■ 5% de croissance en moyenne pour les 5 ans à venir. ■ Abbas El Fassi tance l'alliance des huit. Lors de la présentation du programme électoral du parti de l'Istiqlal, récemment, Abbas El Fassi, Secrétaire Général du parti et Premier ministre du gouvernement actuel, a félicité le Maroc pour l'ensemble des évolutions qu'il a connues, tant sur le plan économique, social que politique. Le parti insiste sur la conservation de trois bases essentielles, à savoir l'Islam, la monarchie constitutionnelle qui garantit l'unité territoriale du Royaume et la récupération du pays de ses terres colonisées. Les élections du 25 novembre en cours sont un évènement de taille au terme duquel le peuple montrera ou non le degré de son attachement à la nouvelle Constitution. La réussite de ce moment décisif pour le Maroc est soumise aux conditions de transparence, d'interdiction de l'usage de l'argent pour l'achat des voix et de la non intervention des pouvoirs publics. Le Premier ministre actuel compte rendre effectif le Fonds de solidarité en 2012, dont le montant totalisera 2 Mds de DH. Il ne s'agit nullement d'un impôt sur la fortune, mais d'une participation volontaire et surtout solidaire de la part des banques, compagnies d'assurance et autres entreprises. Ceci dit, Abbas El Fassi n'exclut pas l'éventualité d'une imposition. «Pour l'instant, ce n'est qu'un fonds, il se peut qu'il devienne une taxe obligatoire si la crise s'impose de plus en plus et se prolonge davantage», conclut-il. La colère d'Abbas El Fassi Le SG de l'Istiqlal a pointé du doigt l'alliance des huit, la considérant comme un libéralisme anarchique, non accepté et qui touche le cœur de la démocratie du pays. «Cette alliance favorisera non seulement l'injustice sociale, les avantages pécuniaires non mérités et les salaires faramineux, mais créera la confusion au sein de la scène politique et de notre peuple», a tenu à préciser le SG. «Une alliance politique devrait être basée sur une logique, un programme et une idéologie communs», a rappelé Abbas El Fassi. Par ailleurs, le SG istiqlalien a énuméré certaines caractéristiques dont doit disposer le Premier ministre ou le chef du gouvernement. Parmi celles-ci, «le militantisme, la popularité et le dialogue avec les électeurs, surtout dans le milieu rural». Les mises en garde d'Abbas El Fassi ne se sont pas arrêtées là. Elles ont compris également la transhumance politique, surtout celles qui ont lieu une semaine avant les élections. Il a donné pour preuve Mohamed El Joumani, Cheikh Omar et Mohamed Boubker qui ont quitté le PAM au profit du RNI. Programme du parti Prenant en compte essentiellement le contexte macroéconomique actuel, Nizar Baraka, membre du Comité exécutif du Parti a précisé : «Le paysage est marqué par une crise financière sans précédent qui touche nos partenaires commerciaux. Ceci dit, nous sommes optimistes, mais très réalistes quant aux chiffres que nous avançons». Ainsi, le parti compte réaliser un taux de croissance de 5% par an, maintenir le taux d'inflation à 2% et réduire le déficit de la balance des paiements de 2 points. Sur le volet social, le parti de la balance compte réduire les écarts sociaux de 25% et celui de la pauvreté à moins de 6%. Il compte également baisser le taux de chômage des diplômés de trois points et celui du chômage national à 8%, et ce en créant 850.000 emplois, dont 100.000 dans le secteur public d'ici à 2016. La santé est également au menu du parti. Sur le même horizon, ce dernier aspire à augmenter le budget qui y est affecté pour atteindre 10% du budget de l'Etat et construire 4 CHU. Selon Nizar Baraka, «ceci permettrait d'atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement visant la réduction de la mortalité maternelle à 40 pour 100.000 naissances vivantes et celle des enfants à 15 pour 1.000». Le logement n'est pas laissé en reste. L'Istiqlal prévoit le lancement d'unités d'habitation exclusivement destinée à la classe moyenne. Il s'agit de la construction de 300.000 logements sur la période 2012-2016 au rythme de 60.000 par an, avec un prix estimé à 400.000 DH. Parallèlement à cela, les istiqlaliens proposent la mise en place d'un impôt sur les très hauts revenus, d'une part, et la lutte contre l'évasion fiscale dont le montant s'élève à 35 Mds de DH par an, d'autre part. ■