Les outils financiers adaptés aux besoins des TPE (Très Petites Entreprises) ont été discutés dans des tables rondes organisées récemment par la CDG. Les créateurs de ce type dentreprises rencontrent de sérieux obstacles dans leur gestion. Les leçons de lexpérience française pourraient-elles inspirer des idées concrètes pour le développement de la TPE au Maroc ? La TPE (Très Petite Entreprise) est une structure qui compte moins de 3 postes de travail lors de sa création. Nul doute que la question de laccès au crédit est lun des problèmes majeurs pour ce genre dinitiatives. Pour les banques, le micro-crédit napporte pas grand-chose en terme de rentabilité. Pourtant, les difficultés des TPE ne sont pas uniquement liées à la frilosité des banques. Le manque de fiabilité des informations délivrées par les TPE aggrave la situation. À moyen et long termes, cela «légitime» lopacité des circuits et des procédures ordinairement réservées au volet du financement. Louverture des frontières constitue donc une chance pour la majeure partie du tissu productif et économique national, constitué à 92% de TPE et de PME. Le manque de stratégie en la matière devra être pallié par des expériences étrangères, notamment française. Tous les outils financiers nécessaires à laccompagnement du jeune promoteur pour laider à créer une entreprise existent. Au Maroc, quelque 35.000 entreprises se créent chaque année. Ce chiffre insignifiant eu égard aux besoins des jeunes diplômés traduit avant tout le fait que les formules de prêts garantis par lEtat ne font pas recette auprès des banques. Lors des tables rondes organisées, la semaine dernière, à cet effet par la CDG, tous les intervenants se sont accordés à considérer lentrepreneur comme la source de confiance qui devrait inspirer le projet. Autrement dit, les garanties fortes demandées par les banques, du moment quelles naboutissent pas à la mutualisation des risques, ne doivent plus intéresser personne. Ce qui frappe le plus, cest quen cas de faillite des entreprises, la liquidation rapide dune TPE, pour faire rembourser le créancier, est bien plus assurée pour une banque que lorsquil sagit dune grande structure. En France, une entreprise créée sur deux échoue au bout de 5 ans. Ainsi, 30% des entreprises en France ont moins de 5 ans dâge. Lidée dun accompagnement des entrepreneurs sest fait ainsi sentir. «Une charte qualité» a été dailleurs rédigée entre le gouvernement et les réseaux daccompagnement pour pallier les défaillances bancaires constatées lors du financement. Les carences du système local Toujours daprès les enseignements de lexpérience française, le taux de remboursement des prêts dhonneur est de 95%, tandis que le taux de réussite des entrepreneurs, qui entrent dans leur quatrième exercice, est de 85%. Cela signifie-t-il pour autant que le rôle des banques dans le financement des PME est à oublier ? Assurément, non. Ce sont justement les établissements de dépôt et de crédit qui orientent leurs clients vers les réseaux de financement. En France, et à linstar du Réseau Maroc Entreprendre, qui vient de voir le jour chez nous, cest le FIR (France Initiative Réseau) qui intervient dans le circuit de financement des TPE. Créé en 1984, le FIR est une fédération de 240 associations exerçant essentiellement une mission de lobbying pour garantir les droits des futurs créateurs dentreprise. Quelque 12.200 projets ont été, jusquà présent, portés devant le comité de financement. Environ 40.000 porteurs de projets sont accueillis et orientés vers dautres partenaires. Lexpérience française devrait être toutefois nuancée. Vu la bancarisation encore trop faible au Maroc, la domination de linformel, la fiscalité et la comptabilité «en partie double» sont autant déléments à prendre en considération. La question du financement de la création des PME est certes essentielle. Mais sa complexité tient, en fait, au sort, souvent triste, des entreprises en démarrage dactivité. Mais du moment que tous les partenaires ont la garantie que la durée de vie dune entreprise nouvellement créée ne sera pas éphémère, le financement devra suivre.