Au terme de l'année 2010, l'évolution des encours des crédits à l'économie a fortement ralenti à 7,8%. Par catégorie, le crédit à l'équipement et le crédit immobilier aux particuliers ont maintenu des taux de croissance à deux chiffres, alors que ceux dédiés à la promotion immobilière et à la consommation ont fortement ralenti Au dernier trimestre de l'année, les encours de crédit bancaire ont stagné et la progression des principales catégories de crédit a ralenti. Au lendemain de la crise internationale, toutes les analyses étaient unanimes que le système financier a fait preuve de résilience. Toutefois, en regardant de près et selon les dernières données publiées, on remarque que l'évolution des crédits à l'économie ont affiché un ralentissement de 7,8% par rapport à 2009. La question qui se pose d'emblée est : s'agit-il d'une restriction de l'offre de crédit ou d'une diminution de la demande ? Deux explications sont possibles sans qu'elles soient exclusives l'une de l'autre : une frilosité des banques qui entraînerait une restriction de l'offre de crédit ou la baisse de la demande de crédit, notamment celle des entreprises due à la récession économique. Selon la deuxième hypothèse explicative, le secteur bancaire marocain aura subi les répercussions de la crise internationale non pas directement via la crise financière et bancaire internationale, mais plutôt par l'économie réelle. Les évolutions défavorables de la situation économique internationale entraînent un ralentissement de l'activité des entreprises et une faible progression des dépôts de la clientèle. L'encours des crédits des banques commerciales à l'économie a atteint en décembre 589.555 MDH, soit à peine 0,2% de plus qu'en septembre de la même année. Les encours de crédit ont même régressé de 0,4% entre novembre et décembre 2010. Cette atonie de l'activité de crédit a concerné quasiment toutes les catégories qui ont affiché des taux de progression modérés. Les crédits de trésorerie et comptes débiteurs ont vu leurs encours croître de 0,9%, les crédits à l'équipement de 3,4%, les crédits immobiliers de 1,9%, les crédits à l'habitat de 2,6% et les crédits aux promoteurs immobiliers de 1,7%. En ce qui concerne les crédits à la consommation, ils ont augmenté de 0,9% et les créances en souffrance ont baissé de 9,2% sur la même période. A noter que l'activité bancaire, bien qu'en progression, enregistre en 2010 une décélération de rythme. D'après le Centre Marocain de Conjoncture, sur l'ensemble de l'année écoulée, les crédits à l'économie ont vu leur croissance ralentir fortement en comparaison aux années précédentes. L'encours global des crédits des institutions de dépôts a augmenté de 7,8% en 2010, alors qu'il s'était apprécié de 10,4% en 2009 et 24,4% en 2008. Les baisses de rythme les plus fortes reviennent sans conteste aux crédits aux promoteurs immobiliers qui ont presque stagné en 2010. Ceux-ci ont crû de 8,7% en 2010, contre 13% et 27% les deux années précédentes. Les crédits de trésorerie et comptes débiteurs se sont appréciés de 5,9%, soit mieux que le 0,4% enregistré une année auparavant mais inférieur au taux de 19% enregistré en 2008. Les crédits à la consommation ont également vu leur croissance baisser à 8% en 2010, contre 19% en 2009 et 27,7% en 2008. Les créances sur la clientèle ont stagné (+1,3% en 2010) alors qu'elles avaient progressé de 1,3% en 2009 et de 46% en 2008. Les crédits à l'équipement et ceux à l'habitat ont maintenu des taux de croissance relativement proches de ceux des années précédentes avec, pour les premiers 17% en 2010, contre 26% en 2009 et 19% en 2008 et pour les seconds 12,9% en 2010 contre 12,3% en 2009 et 14,9% en 2008. La relative résilience des taux de croissance de ces deux catégories de crédit témoigne d'une part, du maintien de l'investissement des entreprises et, d'autre part de la vigueur de la demande en logement. Le net ralentissement des crédits immobiliers (8,7 en 2010 contre 13% en 2009 et 27,7% en 2008) est donc davantage le résultat du repli du rythme de construction de logements que d'une baisse de demande de logement qui serait due à un réflexe de prudence des citoyens en période de crise. L'analyse par marché fait ressortir que les concours au secteur public ont fortement régressé à 24.680 MDH, soit -27% sur un an, alors que les concours au secteur privé se sont appréciés de 11,3% à 512.100 MDH, contre 8,9% une année auparavant.