* L'attractivité du marché secondaire s'est renforcée au dernier trimestre avec un intérêt particulier pour les maturités longues. * L'émission de la nouvelle maturité 30 ans a fortement animé le marché secondaire. Le système monétaire a enregistré en 2006 une liquidité abondante soutenue principalement par l'expansion des avoirs extérieurs nets et par le comportement du Trésor quant à la gestion de la dette intérieure. En vue d'éponger sa surliquidité, la Banque centrale a maintenu en 2006 ses interventions. Mais cela n'a pas empêché l'inflation qui s'est renforcée au cours du dernier trimestre 2006. «Afin d'y remédier, la Banque centrale est intervenue en procédant en décembre dernier à un relèvement du taux de rémunération des reprises de liquidités hebdomadaires», apprend-on dans l'étude de CDG Capital. Quant au marché monétaire interbancaire, il a drainé en 2006 un volume moyen de 79,6 Mds DH à un taux de 2,58%. Au cours de la période estivale, les taux interbancaires ont atteint un pic de 3,32% favorisé par une sortie massive de la monnaie fiduciaire. D'après CDG Capital, le marché des adjudications a été marqué en 2006 par une accentuation des offres des investisseurs face à un appétit très limité du Trésor. Ainsi, dans un contexte de rémunération obligataire baissière et de surliquidité abondante, les offres des investisseurs ont presque doublé, allant de 212,9 Mds DH en 2005 à 412,2 Mds DH. Au vu de l'aisance financière du Trésor confortée par l'expansion des recettes fiscales ainsi que les revenus des privatisations (20% restants de la Régie des tabacs et de Somathes pour 4,6 Mds DH), les levées adjudicataires se sont rétractées de 51,1% par rapport à l'exercice 2005 à 36,6 Mds DH. D'une année à l'autre, le taux de satisfaction global des adjudications en 2006 a été réduit de 9,35% contre un taux de 37,3% en 2005. Comparativement à l'exercice 2005, la structure du stock des BDT est restée la même avec un renforcement des maturités longues, dont la contribution est passée de 62% à 67% en l'espace d'une année. En effet, la surliquidité structurelle de l'économie nationale dure depuis six ans déjà ; le marché des taux a enregistré en 2006 de nouvelles variations à la baisse du taux de rémunération de l'ensemble des maturités des BDT. Profitant de la demande pressante des investisseurs pour les maturités longues et dans un souci de diversifier ses sources de financement, le Trésor a émis pour la première fois, en novembre 2006, des bons à 30 ans. L'enrichissement des maturités longues a impliqué un net relèvement de la durée moyenne de l'encours des BDT. En dépit de cette donne, l'aplatissement continu de la courbe a réduit le coût moyen de cette dette de près de 20 pts à 5,71%.