Constituant quelque 10% de la population marocaine, les MRE représentent une cible privilégiée des services monétiques. Les banques restent largement dominantes en matière de cooptation d'épargne. Les Marocains Résidant à l'Etranger, ou Marocains du Monde, représentent une cible importante pour tous les services monétiques. Non seulement pour les transferts en devises qu'ils effectuent de leur pays de résidence vers leur pays d'origine, mais également parce qu'ils constituent 10% de la population. Une population d'autant plus sous-bancarisée et n'ayant pas recours à la monétique, du moins pas via le circuit bancaire. La manne MRE, bien qu'elle n'ait progressé que de 2,1% au cours des quatre premiers mois de 2011, s'établissant à 16,58 Mds de DH, par rapport à la même période de 2010, demeure importante, primordiale même. En effet, en 2010, les transferts des MRE ont porté sur 54,09 Mds de DH contre 50,21 en 2009, en progression de 7,7% ces flux financiers représentant à peu près 9% du PIB du pays. Jouant un rôle socio-économique d'une grande importance, ces transferts s'effectuent en grande partie via les banques. Tandis qu'une partie échappe encore à tout contrôle et parvient au Maroc par voie informelle. La révolution numérique, les nouveaux instruments de la monétique, l'interconnexion du réseau Internet et la tendance mondiale vers la normalisation de la profession bancaire, ont progressivement changé la donne. Le transfert qui était long et coûteux se fait désormais de manière instantanée et à moindre frais que par le passé. Ce gap technologique franchi permet désormais le traitement des opérations en temps réel et ne manque pas de donner un coup d'accélérateur à la circulation des capitaux qui, devenant plus fluides, seront plus féconds. Et il a surtout donné une seconde vie au marché du transfert d'argent qui a vu la naissance de nouveaux opérateurs en plus des opérateurs traditionnels, à savoir les banques et les sociétés de transfert d'argent déjà installées sur le marché marocain. Les services proposés s'étoffent de manière spectaculaire et la concurrence s'intensifie sur le marché du transfert d'argent. L'enjeu est de taille ! Les banques règnent en maître absolu Le transit de la manne des transferts est monopolisé en grande partie par les réseaux bancaires qui bénéficient d'une notoriété historique sur le marché puisqu'ils ont accompagné les premiers MRE. C'est le cas notamment de la Banque Populaire qui mobilise quelque 53% de l'épargne des MRE, talonnée par Attijariwafa bank dont la part atteint aujourd'hui environ 20%. Ouvrant leurs propres agences en Europe, les banques marocaines offrent une plus grande proximité à leurs clients, mais développent également de nouvelles plates-formes de contact, notamment via Internet et téléphone mobile. Les nouvelles technologies permettent ainsi un service 24h sur 24 et 7j sur 7, avec rapidité du service et compétitivité des tarifs vu que les sociétés de transferts d'argent leur livrent une concurrence sans merci sur ce segment. Il faut dire que la majorité des opérations des MRE s'effectuent par la voie du secteur bancaire qui a su graduellement améliorer le cadre juridique pour permettre aux MRE d'avoir accès à tous les services bancaires et monétiques. Ils bénéficient ainsi, dans le cadre de la réglementation des changes, d'un régime libéral qui leur garantit l'entière liberté pour la réalisation de leurs opérations en devises. Ce régime couvre pratiquement tous les domaines qui les intéressent, notamment l'importation et l'exportation de devises ; l'ouverture de comptes en dirhams convertibles ou de comptes en devises ; la garantie de transfert au titre des investissements en devises qu'ils réalisent au Maroc ; l'acquisition de biens immeubles situés au Maroc et appartenant à des étrangers et le règlement en devises de la valeur correspondante à l'étranger. Les MRE titulaires de comptes en dirhams convertibles ou de comptes en devises peuvent obtenir directement auprès des banques marocaines des cartes de paiement et/ou des cartes de crédit internationales adossées aux disponibilités de ces comptes et qu'ils peuvent utiliser pour les paiements au Maroc et à l'étranger. En tant que MRE, ils jouissent à la fois des avantages accordés aux personnes physiques marocaines résidentes et de ceux dont bénéficient les étrangers résidant ou non au Maroc. Ils ont ainsi accès à des crédits en dirhams accordés par des entités résidentes, la liberté d'investir et d'acquérir tout actif au Maroc, le bénéfice de dotations en devises pour couvrir leurs dépenses à l'étranger au titre des voyages touristiques et religieux, de frais de scolarité, de soins médicaux,... Et toutes les banques ont su accompagner l'évolution du cadre réglementaire en proposant des packs entièrement dédiés aux MRE, allant de l'ouverture de compte au crédit, en passant par le transfert d'argent.