Il existerait actuellement environ 160 sites marchands actifs au Maroc. Un nouveau label Ethiq@ devrait bientôt voir le jour pour la protection du consommateur. L'impulsion de l'outil informatique ainsi que la vulgarisation de l'accès à Internet ont poussé les commerçants à penser un nouveau modèle de boutiques. En effet, en plus du nombre croissant des clients potentiels existants sur ce segment, l'ouverture d'une boutique en ligne permet aux commerçants de s'affranchir des frontières physiques et de profiter d'une large gamme de clientèle. Il devient dans ce cas possible de conquérir de nouvelles parts de marché, sans pour autant disposer d'une présence physique ou d'une agence commerciale. Néanmoins, il ne faut pas oublier que la concurrence sur Internet est assez rude puisque les internautes acheteurs ont la possibilité de comparer très facilement les prix et se diriger évidemment vers l'offre la plus intéressante en un rien de temps. Actuellement, le nombre de sites marchands au Maroc affiliés au CMI et à MTC, à fin 2010, a atteint 140, alors qu'ils n'étaient que 74 à fin 2009. Mehdi Rafi, gérant du cabinet e-business consulting solutions, quant à lui, estime ces derniers à 160 sites actifs sur le marché, mais affirme que ce chiffre a tendance à augmenter et pourra même atteindre 2.000 sites à fin 2012. Ceci pour démontrer la montée en puissance de ce genre de sites. Mode d'emploi Pour la création d'un site marchand, Mehdi Rafi déclare que «tout le monde peut créer un site marchand, il suffit de fonder une entreprise, SARL ou autre. La seule condition est d'être capable d'ouvrir une société au Maroc». La réglementation marocaine est très large et n'impose pas de limitation à la création d'entreprise; bien au contraire, elle la favorise. Côté litiges, il y a le Centre marocain de la consommation qui est en train d'être mis en place pour justement aider à la résolution à l'amiable des litiges entre les consommateurs et les entreprises. D'un autre côté, l'Amecsel (Association marocaine pour le e-commerce et les services en ligne), en collaboration avec le ministère du Commerce et de l'Industrie et la CGEM, œuvre pour mettre en place un label Ethiq@, qui a pour objectif d'améliorer la conscience numérique. Plus concrètement, c'est un label de confiance qui sera décerné à des sites marchands. A cet effet, Yahya Quachach, président fondateur de l'Amecsel, déclare que «ce label est considéré comme une étiquette de confiance; donc les gens pourront acheter aveuglément sur les sites détenant ledit label sous la garantie de l'Amecsel». Ce label est une garantie pour le consommateur et rejoint un peu la loi votée pour la protection du consommateur. Contraintes Pour ce qui est des contraintes, Quachach déclare «qu'il n'y en a pas de majeures». Pour les spécialistes du secteur, l‘une des contraintes rencontrées concerne l'investissement initial, à savoir la création et la mise en place du site marchand, et ensuite la contrainte concernant les moyens de paiement. Mehdi Rafi déclare à cet effet que «les moyens de paiement sur Internet gagnent à être développés». Par ailleurs, l'une des principales contraintes que rencontre la majorité des e-entrepreneurs concerne la caution imposée par le CMI et qui peut atteindre 50.000 DH. D'un autre côté, les entreprises qui sont dans le e-commerce aujourd'hui au Maroc font face à un problème de confiance du consommateur. En effet, les clients ne sont pas encore habitués à acheter sur Internet et ont peur du résultat du service. Ensuite, il y a la problématique de bancarisation, puisque ce genre de service est destiné à une clientèle bancarisée. Certes, certains sites prévoient le règlement à la livraison, mais la bancarisation reste tout de même une contrainte pour ce genre de site. Sur un autre volet, le pouvoir d'achat et la culture marocaine constituent des freins à la promotion de ces sites. Les utilisateurs marocains ne sont pas formés pour faire des transactions sur Internet.