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Décharge de Médiouna : l'AMCDD monte au créneau
Publié dans Finances news le 24 - 09 - 2018

- L'Alliance marocaine pour le climat et le développement durable rappelle une fois de plus l'urgence de fermer la décharge de Médiouna, une véritable bombe à retardement.
- La valorisation des déchets, composante-clef de l'économie circulaire, serait d'un grand apport sous l'angle économique, social et environnemental pour le Maroc.

La ville de Casablanca, poumon économique du Royaume, est le théâtre de défis colossaux en matière environnementale. Parmi les raisons objectives, il y a lieu d'évoquer l'extension de la métropole soumise à une forte pression démographique qui n'est pas sans conséquence sur la gestion des déchets. D'ailleurs, la décharge de Médiouna, toujours en activité et qui devait être fermée depuis 2010, n'a plus la capacité de traiter convenablement les 3.600 tonnes de déchets générées par la métropole économique qui compte près de 16 préfectures.
C'est dans ce contexte que l'Alliance marocaine pour le climat et le développement durable (AMCDD) a organisé récemment une rencontre sous le thème : «Quel choix pour la valorisation durable des déchets à Casablanca ?» Cette manifestation était un moment de vérité sur les enjeux inhérents à la gestion des déchets de la grande métropole. «Il est impératif de bâtir une économie circulaire basée entre autres, sur la valorisation des déchets, sources de richesse», suggère Abderrahim Ksiri, coordonnateur national de l'AMCDD.

La décharge de Médiouna, cette bombe à retardement

Les raisons qui militent en faveur de la fermeture de la décharge de Médiouna sont nombreuses. «Ce site qui abrite près de 2.000 personnes vivant dans des conditions déplorables, constitue une véritable bombe à retardement qui risque d'exploser à tout moment du fait de la présence de méthane», alerte le coordonnateur national de l'AMCDD.
La décharge de Médiouna, arrivée à saturation, constitue une menace réelle pour la santé publique. De plus, la décharge, source de revenus pour plusieurs centaines de personnes, est le terreau d'une mafia qui prospère.
Ceci étant souligné, la mobilisation de 82 hectares était nécessaire pour l'aménagement d'une nouvelle décharge. Or, il s'avère que seuls 32 hectares sont disponibles, pour un prix exorbitant. «Il est anormal qu'une métropole de l'importance de Casablanca trouve des difficultés à mobiliser du foncier pour le traitement des déchets», s'offusque Abderrahim Ksiri qui, au passage, pointe du doigt les dysfonctionnements de la capitale économique en matière de planification urbaine et d'aménagement du territoire. L'arsenal juridique relatif au foncier est également mis en cause.

Non aux incinérateurs

Doter la ville de Casablanca d'incinérateurs de déchets serait une fausse bonne idée selon les membres de l'AMCDD. Pour cause, un incinérateur coûte entre 500 et 700 millions de dollars. Au facteur coût, s'ajoutent les risques environnementaux et sanitaires qui découlent des gaz toxiques issus des incinérateurs. Sachant que ces derniers affichent un prix de fonctionnement de 800 DH la tonne de déchets.
Notons tout de même que limiter l'échappement des gaz toxiques issus des incinérateurs dans l'atmosphère est certes possible, mais très coûteux. L'autre particularité qui milite en défaveur de l'installation d'incinérateurs dans la capitale économique est la nature humide des déchets des ménages casablancais.
Par ailleurs, les incinérateurs n'encouragent pas le recyclage des déchets, composante-clef de l'économie circulaire soucieuse de la protection de l'environnement et pourvoyeuse de richesse et d'emplois. ■

Les dividendes de la valorisation des déchets
Si en France la valorisation de certains déchets a permis, par exemple, la fabrication de briques destinées à la construction de logements, le Maroc pourrait également tirer pari de cette pratique vertueuse sous l'angle de la production énergétique. «Il faudra déployer beaucoup d'efforts de communication et de sensibilisation afin de faire comprendre au plus grand nombre que les déchets constituent une richesse», rappelle à juste titre Abderrahim Ksiri.


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