La Matu, compagnie spécialisée dans l'assurance du transport de voyageurs, risque des sanctions. Créée en 1984 pour prendre en charge les assurances des transporteurs, la Mutuelle d'assurances des transporteurs unis (Matu) s'est, comme la Compagnie d'assurance transport (CAT), spécialisée dans l'assurance du transport de voyageurs. Un secteur qui connaît une sinistralité supérieure à la moyenne du secteur avec des ratios S/P qui atteignent jusqu'à 2 fois la moyenne des autres branches. Les caractéristiques de ce marché ont mis la Matu dans une situation financière difficile. Un plan de restructuration a été lancé mais n'a pas donné de résultats satisfaisants aux yeux de l'Autorité de contrôle. «Nous souhaitons que la Matu se développe et parvienne à sortir du plan de redressement. Nous surveillons le dossier de très près et nous constatons des écarts par rapport au plan de redressement», indique Hassan Boubrik, président de l'ACAPS (Autorité de Contrôle des assurances et de la prévoyance sociale). «Si des actions correctives ne sont pas apportées concernant la gouvernance et la gestion de l'entreprise, le dossier de la Matu sera soumis à la Commission de discipline de l'ACAPS pour avis, conformément à la réglementation», affirme-t-il.
Le patron de l'ACAPS est pour une refonte totale de l'assurance des voyageurs avec des mesures immédiates, mais dont les effets peuvent prendre du temps à se matérialiser. Il s'agit notamment de la prévention et de l'éducation pour réduire la sinistralité. Quant à la possibilité de diluer ces risques dans les autres branches de l'assurance, Boubrik y semble favorable. Pour lui, les compagnies généralistes peuvent prendre en charge ces risques. Mais le voudront-elles ? «Si la fixation des primes prend en compte la sinistralité, pourquoi pas?», assure Hassan Boubrik. En 2014, le ministère des Finances avait accordé à la Matu une aide de financière portant sur un prêt d'un montant de 150 millions de DH, remboursable sur 11 ans sans intérêts. En proie à des difficultés financières et à une mauvaise gestion, l'assureur des transporteurs avait élaboré un rigoureux plan de redressement qui, visiblement, n'a pas produit les résultats escomptés.