- La sécurisation des immatriculations est la principale avancée attendue par les sociétés de financement cette année. - La profession fait le bilan de l'exercice 2017.
Réunis en Assemblée générale récemment à Casablanca, les membres de l'Association professionnelle des sociétés de financement (APSF) ont dressé un bilan de leur action en 2017. Le président de l'association, Abdallah Benhamida, s'est d'emblée félicité «des avancées réelles» que connait le secteur, tout en relevant des «préoccupations persistantes». Selon lui, «de nombreux chantiers, certains stratégiques, d'autres opérationnels, ont mobilisé la profession. Certains augurent d'avancées réelles». Il parle ici de l'interminable chantier de l'immatriculation des véhicules automobiles financés à crédit. A. Benhamida a expliqué que le processus entamé par l'APSF depuis plusieurs années auprès des autorités est en voie d'être bouclé. Pour rappel, l'objectif de ce chantier est de sécuriser la procédure d'immatriculation des véhicules financés à crédit et en leasing, en dématérialisant complètement la gestion des dossiers. Il s'agit plus particulièrement des dossiers financés par LOA et crédit-bail. L'épineuse question relative aux nantissements des véhicules et à la gestion des mainlevées serait donc en voie d'être résolue. Les sociétés de financement pourront adhérer au programme national de dématérialisation des procédures d'immatriculation des véhicules automobiles (Assiaqa Card) suite à la finalisation effective d'une convention avec M2M et le ministère du Transport. Par ailleurs, le cadre du système de gestion permettant l'automatisation des échanges entre ces sociétés et les centres immatriculateurs a été tracé. Les fonctionnalités prévues portent notamment sur l'identification des véhicules, la gestion de la mainlevée et la consultation et le suivi des dossiers. Une révolution !
Une feuille de route pour le crédit-bail
La profession veut par ailleurs concrétiser une feuille de route pour le crédit-bail à horizon 2020. Ce dossier, ouvert en 2017, avance dans de «bonnes conditions», assure Benhamida. Pour lui, les opérateurs de cette profession sont impliqués et veulent montrer «l'utilité économique» du leasing et faire en sorte que ce métier se positionne sur des formules à valeur ajoutée. Quant au sous-secteur du crédit à la consommation, les professionnels restent préoccupés par les conditions de concurrence sur le marché, bien que les inquiétudes se sont quelque peu estompées du fait du retour du métier à «ses sources» avec, depuis deux ans, une nette reprise du crédit affecté. Tendance de fond ? Le président de l'APSF n'a pas de réponse.
2017 sous le signe de la croissance, 2018 démarre bien
Au 31 décembre 2017, les sociétés de financement membres de l'APSF ont mobilisé plus de 168 Mds de dirhams au service de la consommation des ménages, de l'investissement et de l'exploitation des entreprises, soit une enveloppe en hausse de 5,1% ou 8 Mds de dirhams. Toutes les branches sont en croissance, et cette hausse est présentée comme la plus forte depuis 5 ans, portée notamment par l'année record des ventes automobiles. Un chiffre permet de s'en rendre compte : plus d'un véhicule sur deux a été financé à crédit en 2017. A noter qu'au terme du premier semestre 2018, les concours des sociétés de financement ressortent à plus de 90 milliards de DH, soit une progression de 4,3% par rapport à la même période de l'année dernière.
Factoring : la profession s'inquiète
Dans le factoring, où les 3 membres de l'APSF (Maroc Factoring, Attijari Factoring et CDM Leasing et Factoring) totalisent près de 20 Mds de dirhams de remises de créances, la profession semble inquiète. «Concurrence externe oblige, certains opérateurs tendent à s'éloigner de leur vocation dans le factoring», indique le président, qui rappelle que cette situation n'est pas nouvelle. Pour l'Association, il est nécessaire de «préserver les fondamentaux d'un métier taillé sur-mesure pour accompagner les entreprises dans leur exploitation et la gestion optimale de leur portefeuille client». ■