* En matière de B2C, la sécurité passe par le bon sens de linformation du client et lacquisition de règles de bonne utilisation du web. * Les prévisions publiées par linstitut GfK France montrent que les ventes en ligne devraient augmenter de 9,4% contre plus de 12% en 2008. * La majorité des achats en ligne se fait sur le territoire américain, ce qui, par ricochet, impacte le reste du monde. * Lexploitation des failles se fait dans un premier temps aux Etats-Unis et arrive en décalage en Europe ou ailleurs. - Finances News Hebdo : Est-ce que dans le e-commerce il existe des modèles-types qui assurent la sécurité des transactions, sachant quil existe plusieurs acteurs dans une seule opération ? - Rudolf Pareti : Le nouvel acteur qui apparaît avec le e-commerce par rapport au commerce classique est lacteur technique ; cest lui qui va être le garant de la sécurité des transactions entre les autres acteurs. En revanche, je pense quil y a, dans la course entre les moyens techniques de sécurité et les hackers, un acteur qui est souvent oublié, cest le client. En matière de sécurité, il y a une éducation qui doit être faite sur le client. Je mexplique : quand jachète un produit dans une boutique irl (in real life) je nexhibe pas de façon ostentatoire ma liasse de billets, je ne la place pas non plus vulgairement dans ma poche arrière, je ne paye pas mes achats à la première personne portant un badge de la boutique, non je me déplace vers les caisses, endroit clairement authentifié pour être le point de paiement de la boutique. Jai acquis un ensemble de règles de bonne conduite régissant mon comportement dans une boutique physique. En matière de B2C, la sécurité passe par linformation du client et lacquisition de règles de bonne utilisation du web. - F.N.H. : Quelles sont les qualités requises que doit avoir une entreprise pour faire du e-commerce ? -R. P. : Je pense que comme dans tout projet NTIC la phase préparatoire dun projet de e-commerce est primordiale. La précipitation et la course à la technologie nest pas la clé. Si on nentre pas dans une course à la technologie, on ne doit pas en revanche laisser de côté la veille technologique. Celle-ci est primordiale, surtout en matière de sécurité. Rester au courant des différentes failles récemment découvertes est mère de sûreté. Ceci est amplifié par le fait que lexploitation des failles se fait dans un premier temps aux Etats-Unis et arrive en décalage en Europe ou ailleurs ; il est donc intéressant pour nous de réagir vite, ce qui nous permettra déviter de se faire « hacker ». Si la première qualité est donc la non-précipitation, la vision du projet est aussi essentielle. Cette vision doit être claire et précise et doit être suivie enfin dune bonne conduite du changement tout au long du projet ce qui est fondamental. - F.N.H. : Le e-commerce permet une réduction des coûts. Est-ce que lon peut en déduire que le prix dun produit sur le net coûte moins cher que dans une boutique traditionnelle ? - R. P. : On a lhabitude de penser que cette affirmation est vraie et cest souvent le cas, mais le commerce électronique et surtout Internet ne permettent pas obligatoirement au client final dacheter moins cher. Si le client ne profite pas dune opération promotionnelle, il se voit imputer des frais de port qui sont en moyenne de 20 euros : la notion déconomie de coût pour le client final est donc liée au volume de ses achats. De plus, on voit se développer des boutiques en ligne proposant des produits très spécifiques soit au niveau technique, soit au niveau de la géo-localisation de leur production. Ainsi, certaines boutiques donnent lopportunité au client dacheter des produits artisanaux directement chez le producteur. Ceci a un coût qui sajoute au prix de départ du produit, mais qui donne accès à ces produits quon ne retrouve pas dans le circuit traditionnel de distribution classique. - F.N.H. : Le e-commerce est étroitement lié au e-paiement. Dans ce contexte de crise, la crédibilité du système financier a été remise en cause. Est-ce que cela na pas entraîné un ralentissement du e-commerce de par le monde ? - R. P. : Difficile sans chiffres internationaux précis de voir sil y a eu ralentissement ou non au niveau mondial. En revanche, le commerce en ligne est encore aujourdhui en pleine croissance. Ainsi, sil y a eu un impact, il est très modéré. Cette question mériterait dêtre beaucoup plus développée tant elle ouvre un domaine de recherche vaste. Mais si jen crois les prévisions publiées par linstitut GfK France, celles-ci montrent que les ventes en ligne devraient augmenter de 9,4% contre plus de 12% en 2008 ; la croissance est là, elle est peut-être un peu plus modérée même si, encore une fois, on parle en pourcentage. Si on regarde les deux premiers trimestres 2009, on remarque que la croissance est plus forte au deuxième trimestre quau premier, ceci est donc encourageant. - F.N.H. : Aujourdhui, les Américains ont la mainmise en matière de e-commerce à cause dune réglementation contraignante. Quest-ce qui empêche lEurope davoir une réglementation en bonne et due forme ? - R. P. : La majorité des achats en ligne se faisant sur le territoire américain, il est donc normal que cela ait un impact sur le reste du monde et particulièrement sur lEurope. Seul le développement du e-commerce au sein de lUnion européenne pourrait rééquilibrer les choses. En revanche, il est agréable pour le client final davoir une standardisation en matière de e-commerce. Nest-il pas sympathique de pouvoir acheter en ligne un produit dans un pays extra européen de façon sécurisée avec des règles normalisées ?