Un investissement de 5Mds de DH pour la construction de deux unités de cimenterie conçues selon les standards internationaux. Un engagement environnemental avec un budget de 75 millions d'euros, soit 15% des investissements. Longtemps monopolisé par des entreprises internationales, le secteur de la cimenterie a connu en 2010 l'entrée sur le marché d'un opérateur 100% marocain, Ciments de l'Atlas. Lancé par Anas Sefrioui, PDG du groupe Addoha, le projet a nécessité un investissement de 5 Mds de DH pour la construction de deux unités dont 40% financés par fonds propres et 60% par la banque. Les deux usines de Cimat, filiale complètement indépendante du groupe Addoha, prévoient une capacité de production annuelle de 1,6 million de tonnes pour chacune, soit 3,2 millions de tonnes par an. Lors de la visite sur site effectuée mardi dernier par la presse, à laquelle a pris part Ahmed Reda Chami, ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, Anas Sefrioui a déclaré que «toute la surcapacité de Cimat, à savoir près de 800 tonnes de la production, seront destinées à l'export vers 4 pays africains, dont le premier contrat a déjà été bouclé en Côte d'Ivoire». Situées à Ben Ahmed et à Béni Mellal, les deux unités ont été conçues selon les standards internationaux les plus élevés en termes de technologie, de respect de l'environnement et d'efficacité énergétique. «Cette initiative ne peut qu'être bénéfique pour le secteur de la cimenterie qui, aujourd'hui, produit 18 millions de tonnes. L'entrée de Cimat sur le marché marocain va dynamiser la concurrence, ce qui aura un impact direct sur le prix du ciment», a déclaré Ahmed Réda Chami. Pour se positionner sur le marché marocain et prendre des parts de marché, Ciments de l'Atlas a mis en place une stratégie pour faciliter le transfert du ciment. Pour cela, la plateforme de Ben Ahmed sera reliée, à la fin de l'année, aux chemins de fer, et l'acquisition de l'un des plus grands distributeurs de béton permettra au cimentier de desservir les différentes villes. «Grâce à cet investissement, nous allons pouvoir réduire le temps de livraison et toucher ainsi toute la clientèle marocaine», a déclaré Anas Sefrioui. L'usine mise également sur la qualité du ciment avec l'obtention de la conformité des produits à la norme marocaine NM 10.1.004 : la gamme des ciments CPJ de la classe 35, 45 et 55. Ahmed Reda Chami a insisté de son côté sur l'importance de ces investissements dans le dynamisme de l'économie marocaine. Il a expliqué que «ce type d'investissement, qui dépasse les 2 Mds de DH, se situe dans le cadre de la convention d'investissement. Le rôle de l'Etat pour encourager ces investissements est, d'une part, sécuriser le foncier et, dans ce cas, ce sont les carrières, et d'autre part nous payons une partie de leur site et travaillons sur la formation, soit tous les axes d'une convention d'investissement classique. La deuxième usine, située à Béni Mellal, a débuté sa production le 1er janvier 2011 avec un centre d'ensachage. Les activités de broyage du ciment ont démarré quant à elles en juillet de la même année, hors le démarrage de la production du clinker qui est programmé pour le mois de décembre. L'aspect environnemental Pour le volet environnemental, les Ciments de l'Atlas ont placé la barre très haut avec 15% des investissements destinés à l'environnement, soit 75 millions d'euros. «Tous les halls de stockage des deux usines sont couverts afin d'éviter les problèmes d'infiltration et d'attaque de la nappe phréatique ainsi que les problèmes d'émission de poussière par le vent. Ce dispositif est un luxe que Cimat s'est permis», a déclaré Mohamed Naciri. L'usine est également équipée d'une station de traitement des eaux polluées, usées, industrielles et pluviales qui sont collectées, traitées et réutilisées dans le procédé de fabrication. Toutes les cheminées sont équipées d'analyseurs de gaz qui permettent de contrôler en permanence les émanations de gaz.