L'on attendait avec impatience le contenu de la Déclaration gouvernementale. Il n'y a pas eu de surprise. Les priorités étaient d'ores et déjà connues. Bonne gouvernance, développement économique (avec un objectif de croissance de 5,5%), le social avec le problème endémique du chômage, la réforme du système de retraite et du système de compensation, la revalorisation du SMIG, ainsi que le positionnement du Maroc sur l'échiquier international sont, entres autres, les différents chantiers auxquels Benkiranne et son équipe devront s'atteler. Il semble cependant évident que les ambitions initiales du parti au pouvoir vont devoir s'accommoder de la réalité actuelle, avec en filigrane les contraintes imposées par la conjoncture économique nationale et internationale. Aujourd'hui, en effet, l'un des défis majeurs pour la nouvelle équipe sera de répondre aux nombreuses attentes des Marocains tout en restant attentif à la situation des finances publiques. Car les réformes contenues dans le programme gouvernemental, si tant est qu'elles sont normalement exécutées, coûteront cher à l'Etat qui, déjà, hérite d'un déficit budgétaire qui s'est établi à 42,2 Mds de DH à fin novembre 2011, en aggravation de 11,1 milliards comparativement à fin novembre 2010. Cet exercice sera évidemment difficile. Il faudra donc trouver des sous. Beaucoup de sous. Sur un autre registre, il faut d'emblée tenir compte d'un état de fait : l'économie nationale prête le flanc à un certain nombre de facteurs exogènes sur lesquels elle n'a aucune emprise et qui peuvent l'impacter négativement. En cela, la crise actuelle de la zone euro et, surtout, la perte par la France de son triple A inquiètent les observateurs. Car lorsque le premier partenaire économique et financier du Royaume est dans la tourmente, il y a de quoi faire grise mine. L'économie nationale en subira forcément l'impact à travers, entre autres, les IDE. C'est clair, cette législature ne sera guère une sinécure pour Benkirane et son équipe. Ils le savent. Comment la géreront-ils ? Le temps nous le dira. ■