Les résultats annuels au titre de l'exercice 2011 continuent de tomber. Les établissements bancaires sont ainsi entrés dans la danse, avec la publication, en début de semaine, des résultats du Groupe Attijariwafa bank et du Crédit immobilier et hôtelier (voir pages 16 et 17). Le moins que l'on puisse dire, dans un contexte économique soi-disant peu favorable, c'est que les banques amassent des sous. AWB dégage ainsi un RNPG en hausse de 8,7% à 4,5 Mds de DH, au moment où le CIH dégage un RNPG de 368 MDH, soit une progression de 58,2%. Cela rompt, à la bonne heure, avec les mauvaises habitudes du moment, notamment les profit warning qui tendent de plus en plus à se banaliser. Il faut donc se réjouir de ces performances, en attendant bien évidemment que les autres mastodontes du système bancaire, notamment le Groupes Banque Populaire et BMCE Bank pour ne pas les citer, dévoilent leurs résultats. En attendant, une évidence saute aux yeux : la crise de liquidité à laquelle les banques font fasse, et qui a régulièrement fait la Une des journaux tout au long de l'exercice 2011, semble ne pas avoir entravé leur rôle de financement de l'économie nationale. Bien au contraire. D'autant que les crédits clientèle de l'ensemble du système bancaire ont enregistré une augmentation de 10% en 2011 pour s'établir à 673 Mds de DH, face à des dépôts qui s'apprécient de 5% à 646 Mds de DH, soit un ratio de transformation de 104% contre 99% en 2010 et 73% en 2005. Pour autant, il faut voir en cette performance la main invisible de Bank Al-Maghrib qui s'est livrée à de véritables acrobaties pour faire face justement aux besoins en liquidité des banques. Et il faut croire que cette tension sur les liquidités persistera encore cette année (voir page 6) et que la Banque centrale pourrait être amenée à activer le levier de la réserve monétaire obligatoire, en plus de son nouvel instrument, à savoir les avances sur trois mois. On verra. ■