Des acteurs associatifs et universitaires ont plaidé à Casablanca, pour la mise en place d'une nouvelle stratégie nationale de gestion des déchets. Lors d'une conférence organisée par l'Alliance marocaine pour le climat et le développement Durable (AMCDD) sur « Quel choix pour la valorisation durable des déchets à Casablanca », les participants se sont montrés très alarmistes au sujet de la gestion des déchets à Casablanca, particulièrement au niveau de la décharge de Médiouna, qui reçoit quotidiennement près de 3 500 tonnes de déchets, insistant sur la mise en place d'une approche globale axée sur le développement du recyclage, le tri à la source et la valorisation des déchets. Pour Abderrahim Ksiri, coordinateur national de l'AMCDD, la gestion de la collecte des déchets au Maroc est basée sur le principe de « tout en décharge», un modèle de gestion «non durable» qui engendre des problématiques sociales et environnementales considérables. Qualifiant la décharge de Médiouna de « véritable point noir » pour la métropole, Abderrahim Ksiri, par ailleurs, président de l'Association des enseignants des sciences de la vie et de la terre, a soutenu que les déchets enfouis sur ce site par la méthode classique génèrent des nuisances et des effets néfastes sur l'environnement et la Santé. Après avoir rappelé que le Conseil de la ville de Casablanca a lancé, le 25 juin dernier, un appel international à manifestation d'intérêt (AMI) pour choisir le futur gestionnaire et une nouvelle solution technologique d'élimination des déchets de la nouvelle décharge de Médiouna (35 ha), il a insisté sur l'importance de s'inspirer des bonnes pratiques et des tendances des pays les plus avancés en matière de valorisation des déchets, en citant les nouvelles techniques de développement des combustibles alternatifs via le traitement mécano-biologique des déchets. Et d'ajouter que la mise en œuvre d'une nouvelle stratégie devrait être accompagnée par un renforcement de structures institutionnelles chargées de la gestion des déchets, ainsi que par les ressources humaines et matériels nécessaires. Poursuivant dans la même optique, El Hassan Abba, chef de département de Génie de l'environnement et agrobiologiste à l'Ecole Supérieure de Technologie de Khénifra relevant de l'Université Moulay Ismaïl, a assuré que la mise en place d'une nouvelle vision sociétale incluant les parties prenantes et plaçant la gestion des déchets au centre de l'économie circulaire permettra indubitablement de générer de nouvelles richesses et d'emplois décents au niveau local. « L'enfouissement des déchets dans des décharges pèse lourd sur l'environnement mais aussi sur les ressources naturelles », a-t-il averti, ajoutant que le Maroc doit désormais opter pour une approche intégrale et systématique de la gestion des déchets en associant des méthodes modernes ayant des impacts minimes sur les écosystèmes environnementaux et la santé de la population. D'autres interventions ont insisté sur la nécessité de mobiliser des solutions définitives au problème de la gestion des déchets à Casablanca en incluant toutes les parties concernées. Ils ont, par ailleurs, considéré que la décharge de Médiouna est « une véritable mine d'or », exploitée par plus de 850 récupérateurs illégaux qui font extraire quotidiennement environ 1 000 tonnes de matériaux, réinjectés dans le circuit informel et formel du recyclage.