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Boeing : «Tous nos engagements au Maroc seront respectés» (Entretien)
Publié dans Finances news le 24 - 09 - 2019

Ihssane Mounir, vice-président senior des ventes commerciales et marketing de Boeing

Malgré les déboires du 737 Max, Boeing compte poursuivre son plan de développement au Maroc.
La vision stratégique du Royaume pour développer son industrie aéronautique est alignée avec les objectifs commerciaux de Boeing.
Le constructeur travaille avec ses fournisseurs à propos de leurs plans de production afin de minimiser les perturbations opérationnelles et l'impact financier des actuelles cadences de production revues à la baisse pour le 737 MAX.

Propos recueillis par Badr Chaou

Finances News Hebdo : Que pouvez-vous nous dire sur l'activité de Boeing au Maroc ?
Ihssane Mounir : Nous sommes fiers de la relation de confiance que Boeing entretient avec le Maroc et son industrie aéronautique depuis près de 50 ans. Cette relation a démarré en 1970 lorsque Royal Air Maroc (RAM) a pris livraison d'un Boeing 727. La compagnie nationale marocaine est un excellent client que nous accompagnons toujours: cette année, par exemple, la RAM a enrichi ses opérations d'un deuxième modèle de notre famille d'avions super efficients Dreamliner, avec le 787-9. Au total, la RAM possède cinq 787-8 et désormais quatre 787-9.
En 2001, nous avons élargi notre relation à la fabrication de pièces aéronautiques. Nous nous sommes associés à la RAM et Safran Electrical and Power pour créer Matis Aerospace. Ce fournisseur de produits de haute qualité emploie aujourd'hui plus d'un millier de personnes qui fabriquent des harnais électriques et des câbles d'avions pour Boeing et d'autres entreprises du secteur.
En 2016, l'arrivée à maturité de l'écosystème aéronautique marocain, l'essor des infrastructures et la détermination sans faille du ministère de l'Industrie à se développer en partenariat avec Boeing, ont abouti à la décision de signer un protocole d'accord (voir encadré 1) dans le but de générer de nouvelles sources de recettes annuelles à l'exportation en accueillant des fournisseurs de Boeing et en créant ainsi de nouveaux emplois qualifiés. Le partenariat a déjà démontré le rôle important qu'il joue dans notre succès en faisant du Maroc un «Best Value Country» digne d'intérêt pour notre base de fournisseurs.

F.N.H. : Où en est l'écosystème de Boeing au Maroc ?
I. M. : À ce jour, et en trois ans, Boeing a contacté plus de 300 fournisseurs. Nous avons identifié les capacités de l'écosystème marocain et les avons alignées sur nos catégories d'achats et nos stratégies clés pour générer une valeur maximale, réduire les risques inhérents à la chaîne d'approvisionnement et aux avancées technologiques. Nous nous sommes également engagés dans d'autres activités pour partager des informations concernant l'industrie aéronautique marocaine et sa talentueuse main-d'œuvre, ainsi que les investissements et les mesures adoptées par le gouvernement pour inciter les fournisseurs de Boeing à s'implanter au Maroc.
Voici quelques mois, nous avons annoncé que neuf fournisseurs, directs et indirects, bénéficient déjà de ce protocole d'accord et disposent à présent de solides atouts pour être très compétitifs sur le marché aéronautique. Je peux citer, par exemple, la société TDM Aerospace pour la production, à Casablanca, de tubes et de canalisations en titane pour le 787 Dreamliner. Nous nous félicitons des efforts déployés pour atteindre l'objectif partagé par Boeing et le Royaume du Maroc de créer 8.700 emplois avec un impact économique de 1 milliard de dollars à l'horizon 2028.

F.N.H. : Avance-t-il comme prévu ?
I. M. : Tout à fait. Dans la mesure où les décisions commerciales et les investissements importants prennent un certain temps, en particulier dans notre industrie de pointe, les progrès enregistrés sont tout à fait remarquables. Par ailleurs, les démarches et les discussions se poursuivent à mesure que nos fournisseurs évaluent la valeur que peut apporter le Maroc pour répondre à leurs besoins commerciaux et aux exigences de Boeing en vue de réussir sur un marché de l'aviation commerciale compétitif et en pleine croissance.

F.N.H. : La crise que traverse Boeing pourrait-elle remettre en cause ses projets au Maroc ?
I. M. : Absolument pas. Notre engagement auprès du Maroc est total. Royal Air Maroc a toujours été et continue d'être un client précieux de Boeing, et nous sommes désolés d'avoir créé des perturbations pour la RAM. L'une de nos priorités est de conserver la confiance de la compagnie nationale marocaine, de l'accompagner de toutes les manières possibles pour restaurer la confiance dans le 737 MAX (voir encadré 2), et d'assurer le retour en service de l'appareil dans sa flotte, en toute sécurité. Nous sommes en contact permanent avec la RAM afin de la soutenir dans cette période difficile.
En ce qui concerne l'écosystème, nous nous sommes tournés vers le Maroc parce que nous apprécions la densité de sa chaîne logistique, la qualité de son infrastructure, le talent de sa main-d'œuvre et sa capacité à produire à des coûts très compétitifs.
Nous sommes reconnaissants au Royaume pour son partenariat et la confiance qu'il accorde à Boeing, et informons régulièrement la RAM des étapes que nous franchissons pour le retour en service du 737 MAX, ainsi que de nos actions pour regagner la confiance de nos clients et des passagers.
De manière plus générale, j'ajouterai que l'ensemble du Groupe Boeing est, et demeure très actif au Maroc, non seulement sur le plan de l'aviation commerciale, mais également dans le domaine militaire avec l'hélicoptère «Lourd Chinook» et des discussions constantes portant sur l'ajout de nouvelles capacités. En ce qui concerne la main-d'œuvre, nous avons noué des partenariats avec EFE Maroc, la fondation marocaine de l'éducation pour l'emploi dont la vocation est d'agir pour l'employabilité des jeunes, ainsi qu'avec l'association INJAZ AI-Maghreb.
F.N.H. : Y a-t-il eu un impact sur l'écosystème au Maroc suite à la crise ?
I. M. : Nous gardons le cap que nous nous sommes fixé. Notre échéance est, je le rappelle, 2028. La vision stratégique du Maroc pour développer son industrie aéronautique est alignée avec les objectifs commerciaux de Boeing. Les perspectives de croissance et les opportunités de développement au Maroc sont très importantes, et notre mission est de contribuer à donner au Royaume les moyens de réaliser son énorme potentiel, à travers notre réseau d'équipementiers. Nous poursuivons nos efforts communs pour atteindre nos objectifs.

F.N.H. : Et sur les commandes émanant du Maroc ?
I. M. : Si vous faites référence à une commande éventuelle de la RAM pour agrandir sa flotte, nous ne divulguons pas les discussions que nous tenons avec nos clients, et c'est à la RAM de communiquer sur ses besoins futurs.
Notre priorité actuelle est d'accompagner au mieux la compagnie dans la période difficile que nous traversons, et d'assurer un retour en service du 737 MAX en toute sécurité.

F.N.H. : Y a-t-il un lien industriel entre le Boeing 737 Max et l'écosystème au Maroc ?
I. M. : Notre chaîne de fournisseurs est très diversifiée, et de nombreux partenaires de Boeing partout dans le monde fournissent des équipements et outils pour plusieurs programmes de Boeing, à la fois commerciaux et militaires. Nous travaillons avec nos fournisseurs à propos de leurs plans de production afin de minimiser les perturbations opérationnelles et l'impact financier des actuelles cadences de production revues à la baisse pour le 737 MAX (42 avions produits par mois depuis mi-avril, contre 52 auparavant).

F.N.H. : Comment se porte le portefeuille client du «Made in Morocco» de Boeing ?
I. M. : Tous les clients de Boeing sont susceptibles de bénéficier de l'excellence de l'écosystème marocain, car les équipements et outils en provenance du Maroc sont ensuite destinés aux plateformes de Boeing assemblées aux Etats-Unis puis livrées à nos clients partout dans le monde.

F.N.H. : Quelles sont vos perspectives pour l'écosystème voulu au Maroc ?
I. M. : Nous continuons d'avancer pour atteindre les objectifs ambitieux que nous nous sommes fixés d'ici 2028. Nous ferons des points d'étapes régulièrement pour vous tenir informés de son développement. Nous avons une équipe dédiée qui travaille en continu sur cet important projet. ◆

Encadré 1 : Boeing-Maroc, un deal en or
Boeing avait signé en 2016 un protocole d'accord avec le Royaume pour la création d'un écosystème d'équipements aéronautiques. Ce dernier vise à organiser une plateforme complète de sourcing basée au Maroc avec l'implantation d'environ 120 fournisseurs de Boeing, générant 8.700 nouveaux emplois. Ce protocole est supposé permettre la réalisation d'un chiffre d'affaires à l'export d'un milliard de dollars annuellement. Pour ce qui est du capital humain, les besoins en formation dudit écosystème supposeraient des programmes de formation dédiés, spécialement conçus par Boeing. Ce contrat est le résultat d'une convergence entre les exigences opérationnelles du leader mondial, à la recherche de conditions et d'avantages compétitifs, et l'objectif du pays d'agrandir sa capacité industrielle. Il s'agit entre autres d'infrastructures aux standards internationaux, de ressources humaines de qualité et de conditions de production à des coûts attractifs.
Pour rappel, ce protocole d'accord a été signé par le ministre de l'Industrie, de l'investissement, du Commerce, et de l'Economie numérique, Moulay Hafid Elalamy, et le président de Boeing Commercial Airplanes, Ray Conner, au Palais Royal à Tanger en présence du Roi Mohammed VI.

Encadré 2 : Les déboires du 737 MAX
La crise que subit Boeing actuellement est due à son appareil «Boeing 737 MAX», qui est resté cloué au sol dans le monde depuis mars dernier à la suite de deux collisions survenues en l'espace de cinq mois. Le premier en Indonésie et le second en Ethiopie, entraînant le décès de 346 personnes. Une situation qui a conduit à l'arrêt de la production du modèle 737 MAX, ainsi que la rupture des commandes dont l'impact financier s'est bien fait ressentir sur les comptes du constructeur américain, puisque ce modèle représentait 80% du carnet de commandes de Boeing à mi-mars 2019 et un tiers des profits en 2018, d'après certains experts. L'impact en termes d'images n'est, non plus, pas resté négligeable, suite aux deux accidents successifs d'un avion qui volait un an et demi à peine. Un retour dans les airs du Boeing 737 MAX se fera-t-il bientôt ? Le régulateur aérien américain «Federation Aviation Administration (FAA)» vient en tout cas d'annoncer que des tests sur le simulateur dans le cadre du processus de validation des nouvelles procédures sur les Boeing 737 MAX seront opérés.
Boeing est en train de reprogrammer un logiciel pour un système anti-décrochage au centre des deux accidents, que la FAA doit approuver avant que l'avion ne vole à nouveau.


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