Le second trimestre de l'année en cours a été principalement marqué par le recours massif du Trésor au financement intérieur. Un endettement net du Trésor à 10 Mds de DH. Statu quo de la politique monétaire. Les analystes du Centre d'intelligence économique de BMCE Bank et BMCE Capital Markets ont procédé à la rétrospective du marché de taux du second trimestre de l'année en cours. En ce qui concerne le marché monétaire, il est à rappeler que le Conseil de BAM avait tenu sa réunion trimestrielle le 19 juin dernier. Après avoir examiné l'évolution récente de la situation économique, monétaire et financière ainsi que les prévisions d'inflation, le Conseil avait relevé que les prévisions de l'inflation étaient ressorties en ligne avec l'objectif de stabilité des prix. Pour l'année 2012, les prévisions de l'inflation ont été révisées à la baisse de 1,7% à 1,4%. Aussi, dans le même ordre d'idées, la Banque centrale a décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 3%. La dernière baisse du taux directeur de 3.25% à 3%, avait eu lieu le 27 mars 2012. Mais l'écueil important est le déficit de liquidité qui s'est accentué à 61 Mds de DH. En un seul trimestre, le déficit s'est creusé de 13 Mds de DH, passant de 48 Mds de DH au T1 2012 à 61 Mds de DH au T2 2012. Devant un tel déficit, la Banque centrale est intervenue au travers d'opérations de politique monétaire, principalement l'avance à 7 jours. La demande globale formulée par les banques est ressortie en moyenne à 68 Mds de DH répartie entre la pension à 7 jours pour un volume moyen de 44 Mds de DH et la pension livrée à long terme à hauteur de 24 de Mds de DH. Le taux de satisfaction global est ressorti à 84 % contre 79 % enregistré au T1 2012. Ainsi, la Banque centrale a augmenté le volume de ses interventions de 11 Mds de DH à 57 Mds de DH en moyenne, contre 46 Mds de DH au premier trimestre 2012. Grâce à une amélioration des recettes fiscales, au cours du deuxième trimestre, l'argentier de l'Etat a augmenté le volume de ses interventions quotidiennes à 3,7 Mds de DH contre 2,5 Mds de DH durant le premier trimestre. Sur le marché de la pension livrée, les interventions du Trésor se sont appréciées de 1,3 Md de DH pour atteindre en moyenne 3,4 Mds de DH contre 2,1 Mds de DH au premier trimestre dans une fourchette de taux de (2% à 3,79%), soit un taux moyen pondéré de 2,74%. En revanche, le compartiment interbancaire a été moins sollicité par le Trésor comme en témoigne une baisse du volume global de ses interventions de près de 74 millions en moyenne quotidienne, passant de 440 millions enregistrés au T1 2012 à 366 millions au T2 2012. Le marché se dote d'un nouvel indicateur des taux monétaires. Aussi, dans la perspective d'améliorer la transparence du marché monétaire marocain et d'enrichir la palette de ses indicateurs, une convention a été signée entre trois banques de la place. C'est ainsi que chaque banque signataire devra fournir des cotations fermes sur le marché interbancaire pour un montant minimal de 100 MDH pour les cinq maturités suivantes : 1 jour, 1 semaine, 2 semaines, 1 mois, 3 mois. Face au resserrement de liquidité qu'a connu le marché monétaire durant le deuxième trimestre, les échanges interbancaires ont accusé une baisse de 700 MDH à 3,3 Mds de DH. En glissement annuel, les volumes ont baissé de 4%, soit 136 millions. Dans le même sillage, la baisse du taux directeur a été ressentie au niveau du TMP interbancaire qui s'est déprécié de 19 points de base pour afficher un niveau de 3,10% contre 3,29% au T1. D'après les analystes de BMCE Capital Markets, le marché de la pension livrée a connu encore une fois une baisse des taux au jour le jour. Cette baisse résulte de la baisse du taux directeur opérée à la fin du premier trimestre mais aussi à la forte dynamique du Trésor. Le second trimestre de l'année en cours a été principalement marqué par le recours massif du Trésor au financement intérieur. A souligner que cette période est marquée par le soulagement des caisses de l'Etat suite à l'encaissement des recettes fiscales et des dividendes de Maroc Telecom. Mais il n'empêche que cette situation s'explique principalement par les facteurs suivants : le remboursement intégral des arriérés de paiement de la compensation pour un montant de 16 Mds de DH, le financement des dépenses ordinaires de l'exercice budgétaire 2012. Les dépenses de compensation se sont élevées à 21,4 Mds de DH à fin mai, soit une hausse de 61% en comparaison avec la même période de l'année dernière. Il est à noter que la Loi de Finances 2012 prévoit 32 Mds de DH. Ce qui représente une réalisation de 67% après cinq mois. Aussi, l'impact du dialogue social est représenté à travers la hausse des salaires des fonctionnaires de 16,7% sur 1 an glissant arrêté à fin mai. Le marché secondaire a été marqué par une volatilité importante lors du second trimestre de l'année. En effet, les rendements obligataires se sont inscrits dans une tendance baissière, dans un premier temps, sur le compartiment CT et MT justifiée principalement par la baisse du taux directeur à 3%. Cependant, nous avons assisté à un essoufflement de ce mouvement de baisse des taux. Les rendements secondaires se sontappréciés, expliqués par le manque de visibilité sur les finances publiques. Le marché secondaire a été moins dynamique au T2 2012 qu'au second trimestre de l'année 2011. En effet, les échanges ont atteint un volume de 43 Mds de DH contre 48 Mds de DH sur un trimestre glissant, soit un repli de l'activité secondaire de 10,5%. Le CT a polarisé les échanges avec un poids de 59% (25.4 Mds de MAD), suivi du LT qui a mobilisé 21% de la volumétrie (8,9 Mds de MAD) et enfin le MT a enregistré seulement un volume de 8,7 Mds de MAD, soit 20% des échanges. Cette situation est imputable à plusieurs facteurs : l'insuffisance de liquidité dont souffre le marché marocain, la tension enregistrée sur les taux primaires et un effet d'éviction en faveur du papier privé au détriment de la dette souveraine.