Le gouvernement veut réaliser durant son mandat, qui est de 5 ans, ce qui a été fait en 10 ans. Il faut connaître la typologie d'habitat souhaitée par les Marocains. Le point avec Nabil Benabdellah, ministre du Logement et de l'Urbanisme. * Finances News Hebdo : Comment se décline la politique du gouvernement en matière de logements ? * Nabil Benabdallah : Le gouvernement ambitionne de réduire de près de la moitié le déficit, en portant de 840.000 à 400.000 le déficit en unités de logement. Il sera aussi procédé à l'augmentation de l'offre d'habitat social et du logement destiné aux familles démunies, au lancement d'un nouveau produit de moins de 800.000 DH au profit des classes moyennes et d'un autre au profit des jeunes ménages, particulièrement dans les grandes et moyennes villes. Le nouveau gouvernement veut réaliser durant son mandat, qui est de 5 ans, ce qui a été fait en 10 ans. * F. N. H. : L'objectif principal est la réduction du déficit… * N. B. : Oui, le principal objectif est la réduction du déficit en logements. Cela a été affirmé dans la déclaration gouvernementale malgré le succès de la politique publique en la matière. Le déficit à résorber est encore important avec plus de 800.000 unités. Nous voulons baisser ce niveau de 50% et le ramener à 400.000 unités. Dans ce cadre, nous souhaitons renforcer la politique du logement social. Il est question de corriger certains dysfonctionnements et de créer une offre dédiée à la classe moyenne, mais également aux jeunes ménages et offrir des dispositifs par rapport au locatif de manière à créer les conditions de mobilité, afin d'avoir un effet sur le locatif en quantité et en qualité. Nous souhaitons réagir sur certains sites urbains. Non seulement dans les médinas, mais également dans les anciens quartiers, surtout les grandes villes. De cette manière, on peut améliorer l'offre en logements et la dynamiser avec le soutien des différents partenaires. * F. N. H. : Comment remédier à la rareté du foncier ? * N. B. : Gérer nos villes en surface est devenu difficile. La rareté du foncier est toujours une problématique de taille. Il faut dépasser les problèmes réglementaires et juridiques et ouvrir des perspectives pour que nous puissions avoir des constructions en hauteur. Il faut tenir compte qu'il y a un marché animé essentiellement par le logement social. Mais il y a aussi une grosse problématique qu'on n'arrive pas encore à identifier et qui est liée à la connaissance de la typologie de logement. Quelles sont les attentes et que souhaitent les Marocains en matière de logement, surtout pour les couches moyennes ? C'est l'une des réflexions que nous menons mais c'est une étude très lourde qui nécessite beaucoup de moyens. Le gouvernement va procéder à une ouverture massive à l'urbanisation. Nous pouvons réguler beaucoup mieux le marché. Nous pensons qu'il y a une relation à opérer entre urbaniser et droit du sol. Il y a plusieurs contraintes, surtout dans les grandes villes où il n'y a pas de Plans d'aménagement comme la ville de Casablanca. Il faut un temps fou pour que ces documents d'urbanisme soient disponibles. Parfois 4 à 5 ans après qu'ils soient devenus caducs. Nous sommes plus dans les dérogations que dans la régulation.