- L'Alliance des économistes istiqlaliens manifeste son inquietude concernant la progression alarmante des défaillances d'entreprise. - Des mesures urgentes sont préconisées.
Depuis son passage dans l'opposition en avril dernier, le Parti de l'Istiqlal joue pleinement son rôle critique et de force de proposition, notamment sur les questions économiques. Après le mémorandum adressé au chef du gouvernement, fin mai, l'enjoignant de proposer une Loi de Finances rectificative, le parti de la balance, et plus exactement l'Alliance des économistes istiqlaliens (AEI), a rendu publiques cette fois-ci ses propositions pour la relance et le soutien des PME et TPE. Le diagnostic fait par les économistes du parti est bien connu : il y a une inflation de la mortalité chez les petites entreprises (+12% en 2017 par rapport à 2016), dont une grande partie (40%) est causée par les retards de paiement des créances clients. Aujourd'hui, constatent les istiqlaliens, les TPE et les PME sont devenues la principale source de financement du cycle d'exploitation de la grande entreprise. Une situation qui appelle des mesures drastiques pour permettre aux PME de jouer pleinement leur rôle de créateur de richesses et de pourvoyeurs d'emplois.
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Sanctionner les mauvais payeurs
L'Alliance des économistes istiqlaliens espère un électrochoc et appelle le gouvernement à mettre en œuvre, dans les plus brefs délais, la loi 49-15 sur les délais de paiement, qui a été promulguée il y a déjà 2 ans, en publiant l'ensemble des textes d'application, et notamment les textes définissant ces délais et les pénalités sanctionnant les retards de paiement. L'AEI préconise ainsi la manière forte : «sanctionner, de manière systématique, les entreprises dépassant les délais de paiement fixés en ajoutant à leurs résultats imposables les montants des factures concernées». Parallèlement à ces sanctions, ils préconisent de «plafonner à 90 jours le délai de paiement des créances commerciales dues aux PME dont le CA annuel ne dépasse pas 50 millions de dirhams, quel que soit le secteur». Les entreprises créancières pourraient, elles, déduire de leurs résultats imposables les montants concernés en les provisionnant en créances douteuses. D'autres mesures d'accompagnement sont proposées, à l'image de la mise en place de l'observatoire national des délais de paiement, ou encore le déploiement d'un système d'accompagnement par les pouvoirs publics et les institutions financières, afin de permettre aux entreprises débitrices de réduire progressivement leurs délais de paiement pour atteindre 90 jours dans un délai maximum de 18 mois. ■