La situation des charges et ressources du Trésor dégage un déficit budgétaire de 14,2 milliards de dirhams (MMDH) à fin avril 2018, contre 12,8 MMDH durant la même période un an auparavant, indique la Direction du trésor et des finances extérieures (DTFE), relevant du ministère de l'Economie et des Finances. Cette progression du niveau du déficit a été induite essentiellement par une baisse du solde des comptes spéciaux du Trésor au moment où les dépenses globales ont baissé et les recettes ordinaires ont quasi-stagné, explique la DTFE dans sa note de conjoncture du mois de juin 2018, publiée jeudi. Dans ce sens, la DTFE indique que les recettes fiscales ont affiché une quasi-stagnation de leur niveau autour de 70,6 MMDH, recouvrant une baisse de 2,4 MMDH (7,2%) des impôts directs et une hausse de 1,7 MMDH (6,3%) des impôts indirects. La baisse des impôts directs est liée principalement au recul des recettes tirées de l'impôt sur les sociétés (IS) de 15,2% à 15,9 MMDH. Par ailleurs, les recettes tirées de l'impôt sur le revenu (IR) ont enregistré une augmentation de 2,3% à 14,7 MMDH, sous l'effet particulièrement de l'amélioration des recettes au titre de l'IR sur les salaires. S'agissant des impôts indirects, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) a marqué une hausse de 1,3 MMDH (6,9%), induite par la progression aussi bien de la TVA à l'intérieur (+264 MDH) que de la TVA à l'importation (+1 MMDH), souligne la DTFE, ajoutant que les recettes tirées des taxes intérieures à la consommation (TIC) se sont établies à 8,7 MMDH, en hausse de 394 MDH (4,7%) par rapport au niveau enregistré durant la même période un an auparavant. Au niveau des droits de douane, les recettes ont affiché un accroissement de 508 MDH (17,3%) par rapport à la même période de 2017, relève la note, ajoutant que les droits d'enregistrement et de timbre ont affiché une amélioration de 249 MDH (3,7%). S'agissant des recettes non fiscales, elles ont augmenté de 299 MDH (9,7%), en raison notamment de la diminution des fonds de concours (56 MDH contre 224 MDH) conjuguée à la hausse de la redevance gazoduc (632 MDH contre 416 MDH) et des recettes en atténuation des dépenses de la dette (276 MDH contre 157 MDH), selon la même source. Pour ce qui est des recettes de monopoles et participations, elles ont atteint 1,2 MMDH à fin avril 2018 contre 809 MDH une année auparavant, soit une progression de 419 MDH, indique la DTFE. Pour ce qui est des dépenses ordinaires, la DTFE indique qu'elles ont enregistré au titre des quatre premiers mois de 2018 une baisse de 1 MMDH (-1,5%) par rapport à fin avril 2017, expliquant que cette évolution est liée principalement aux baisses des charges de compensation et des intérêts au titre de la dette. Ainsi, les dépenses au titre des charges de compensation ont accusé une baisse de 691 MDH (11,7%) par rapport à fin avril 2017, relève la même source, notant que les intérêts de la dette ont accusé une baisse de 851 MDH (7,4%), liée principalement au recul des charges en intérêts de la dette intérieure de 930 MDH (8,6%), tandis que celles de la dette extérieure ont enregistré une hausse de 79MDH (13%). Quant aux dépenses de fonctionnement, elles ont marqué une légère hausse de 451 MDH (0,8%), portée principalement par l'augmentation de 794 MDH (+2,2%) des salaires alors que les autres biens et services ont affiché une baisse de 343 MDH (1,6%). Ces dernières tiennent compte des transferts au profit de la Caisse Marocaine des Retraites (4,3 MMDH contre 4,4 MMDH), aux divers établissements et entreprises publics (7,1 MMDH contre 7,6 MMDH) et aux comptes spéciaux du Trésor (923 MDH contre 891 MDH), ajoute la note. A fin avril 2018, les dépenses d'investissement émises au titre du budget général se sont chiffrées à 22,9 MMDH, en baisse de 625 MDH (+2,7%) par rapport à fin avril 2017. Le besoin de financement du Trésor se situe à près de 14,4 MMDH, pratiquement le même niveau il y a un an, compte tenu de la baisse de 215 MDH des dépenses en instance de paiement et d'un solde positif de 7,2 MMDH des comptes spéciaux du Trésor.