■ La 4ème édition du forum MEDays a rassemblé récemment à Tanger des décideurs et experts nationaux et internationaux pour discuter des événement qui ont marqué l'année 2011. ■ 18 recommandations ont été émises à la fin de ce forum dans différents domaines : la gouvernance, les droits de l'homme, la paix, la finance et la protection de l'environnement. L'année 2011 a connu des événements bouleversants qui marqueront l'histoire pour très longtemps. Le printemps arabe, le processus de reformes au Maroc, le Tsunami au Japon, l'accident de Fukushima, la victoire d'Alassane Ouattara, la mort d'Oussama Ben Laden, le déclassement de la note souveraine américaine ou encore la crise de l'Euro, sont les faits marquants de cette année qui sera sans doute, pour certains, une étape cruciale pour entamer une nouvelle ère. Conjoncture oblige, la quatrième édition du Forum MEDays 2011, récemment organisée à Tanger, a abordé, sous le thème «Le Sud dans la gouvernance mondiale du XXIème siècle», tous ces événements. Au cours des 4 jours qu'a duré cet événement, des personnalités et experts venus des quatre coins du monde ont débattu des faits marquants de ce XXIème siècle, à savoir les transformations politiques historiques dans le Monde arabe qu'on n'a pas vu venir, la gouvernance mondiale, la question palestinienne qui a revêtu une grand importance durant cette rencontre, notamment son adhésion à l'ONU ainsi que son intégration à l'UNESCO, la crise financière aux Etats-Unis et en Europe, le réchauffement climatique… Les travaux de ce forum, devenu le plus grand forum international en Afrique du Nord et qui est intervenu dans un contexte national, régional et international exceptionnels, ont relevé 18 recommandations devant permettre une réelle démocratie participative, une justice sociale, la paix, la protection de l'environnement, la stabilité et la sécurité. Les recommandations sur la gouvernance au sein des institutions internationales ont été orientées vers la nécessité de procéder à la reforme de la gouvernance de l'ONU, l'élargissement du G20 à 5 représentants non permanents élus pour un mandat de 2 ans par le G77, coalition formée de 132 pays en développement. Et le dernier point : la construction de la nouvelle gouvernance mondiale suivant les principes de multilatéralisme, de l'inclusivité et de l'équité. La défense des droits de l'homme et les processus de démocratisation dans le monde ont pris une place importante dans les discussions. En toile de fonds, la préservation de la paix et de la sécurité dans le monde. Et la condamnation sans ambages de la violation des droits de l'homme, la protection des populations des violences armées et un appel a la Ligue arabe à prendre le leadership dans la résolution des crises politiques dans le Monde arabe. Le conflit israélo-arabe, qui dure depuis plus d'un demi-siècle, a également retenu l'attention de ce forum. Les recommandations sur le dialogue de paix se sont concentrées sur la nécessité de relancer les négociations internationales, appeler les Etats-Unis à soutenir l'adhésion de la Palestine à l'ONU, à renoncer au retrait des financements de l'UNESCO et à exhorter les pays arabe à financer les activités des institutions internationales accueillant l'Etat palestinien. Les recommandations sur l'économie et la finance mondiales sont principalement orientées vers la régularisation de la finance mondiale, la mise en place d'une taxation sur les transactions financières, la création d'une banque ou d'une agence euro-méditerranéenne de financement et d'assurance-crédit pour accompagner et protéger les investissements au Sud de la Méditerranée, ainsi que le renforcement de l'intégration économique et les échanges commerciaux et stratégiques entre les pays du Sud. Le respect de l'environnement a été rappelé pour mettre en place une institution mondiale chargée du contrôle et du respect des traités environnementaux en réformant le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Ce forum a donc abordé des questions fondamentales qui suscitent actuellement un grand débat à l'échelle internationale et a permis aux différents intervenants de discuter et de proposer des pistes d'avenir. ■ Dossier réalisé par L. Boumahrou Les prix MEDays Comme dans chaque édition, les prix MEDays sont décernés à des personnalités, des institutions, des organisations ou des entreprises ayant apporté une contribution déterminante au développement des pays du Sud, ou ayant une valeur ajoutée dans l'amélioration des rapports Nord-Sud ou Sud-Sud. Cette année, le grand prix MEdays a été remis au peuple libyen représenté par Abdel Rahman Shalgam, représentant de la république libyenne aux Nations unies. Le prix MEDays de l'éducation, de la culture et de la recherche a été remis à Cheick Modibo Diarra, astrophysicien d'origine malienne et président actuel de Microsoft Afrique qui est à l'origine de nombreuses initiatives destinées au développement de l'éducation en Afrique, notamment à travers la Fondation Pathfinder pour l'éducation et le développement. Quant au prix Business MEDays il a été octroyé à Attijariwafa bank représentée par son président Mohamed Kettani pour couronner la stratégie réussie de développement en Afrique. Le dernier prix du MEDays, celui de l'environnement et du développement durable, a été remis à la Corée du Sud représentée par Boo-Nams Shin, ambassadeur pour la croissance verte, pour la réussite de sa stratégie de développement de l'industrie des énergies renouvelables.