur de retard, mais je pense que les choses sont en train de se structurer petit à petit.
N'oublions pas que le groupe CDG est directement impliqué dans plusieurs des projets précités. A ce niveau, je pense qu'une vision globale est en cours de finalisation pour une meilleure cohérence de la stratégie de développement et une meilleure synergie entre l'ensemble des filiales concernées.
F. N. H. : Comment voyez-vous le projet à terme ? A l'horizon 2016, à quoi ressemblera ce site ?
M. E. M. : En 2016, Casablanca Marina sera un nouveau quartier de l'une des grandes métropoles d'Afrique. Ce sera un espace de vie urbain piéton et convivial, comme dans toutes les grandes villes du monde où l'on trouve des esplanades publiques, des promenades, des espaces verts, ... avec toutes les infrastructures de loisirs, notamment des restaurants et des rues commerçantes. Un site intégré et géré pour maintenir sa qualité urbaine et environnementale.
Casablanca Marina comptera près de 600 appartements comptant entre 2.000 à 2.400 résidents. Du côté bureaux, ce sont 135.000 m2 qui seront mis à la disposition des entreprises, et qui accueilleront quelque 9.000 collaborateurs. Casablanca Marina, c'est également trois unités hôtelières d'une capacité de 600 chambres, avec un service haut de gamme. Le palais des congrès aura, lui, une capacité d'accueil globale de 5.000 personnes. A cela s'ajoute un centre commercial de 60.000 m2 avec des enseignes variés, des espaces de restauration vue sur mer, et un programme d'animation attractif.
Sans oublier le port de plaisance ouvert au public avec des restaurants, des cafés et des commerces tout autour.
F. N. H. : La question qui taraude tous les Casablancais est combien de places de parking comptera ce projet ?
M. E. M. : Quelque 6.000 places pour tout le projet réparties entre des zones privatives affectées au résidentiel et à la partie bureau (un peu plus de 2.550 places) et des zones ouvertes au public (750 places). Puis, 1.500 places réservées au centre commercial qui, je tiens à le préciser, est érigé sur une surface qui fait les deux tiers du Morocco Mall. Le reste des places de parking est dédié aux hôtels, palais des congrès et aquarium.
F. N. H. : En ce 2013, comment voyez-vous cette année ? Les perspectives sont-elles bonnes ?
M. E. M. : Je pense que l'année 2013 s'inscrirait dans la continuité par rapport à l'année écoulée. Je ne crois pas qu'il y aura des changements majeurs, puisque l'économie est en train de consolider une partie de la crise. Je pense que cela va prendre encore du temps, mais cela ne signifie pas pour autant que l'économie s'arrêtera. Il faudra juste se contenter de moins de marges et de bénéfices que les années précédentes. Et à mon avis, c'est dans ce sens qu'il y aura une consolidation pour faire revenir l'économie à des niveaux d'avant la bulle qui a provoqué la crise mondiale. Dans ce sens, le Maroc a tous les atouts pour que cette phase se passe en douceur. Pour cela, l'équation est «simple» : l'économie marocaine doit être plus exportatrice. Pour cela, il va falloir tout faire pour conquérir de nouveaux marchés !
Le marché financier connaîtra certainement des corrections importantes... Mais, il est impératif de revenir à des fondamentaux économiques et reconstruire une croissance durable et saine. Cela permettra à notre économie de remonter doucement et sûrement.
Propos recueillis par Imane Bouhrara


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