Les entreprises concernées sont Marsa Maroc, CIH, Sonacos, Sococharbo, SSM, Biopharma, BTNA et Maroc Telecom. Elles opèrent dans des secteurs à fort potentiel de développement. La cession peut être partielle ou totale. L'opération peut intervenir au cours de l'année 2011. La privatisation d'Al Omrane et Atlas Blue ajournée. Le ministère de l'Economie et des Finances a publié une nouvelle liste des entreprises privatisables dans le court terme. Le document comporte huit organismes dont la part de l'Etat varie de 30 à 100%. Il s'agit de Marsa Maroc, Sonacos, Société commerciale de charbon et de bois (Sococharbo), Société de sel de Mohammedia (SSM), de Biopharma où l'Etat détient la totalité du capital. D'autres entreprises candidates à la cession au privé sont détenues partiellement par des capitaux publics comme la Briqueterie Tuilerie Nord Africaine (BTNA) où la part de l'Etat est de 62%, Maroc Telecom 30% et le CIH 44,67%. Le CIH a réussi sa mise à niveau Le CIH reste le nouveau venu de cette liste puisque les autres organismes figuraient déjà dans les précédentes. L'Etat détient au travers des organismes financiers publics près de 45% de cette banque. Réalisant un chiffre d'affaires de plus de 1,2 Md de DH par an, cette institution qui a réussi son passage vers la banque universelle après un long processus de mise à niveau marqué par l'assainissement du passif et une restructuration de son mode de fonctionnement, veut se positionner dans un marché fortement concurrentiel et à profiter de la croissance de la bancarisation. Disposant d'un management expérimenté, avec à sa tête Ahmed Rahhou, d'une feuille de route claire et d'objectifs précis, le CIH est bien outillé pour gagner le pari de la compétitivité. La banque peut profiter de son savoir-faire dans l'immobilier et le tourisme, deux secteurs phares de l'économie nationale, pour ratisser large. Le feuilleton de la privatisation continue pour Maroc Telecom. La cession d'une partie de l'opérateur historique était toujours à l'ordre du jour. 8% du capital ont été évoqués par Salahedine Mezouar au travers de la cession à des institutionnels. L'opération peut rapporter à l'Etat plus de 11 Mds de DH. L'autre grosse structure éligible à la privatisation concerne Marsa Maroc. Depuis sa création, suite à l'éclatement de l'ODEP, Marsa Maroc était un candidat sérieux pour la cession au privé. Réalisant un chiffre d'affaires de 2,4 Mds de DH et employant 2.262 personnes, l'entité présente des potentialités de développement importantes. Surtout que le secteur portuaire au Maroc est en forte croissance, où Marsa Maroc détient des parts de marché significatives, la part des autres concurrents (comme Somaport) et leur champ d'action étant limités, surtout en dehors du port de Casablanca. Sonacos, la société spécialisée dans les semences certifiées, bénéfice d'un historique important et d'un large réseau au Maroc, surtout dans les régions agricoles. L'entreprise réalise un chiffre d'affaires de 917 MDH et emploie un effectif de 233 personnes. Sonacos peut capitaliser sur l'intérêt de plus en plus grandissant des agriculteurs pour les semences certifiées, aidée en cela par le soutien grandissant de l'Etat au travers de subventions. Le Plan Maroc Vert veut donner également une nouvelle impulsion à l'utilisation des intrants de qualité dans le secteur. Outre les semences certifiées, elle est distributeur depuis quelques années de fertilisants et autres engrais. Malgré l'existence de nouveaux concurrents, Sonacos reste un distributeur de référence dans sa branche. Opérant également dans le domaine agricole via la production de produits vétérinaires, Biopharma présente des atouts indéniables pour l'attrait des investisseurs. Avec un chiffre d'affaires de 42 MDH qui reste relativement limité comparativement avec les potentialités du marché, ce laboratoire bénéficie d'un capital humain qualifié qui a une renommée internationale. L'on se rappelle qu'en 2008, l'équipe des experts de Biopharma avait mis en place, en un temps record, un vaccin contre la peste ovine. Un produit qui a été sollicité par d'autres pays africains et l'Organisation mondiale de l'agriculture et de l'alimentation (FAO). Pour la privatisation de ces structures, le ministère de l'Economie et des Finances devrait confier l'opération à des cabinets ou des banques d'affaires pour assurer leur audit ou leur évaluation avant de lancer le placement. Pour BTNA, SSM et Sococharbo, c'est Attijari Finances Corp qui pilote les projets. Alors que pour Biopharma, c'est le groupement composé de la BCP et Manay Maroc qui supervise l'opération. Upline avait déjà décroché le marché pour Maroc Telecom au cours de cette année. Mais encore faut-il savoir si cette banque d'affaires sera reconduite. Reste à savoir quel type de privatisation l'Etat va choisir. Outre l'impératif budgétaire qui reste important, le gouvernement cherche à céder ses organismes aux opérateurs pouvant les développer davantage, tout en garantissant l'emploi et un certain volume d'investissement à réaliser. A cet égard, il faut donc prendre en considération la spécificité du secteur concerné, le positionnement de l'entreprise candidate à la privatisation dans le marché, le niveau de son service public. Le programme de privatisation peut intéresser de grands groupes étrangers qui ont le savoir-faire nécessaire pour apporter une réelle valeur ajoutée ; c'est le cas notamment de Marsa Maroc. L'option de la Bourse L'option de la Bourse n'est pas à écarter. Elle permettra d'animer le marché qui a connu un marasme entre fin 2008 et 2010. Il est question de lui donner un nouveau souffle avec du papier frais et la diversification des secteurs. Il est à souligner que certains organismes qui figuraient dans les précédentes listes de privatisation ont été retirés, comme Al Omrane ou Atlas Blue, filiale de la RAM. Les secteurs où opèrent ces deux entités, à savoir l'immobilier et l'aménagement urbain pour la première, et le transport aérien pour la deuxième, sont stratégiques pour l'Etat qui compte assurer un service public lui permettant de mener à bien son programme de développement. Pour rappel, le portefeuille public a baissé entre 2008 et 2009, passant de 256 à 240 organismes. Le nombre de sociétés publiques a reculé durant la même période de 107 à 95, alors que celui des sociétés mixtes a régressé de 258 à 247.