Un encours de 900 MDH seulement en 2010. Trois ans après leur lancement, les produits alternatifs n'arrivent pas encore à effectuer cette percée tant attendue. A fin 2010, l'encours de ces produits n'a pas dépassé 900 MDH de DH. Un niveau insignifiant comparativement au volume du marché. Pour rappel, Bank Al-Maghrib avait autorisé, en octobre 2007, les banques marocaines à commercialiser des services bancaires conformes à la Charia. L'autorisation se limite toutefois à trois produits : Ijara, Mourabaha et Mousharaka. Mousharaka correspond à une adaptation islamique du capital investissement où la banque s'engage à financer un projet, et à en partager les profits et les pertes qui en découlent en fonction d'un ratio préétabli. Pour Ijara, la banque achète un bien et le loue à son client avec une promesse de vente à terme. C'est un produit similaire dans la forme à la LOA. Il y a, enfin, Mourabaha qui est un prêt à court terme sans intérêt rémunéré par une marge prédéterminée. Malgré une baisse du taux de la TVA sur Mourabaha de 10 points à 10%, ces produits ont beaucoup de peine à séduire. En 2009, seulement 457 véhicules ont été achetés via un produit alternatif. Alors que le nombre de véhicules vendus à crédit durant la même année a dépassé 50.000. Les explications sont d'ordre technique et découlent du manque d'information auprès du public concerné. «Il y a une faible diversification des produits commercialisés, doublée d'un manque de compétitivité notamment en termes de prix», a indiqué un banquier de la place. Certains spécialistes du secteur sont catégoriques : «Les produits alternatifs ne peuvent évoluer que dans le cadre d'une banque purement islamique avec des agents et des cadres bancaires qui maîtrisent ce genre de métier». C'est dans cet esprit que le Groupe Attijariwafa a créé une filiale spécialisée. Malgré la faible pénétration des produits alternatifs, Bank Al-Maghrib ambitionne d'élargir la palette à travers le lancement des Sukuk, produit adossé à un actif à échéance fixe qui donne un droit de créance à son détenteur. Le propriétaire d'un Sukuk reçoit ainsi une part du profit attachée au rendement de l'actif. C. J. • Dar Assafa : Première entité dédiée Dar Assafa, lancée en juillet 2010, est exclusivement destinée aux produits alternatifs. L'entité a reçu l'agrément de Bank Al-Maghrib lui permettant de réaliser les opérations bancaires basiques, lui conférant ainsi la possibilité de collecter des dépôts. Dotée de 9 agences réparties sur 8 villes marocaines, cette nouvelle entité indépendante, au capital de 50 MDH, repose pour son financement, dans un premier temps, sur des fonds propres institutionnels et des instruments alternatifs de dettes. Côté services, Dar Assafa proposerait des carnets de chèque, des cartes de retrait et de paiement, des lettres de change mais pas de facilités de caisse ni de découverts. Cette entité met à la disposition de ses clients de nouvelles formules de financement: Safaa Immo, Safaa Auto, Safaa Conso et Safaa Tajhiz. Une palette appelée à être enrichie dans le futur.