Entre 2008 et 2011, l'indice de toutes les actions de la Bourse de Casablanca a affiché une contre-performance de 15%. La place de Casablanca reste chère malgré la baisse des cours. De 2008 à 2011, l'indice MASI des actions de toute la Bourse de Casablanca est passé par trois phases importantes, affichant au final une contre-performance de 15% sur cette période. La première phase est fortement baissière, coïncidant avec une baisse de la majorité des indices mondiaux à cause de la crise des subprimes déclenchée aux USA, dont le symbole frappant a été la chute de la banque américaine «Lehman Brothers» et de l'assureur leader mondial «AIG». Durant cette phase, la perte a atteint jusqu'à 37,32% au plus bas du Masi, c'est-à-dire 9.376 points. Mais cette contraction était nettement moins marquée que dans la majorité des pays européens ainsi qu'aux Etats-Unis où la dépréciation était supérieure à 50% et atteignait jusqu'à 70%. La deuxième phase a duré deux ans, depuis janvier 2009 à mi-janvier 2011. Le Masi s'est bonifié sur cette période de 42,92% en atteignant 13.401 points le 12 janvier 2011. Cette phase est formée d'un rebond qui a également coïncidé avec un mouvement similaire à l'international initié par des mesures d'assouplissement monétaire aux USA qui consistaient à faciliter l'accès des banques privées aux liquidités de la Banque centrale américaine à des taux avantageux. Face à une faible demande en crédits des ménages et des entreprises américaines, ces liquidités ont été redirigées vers les marchés financiers. Toutes les catégories d'actifs (matières premières, obligations d'Etats, actions…) ont profité de cette abondance de liquidités. Dans ce cadre, l'année 2010 marquait un léger retour des investisseurs étrangers sur la place casablancaise. Voulant en profiter, les autorités marocaines ont négocié un référencement aux indices FTSE pour donner une meilleure visibilité aux investisseurs étrangers. Cette deuxième phase a coïncidé sur le plan local avec un retour des sociétés cotées à des fondamentaux meilleurs et une rentabilité intéressante qui indiquait une reprise de l'activité. Une reprise qui était de courte durée. La troisième phase était baissière. Elle a pris place en janvier 2011 et coïncidait avec le début du printemps arabe. Les fondamentaux mitigés publiés par les sociétés en mars 2011 à cause d'une situation économique mondiale, régionale et nationale peu réjouissante ont alimenté à leur tour cette baisse, entraînant la dilution de 70% des gains de la hausse précédente et ramenant la performance du marché actions entre 2008 et 2011 à -15%. Aujourd'hui, en mars 2012, l'indice MASI cote en dessous de 11.000 pts. Les actions traitent pour la majorité à leurs plus bas annuels. Si le niveau de cherté paraissait faible il ya quelques semaines, aujourd'hui et au vu des dernières données financières, il ressort que le marché actions est toujours cher malgré la contraction des cours de Bourse. Il faut également signaler la revue à la baisse des perspectives de croissance par Bank Al-Maghrib à moins de 3% pour l'année 2012, ce qui offre un contexte peu favorable à l'expansion des actions. Du point de vue de l'analyse technique, l'indice évolue à court terme sans tendance dans une fourchette de 6% entre et 10.800 et 11.500 pts. Les volumes sont faibles et confirment l'évolution latérale de l'indice. Les investisseurs devront donc pousser l'indice à l'extérieur de cette zone de congestion pour voir relever une nouvelle tendance moyen/long terme sur l'indice. Dossier réalisé par W. M. & S. Z.