L'Assemblée générale élective de l'Amith a eu lieu la semaine dernière. Son ex-président, Salaheddine Mezouar, a passé le témoin à Karim Tazi qui devra désormais présider aux destinées dun groupement à la croisée des chemins. C'est le 24 septembre dernier que s'est tenue l'assemblée générale élective de L'Amith (Association Marocaine des Industries du Textile et de lHabillement). Cette assemblée a été présidée par Salaheddine Mezouar, ancien président du groupement et actuel ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à Niveau de l'Économie, Avant de remettre le témoin à Karim Tazi, Administrateur Délégué à Richbond et responsable formation et compétences au sein de l'Amith, S. Mezouar a rappelé brièvement les événements qui ont marqué l'association au cours des deux années de son mandat. Les acquis du mandat Mezouar Selon Karim Tazi, sa participation à la candidature à la présidence a eu lieu dans un contexte en pleine mutation, caractérisé par une exacerbation de la mondialisation, une abolition des quotas à partir du premier janvier 2005 et l'achèvement de l'accord multifibres. «En deux ans, les échanges internationaux du textile-habillement ont connu une baisse moyenne de 33% sur certaines catégories de produits libéralisées, une forte poussée des approvisionnements de l'UE à partir de la Chine (+60%) au détriment des fournisseurs traditionnels... Toutes ces informations donnent un avant goût sur les défis du secteur», insiste K. Tazi, qui énumère un certain nombre de faiblesses qui portent atteinte au développement du secteur, comme les pratiques administratives qui demeurent très lourdes par rapport à celles de la concurrence, les zones industrielles non attractives, les pesanteurs bancaires décourageantes, l'absence de stimulation et une politique monétaire fondée sur le Dirham fort qui handicape la compétitivité des entreprises. S. Mezouar a tenu, à son tour, à expliquer que, durant les deux dernières années, l'objectif de l'association était de faire adhérer, mobiliser et engager les responsables au sein du secteur, tous azimuts, ainsi que de dégager une vision sectorielle et de l'inscrire dans une optique de modernisation. Il sagissait également de développer les synergies, de favoriser les regroupements ainsi que de valoriser l'image du textile-habillement auprès des partenaires. Parmi les engagements pris durant son mandat, lancien président de lAmith a notamment veillé à assainir le secteur vis-à-vis de deux partenaires, la CNSS et l'administration des Douanes, ainsi quà engager à grande échelle l'action de mise à niveau pour une meilleure intégration des défis posés par la globalisation. Les défis du mandat Tazi En matière de diversification des marchés, le secteur textile-habillement s'est repositionné sur le marché européen tout en élargissant les possibilités d'accès grâce aux accords de libre-échange. Il a aussi tissé un réseau commercial international assez intéressant. L'objectif de ces accords de libre-échange est de permettre l'accès en Europe des produits «made in Morocco» en franchise des droits de douane et d'avoir accès à plus de débouchés. Parmi les principaux acquis de l'Amith sous le mandat Mezouar, il faut citer la redynamisation de l'association, la revalorisation de son image ainsi qu'une mobilisation globale et une sensibilisation générale de ses membres sur les enjeux actuels du Maroc. Le secteur demeure, certes, fragile et appelle une attention particulière de la part des pouvoirs publics et des opérateurs. Le nouveau président du groupement a donc du pain sur la planche. Il est invité à persévérer dans la même voie que son prédécesseur s'il veut faire du textile-habillement un secteur compétitif et à forte valeur ajoutée.