Lactivité industrielle dans la région Souss Massa Drâa est fortement liée au secteur de la transformation des produits de la mer. SMD se positionne comme la région incontournable concernant lapprovisionnement du marché national. Beaucoup de choses restent néanmoins à faire Avec une côte de 320 km, SMD jouit dun espace halieutique riche en ressources. Il nest donc pas étonnant que SMD soit un leader incontestable au niveau national dans le secteur de la transformation des produits de la mer. Intimement lié à la pêche, ce secteur a tiré profit des avancements considérables enregistrés au niveau du développement de sa flotte locale. Ainsi, ces dernières décennies ont vu laccroissement de la flotte artisanale de 7%, sa flotte côtière de 30% et de sa flotte hauturière de 73%. Il est donc certain que les plus importantes prises résultant de lexploitation dune côte maritime longue de quelque 320 km sont à chercher dans les débarquements de pêche côtière et ceux de la pêche hauturière. Certes, durant les années 2001 et 2002, les débarquements de la pêche hauturière ont dégringolé dune manière inquiétante : 102.264 tonnes en 2000 contre 88.620 tonnes en 2001 et 44.745 tonnes en 2002. Pour dépasser une telle situation critique, les unités de production de SMD sapprovisionnent pour plus de 83% à partir dautres régions du sud du pays essentiellement. La part du lion revient aux pélagiques avec 90%. SMD représente, en somme, quelque 38% du potentiel national de la filière ( traitement des coquillages et des algues non inclus). Potentialités Au regard des potentialités et des richesses non encore inexploitées, lon peut affirmer que lindustrie liée à la transformation des produits de la mer na pas encore atteint sa vitesse de croisière. La filière de la transformation et de la valorisation des produits de la mer est dune importance extrême vu le potentiel considérable quelle possède en matière dinvestissement, demploi, dexportation et de création de valeur ajoutée. Concernant les unités de production, le nombre total des entités spécialisées dans la transformation et la valorisation des produits de la mer atteint 101 entreprises, soir 74% des entreprises agroalimentaires de la région. Aujourdhui, ce sont quelque 97 entreprises qui opèrent uniquement dans cette filière. Concentrée essentiellement à Agadir, la filière assure des emplois directs à quelque 12.200 salariés, soit près de 32% des emplois au niveau national. Problèmes difficiles à résoudre Lindustrie de la région SMD dépend bien entendu des captures locales. Seulement, depuis quelques années, elle sapprovisionne également en produits halieutiques du sud marocain. Cette situation ne lui permet pas une autonomie totale en plus des coûts élevés qui peuvent en résulter. En outre, une gestion insuffisante des stocks halieutiques disponibles a provoqué des fluctuations extrêmement fortes des captures. Il en résulte une baisse de loffre de matières premières qui a porté atteinte surtout à lindustrie de congélation. En effet, même si la congélation des poissons et des crevettes na été considérée jusquà présent que comme une activité secondaire, ceci nempêche quelle recèle un important potentiel en termes de création de valeur et demplois. Pris dans sa globalité, le Maroc dispose dune variété intéressante de poissons et de crevettes; ce qui est un véritable atout pour cette industrie. Le problème est que cette dernière est limitée par les tonnages insuffisants et irréguliers reçus en guise dapprovisionnement. Cet handicap samplifie à cause de la concurrence vive que livrent certains pays africains (Mauritanie, Sénégal...) aux industries de congélation en tant quexportateurs. Mais, il ne faut pas oublier que cette industrie, que ce soit à SMD ou dans dautres régions du Royaume, sest avant tout construite autour du poulpe et du calamar dont lirrégularité dapprovisionnement sexplique par les mêmes raisons précisées ci-dessus; des raisons auxquelles sajoutent la migration de certaines espèces, le vieillissement de la flotte et linsuffisance en équipements de pointe. Conséquence : un taux de valeur ajoutée limité, une création restreinte de la valeur due à des ruptures de stocks et une sous-utilisation des capacités humaines et techniques. plan daction La première des mesures à prendre est de mettre en place une stratégie visant lexploitation optimale de la position géographique privilégiée du Maroc et des multiples avantages quil tire de laccord préférentiel quil a signé avec lUE. En outre, il faut accorder une attention particulière à toutes les mesures managériales et marketing pour le renforcement des facteurs attractifs des opérateurs commerciaux du secteur : lexistence dune matière première à forte demande (les céphalopodes, espèces pélagiques, poissons nobles ), une main-duvre bon marché et une facilité en matière de logistique. Lobjectif de ces mesures est de relancer linvestissement, la création demplois et le dynamisme commercial dans cette région; ce qui se traduira par des flux de liquidité importants qui donneront aux industries de la congélation la possibilité dimporter les matières premières nécessaires à leur exploitation. Ensuite, il faut sengager dans le redimensionnement des flottes de pêche, le contrôle effectif des prises et des rejets, le contrôle de la pêche de tous les céphalopodes par la flotte artisanale et parvenir, sur le plan national, à un niveau dintégration accru de la filière (intégration verticale et horizontale). Enfin, il est crucial que laccord dit «de deuxième génération» prévoyant la création dusines à terre, soit rapidement signé et mis à exécution afin quune grande partie de la valeur ajoutée demeure dans le pays. De même, les associations de SMD doivent engager des pourparlers afin dévaluer la possibilité de faire en sorte quun certain nombre de bateaux déchargent leurs prises à Agadir, ce qui garantirait loccupation des industries de transformation et de commercialisation de produits fais et congelés.