Le marché tunisien de la bancassurance présente de bonnes potentialités de développement. Mise en place d'une stratégie ambitieuse par Wafa Assurance pour accompagner la croissance du secteur. Les détails avec Ramses Arroub, PDG de Wafa Assurance. - Finances News Hebdo : Quelles sont les ambitions de Wafa Assurance en Tunisie ? - Ramses Arroub : Le marché marocain des assurances est évalué à peu près à 2 milliards d'euros, tandis que celui de la Tunisie est d'environ 700 millions d'euros. Dans la région, c'est le plus grand marché qui soit comparable au marché marocain. Le taux de pénétration de l'assurance non vie est assez proche de celui observé au Maroc; par contre, le niveau de pénétration de l'assurance vie est encore bas, d'où des potentialités de croissance et de développement considérables. En effet, la vie pèse un peu plus de 10% du marché global, contre 30% au Maroc. Le pari du couple Attijari Bank Tunis / Wafa Assurance est d'exporter, en l'adaptant, la practice bancassurance éprouvée au Maroc L'avis favorable donné par le secteur des assurances tunisien, et l'agrément de principe octroyé par les autorités de tutelle pour accueilir un nouvel entrant, sont légitimés par le fait qu'il y a derrière une promesse non pas de compétition sur les affaires existantes, mais de création d'un nouveau flux d'affaires en synergie avec Attijari Bank qui est d'ailleurs l'actionnaire majoritaire de la future filiale assurance ; car nous pensons qu'un acteur intégré capitalistiquement est en mesure de développer l'assurance-vie. Nous sommes confiants dans ce projet, car les conditions de succès sont réunies en Tunisie. - F. N. H. : Comment se déclinent vos projets pour l'Afrique subsaharienne d'une manière générale ? - R. A. : Wafa Assurance a des projets en Afrique subsaharienne. Nous communiquerons sur le sujet au moment opportun. - F. N. H. : Est-ce que ce sera la même approche qu'en Tunisie ? - R. A. : En Tunisie, c'est un modèle de création, car il y a un potentiel d'assurance-vie important. Pour l'Afrique subsaharienne, ce sera un autre schéma. - F. N. H. : Concernant spécifiquement votre activité, comment s'est répercutée la hausse de la sinistralité sur la branche automobile ? - R. A. : Effectivement, le nombre des accidents de la circulation a malheureusement augmenté, et cela malgré l'application du nouveau Code de la route. Nous n'avons pas encore suffisamment de recul pour isoler et quantifier les effets du Code de la route, mais nous avons toutefois constaté une légère amélioration dans la fréquence des accidents avec dommages corporels, ce qui n'est pas le cas malheureusement pour le nombre de décès. Il y a parallèlement une hausse de la fréquence des accidents avec dégâts matériels qui s'explique par la hausse du parc roulant et la densité croissante de la circulation.