Le ministère de l'Economie et des Finances prête 150 millions de DH sans intérêts à la MATU lors de la signature d'une convention financière à Rabat. L'exigeant plan de redressement de la MATU prêt à être déployé. L a MATU ( Mutuelle des assurances des transporteurs unis) revient de loin et commence à entrevoir le bout du tunnel. Après un épisode peu glorieux marqué par des déséquilibres financiers, la Mutuelle des professionnels du transport (voyageurs et marchandises) qui compte tout de même plus de 65.000 adhérents, se prépare à déployer son nouveau plan de redressement. À ce titre, le département de Mohamed Boussaïd a signé ce lundi 17 février avec la MATU une convention d'aide financière portant sur un prêt d'un montant de 150 millions de DH, remboursable sur 11 ans sans intérêts. Ce geste fort du MEF est un gage de «confiance» envers cette mutuelle qui a su se restructurer et revoir sa gouvernance au prix d'«efforts considérables», selon M. Boussaïd. Il faut dire que la MATU s'est distinguée dans le passé par sa gestion hasardeuse et sa mauvaise gouvernance, ce qui a conduit l'administration à lui demander de présenter un rigoureux plan de redressement. Ce plan, approuvé par l'administration et les représentants du secteur des assurances, prévoit tout un arsenal de mesures visant à assainir le fonctionnement de cette mutuelle et rétablir ses équilibres. La première d'entre elles porte sur le changement du mode de gouvernance avec le passage d'un conseil d'administration à un conseil de surveillance avec directoire, ce qui permet plus de contrôle et de transparence. L'instauration d'un contrôle interne qui soit audité fait également partie des mesures phares, accompagnée d'une réorganisation opérationnelle et de la refonte de son système d'information. D'autres mesures comme la réallocation de son portefeuille actif et la mise en place de procédures claires ont également été prises. Ce prêt, selon le département des Finances, doit permettre à la MATU de retrouver toute sa place au niveau du secteur des assurances, et d'œuvrer sereinement à l'application de son plan de redressement. C'est une garantie pour préserver les emplois créés par la mutuelle, tout en étant un outil efficace au profit de ses adhérents. «La balle est dans votre camp» conclut Boussaïd. H. Boubrik, directeur de la DAPS a déclaré, en marge de la signature de cette convention, que ce plan de redressement "va donner un nouveau souffle à la mutuelle et lui permettre de retrouver toute sa place dans le marché des assurances". Il estime que "les mutuelles doivent jouer un plus grand rôle dans le marché des assurances et dans le secteur financier de manière générale". Un enjeu important quand on sait que les mutuelles ne représentent au Maroc que 10% du marché des assurances, contre plus de 30% chez nos voisins européens.