Deux nouvelles dans la chronique de cette semaine. Une bonne et une mauvaise. Commençons par la bonne nouvelle ! Les investisseurs se frottent d'ores et déjà les mains. L'annonce de la cession en Bourse par l'Etat d'une participation de 7% détenue dans le capital de Maroc Telecom est en effet une aubaine dans un contexte marqué par une léthargie profonde du marché. A défaut de privatiser certains autres bijoux du secteur public qui pourraient permettre de donner davantage de punch au marché, l'Etat a donc choisi de réduire sa participation à 23% dans l'opérateur historique de télécommunications… pour renflouer ses caisses. Il faut dire que face aux nombreux programmes d'investissements entrepris et au creusement du déficit budgétaire, les observateurs avertis s'attendaient à une opération de ce genre, certains allant même jusqu'à avancer une nouvelle sortie du Maroc sur le marché international. Néanmoins, le Trésor pourrait ne pas voir la couleur de ces quelque 9 Mds de DH que devrait générer cette opération, puisqu'ils seront répartis, à parts égales, entre le Fonds Hassan II et le Fonds national de soutien à l'investissement. En tout cas, si la cession intervient avant fin 2011, cela permettra au moins de «sauver» une année boursière particulièrement difficile pour l'instant en ramenant notamment sur le marché les investisseurs en totale perte de confiance. La mauvaise nouvelle : le déficit de liquidité bancaire. Cela devient pour le moins inquiétant. La régression des avoirs extérieurs nets de Bank Al-Maghrib, la hausse de la circulation fiduciaire, l'importante sortie de devises liée aux opérations ponctuelles d'importation ont, entre autres, exercé un impact restrictif de 11,2 milliards de dirhams sur les trésoreries bancaires en juin, comparativement au mois précédent. En cela, le besoin de liquidité des banques ressort à 28 milliards de dirhams au lieu 16,8 milliards au mois de mai, ce qui légitime que Bank Al-Maghrib ait augmenté le volume de ses injections par le biais des avances à 7 jours sur appel d'offres, le portant à 24 milliards de dirhams. Il n'est dès lors pas étonnant de constater un ralentissement du crédit bancaire, dont le taux d'accroissement a été ramené à 5,9% après 6,8% en avril. Un ralentissement qui concerne tous les types de crédit, aussi bien les facilités de trésorerie, les crédits destinés à la consommation, que les prêts immobiliers et les crédits à l'équipement. Ce déficit de liquidité bancaire n'est pas nouveau. Mais, actuellement, il a pris une ampleur telle que, de plus en plus, les particuliers le ressentent… et s'en plaignent. La semaine dernière, il a fallu qu'une collègue fasse pas moins de six agences bancaires rien que pour pouvoir retirer… 10.000 DH. Les réponses étaient très claires : «nous n'avons pas ce montant en caisse». Et depuis plusieurs semaines est apparu un phénomène pour le moins révoltant : les guichets automatiques bancaires de certaines banques sont systématiquement hors-service… spécialement le week-end. Singulièrement le samedi où, période estivale oblige, les gens sortent beaucoup et ont, de ce fait, besoin de liquidité. Quand cela arrive quatre fois dans le mois, il est permis de croire que ce n'est pas une simple coïncidence. «Nous croyons aux coïncidences, mais pas lorsqu'elles se produisent en même temps», dixit Jean Dion, chroniqueur et écrivain canadien. Alors, de grâce, mettez des sous dans les GAB !