Après 2011, la tendance à l'amélioration se confirme progressivement en 2012. La hausse s'explique par une baisse des prix suite à la suppression des droits de douane sur les voitures importées de l'Union européenne. Elle est aussi soutenue par les facilités de financement accordées par les établissements de crédit. 2,9 millions, c'est le nombre de véhicules en circulation contre 1,8 million en 2003. Cette progression démontre que le parc automobile national a connu un développement très remarquable, soit un taux de croissance de 6,1% sur la période 2003-2011. Dans sa dernière lettre, le CMC a indiqué que cette évolution résulte de la volonté manifeste des pouvoirs publics de renouveler le parc national jugé vétuste et très coûteux en termes de vies humaines. Toutefois, crise oblige, cette tendance globale à l'amélioration a été quelque peu perturbée en 2009 et 2010. Selon les conjoncturistes, au cours de ces deux années le marché de l'automobile a été déprimé et les ventes ont baissé. Celles-ci ont accusé un net repli de 9% en 2010 alors qu'il était de 6% en 2009. En 2011, le marché de l'automobile a retrouvé de la vigueur. 112.000 automobiles ont été écoulées contre 103.436 l'année précédente, marquant une hausse de 8,3%. A rappeler que cette ascension tranche avec ce qui se passe dans d'autres pays où le marché de l'automobile était moins animé. Pour les conjoncturistes, cette évolution favorable sur le marché marocain trouve ses origines dans les facilités octroyées par les banques pour l'acquisition des crédits et l'émergence d'une classe moyenne en phase d'équipement. Sur l'année 2011, l'essentiel des ventes était constitué d'achats de véhicules particuliers. Ce type d'automobiles a enregistré un accroissement de 9,6%, comparativement à l'année précédente. Cette évolution importante n'a pas profité aux véhicules utilitaires dont le volume de ventes a stagné à 12.350 unités. Comme en 2010, le segment du luxe s'est bien comporté en 2011. Les taux d'évolution de ce type de véhicules ont continué d'être à deux chiffres même si par rapport à l'année d'avant un net ralentissement de la cadence a été observé. Ainsi, le volume de ventes des véhicules particuliers de marque BMW a progressé au rythme de 11% après 39,6%. Les autres catégories de voiture de luxe, Audi et Mercedes, ont vu leurs ventes respectives évoluer aux taux de 17% et 1,4%. Les autres marques comme Peugeot, Citroën, Renault et Fiat qui ont pâti d'une conjoncture difficile en 2010, ont vu leurs ventes se ressaisir en 2011. Leurs ventes se sont inscrites en augmentation par rapport à l'année précédente, respectivement de 33,4%, 37,2%, 24,6 et 28,7%. Comme en 2010 c'est Dacia qui a réalisé la meilleure performance en 2011 avec 22.356 véhicules vendus, soit 23,6% de plus que l'année 2010. Ces taux de croissance élevée observés au niveau des ventes des véhicules d'origine européenne n'ont pas été enregistrés par les véhicules en provenance d'Asie, notamment de Corée et du Japon. Ainsi la marque Kia a vu ses ventes se réduire en 2011 de 16,7% pour se chiffrer à 4.638 unités. La chute a été encore plus grave pour Suzuki dont la demande a reculé pendant le même temps de 23,3% pour se limiter à seulement 1.512 unité. «Cette situation s'explique essentiellement par le différentiel de douane appliqué aux voitures importées puisque le taux supporté par les véhicules d'origine européenne est nul, tandis que celui auquel sont soumises les voitures asiatiques est de 2,5%», annoncent les analystes du CMC. Les automobiles en provenance du Japon, qui sont également soumises à cette taxe, ont vu le volume de leurs ventes se rétracter de 3,7%. A fin mars 2012, le nombre de véhicules vendus a atteint 30.200, réalisant ainsi une croissance de 13,43% par rapport à la même période de l'année précédente. Les véhicules particuliers constituent l'essentiel de ces ventes. La demande de ce type de véhicules a porté sur 26.926 unités. Ce volume est en hausse de presque 17% d'une période à l'autre. Les véhicules utilitaires n'ont pas connu une bonne conjoncture au premier trimestre de l'année en cours. Le nombre d'unités écoulées sur le marché local s'est inscrit en baisse de 6,3%. Les marques européennes continuent d'être demandées en quantités importantes. Leurs ventes ont été accélérées entre janvier et mars 2012 comparativement à la même période de 2011. Tandis que les asiatiques, à l'exception de Hunday et Mazda qui ont progressé à des taux relativement plus modestes. International/ Plan de restructuration de PSA Au lendemain de l'annonce du plan massif de restructuration à PSA Peugeot Citroën, les positions se crispent. Les raisons de cette «bombe sociale» restent méconnues. Le président du Directoire de PSA a situé le recul du marché européen, entre 8 et 10%. Il a expliqué que le constructeur perdait actuellement «200 millions d'euros par mois». On avance aussi comme argument le coût du travail dans l'hexagone qui est le plus cher en Europe avec 44% de la production effectués en France. Dans le même temps, le président du Directoire assurait qu'il « n'y aurait pas de licenciements secs» et précisait que «personne ne serait laissé sur le bord du chemin». Un «mensonge» selon Jean-Pierre Mercier, délégué CGT du site d'Aulnay. «Qui peut croire que sur 3.600 salariés, avec cette usine qui va fermer, qu'il n'y aura pas un seul licenciement ?» s'est-t-il interrogé.