Le Brent à plus de 64 dollars. Une première depuis plus de deux ans.
Les cours du pétrole ont affiché lundi leur plus forte hausse sur une séance depuis six semaines, soutenus à la fois par la vigueur de la demande mondiale et par les spéculations liées à la situation politique en Arabie saoudite. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier se négociait lundi à 63,89 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en progression de 1,82 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de décembre gagnait 1,45 dollar à 57,09 dollars.
Mardi les cours du Brent ont continué à augmenter. En début d'après-midi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 64,06 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. «Le pétrole a grimpé vendredi quand le décompte des puits actifs aux Etats-Unis par l'entreprise Baker Hughes a fait état d'une baisse inattendue de huit puits. Les cours ont continué à monter ce lundi avec les tensions en Arabie saoudite», a commenté un analyste. Les prix ont grimpé après que le prince saoudien Mohammed ben Salmane a consolidé son «pouvoir en organisant une purge lors de laquelle des dizaines de personnalités du monde politique et des affaires ont été arrêtées ce week-end», a commenté un analyste. «Les marchés ont dû intégrer un risque plus important, et le prince soutient également l'extension de l'accord des baisses de production de l'Opep au-delà de mars 2018», a-t-il détaillé Ryad, qui est le premier exportateur mondial, est la figure de proue de l'accord de réduction des extractions qui lie l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) à d'autres producteurs, dont la Russie, en vue d'abaisser l'offre mondiale et faire remonter les prix. Le renouvellement de l'accord, qui engage pour l'instant les pays membres de l'Opep jusqu'en mars 2018, devrait être au menu des réunions qui auront lieu le 30 novembre à Vienne. Par ailleurs, l'Arabie saoudite et l'Iran se sont livrés lundi à une violente passe d'armes au sujet du Yémen, déclenchée par un tir de missile de rebelles yéménites pro-iraniens intercepté au dessus de l'aéroport international de Ryad. «Outre les tensions internes en Arabie saoudite, les affrontements dans la région ont dû jouer un rôle au moins aussi important sur les prix», a commenté un expert. Le prince héritier d'Arabie saoudite a déclaré que l'implication présumée de l'Iran dans la fourniture de missiles aux rebelles houthis du Yémen était «une agression militaire directe par le régime iranien», a rapporté mardi l'agence officielle SPA. Rappelons que le Projet de Loi de Finances 2018 présenté par le gouvernement table sur un cours moyen de 60 dollars le baril.