Le Souverain a donné ses instructions au gouvernement pour qu'il procède à la révision du cadre juridique régissant le Conseil de la Concurrence. Il s'agira d'ériger cette instance en institution constitutionnelle à part entière, concrétisant ainsi les réformes profondes, institutionnelles et en matière de développement. Cette révision pourrait mettre un terme aux situations de monopole et de rente. La révision du cadre juridique régissant le Conseil de la concurrence se veut aujourd'hui une réalité. Le Souverain a reçu lundi dernier A. Benamour, président du Conseil de la Concurrence et a réaffirmé l'intérêt qu'il porte à cette institution dans le raffermissement de l'Etat de droit dans le domaine des affaires, la mise à niveau de l'économie nationale, sa modernisation et le renforcement de sa compétitivité. Le Souverain a ainsi souligné la nécessité d'une opérationnalisation optimale du Conseil afin qu'il puisse remplir au mieux les missions qui lui sont dévolues, et ce dans le cadre d'un dispositif institutionnel national cohérent de bonne gouvernance économique. Le Conseil sera ainsi doté des moyens et mécanismes nécessaires pour remplir au mieux ses missions. En 2009 et afin de faire renaître le Conseil de la Concurrence de ses cendres, le Souverain avait nommé A. Benamour en tant que président du dit Conseil. Le but étant de lui faire jouer le rôle qui est le sien dans une économie en quête de transparence et de démocratie. Cette nomination vise donc à garantir une concurrence saine et loyale à même d'améliorer le climat des affaires et de contribuer à consolider la dynamique économique enclenchée dans le Royaume. Dans le même ordre d'idées, les saisines et les plaintes seront transmises à ce Conseil par le gouvernement, les commissions parlementaires, les magistrats, les Conseils régionaux, les Chambres de commerce et les associations de consommateurs reconnues par l'Etat. Grosso modo, les deux objectifs principaux du président du Conseil, Abdelali Benamour, seront de protéger les intérêts des consommateurs et de rendre l'économie nationale plus compétitive. Toutefois, et en dépit de cette nomination en 2009, on remarque que le jeu de la concurrence ne se traduit pas pleinement dans notre économie. Il existe toujours des acteurs qui biaisent le jeu de la concurrence. Et le Conseil n'y peut rien parce que justement il n'a pas cette capacité d'auto saisine. «Si l'on veut que le Conseil soit efficace, il faut le doter d'un pouvoir de sanctions. Sinon, les acteurs économiques ne vont accorder aucun poids à cette instance», explique un économiste. Sous d'autres cieux, l'expérience démontre que les Conseils de la concurrence deviennent des autorités exécutives en la matière tout en étant autonomes dans leurs évaluations et leurs décisions. C'est ce qui se passe aujourd'hui au Maroc. Il faut avouer que notre pays a grandement besoin d'un tel Conseil pour réguler le marché et garantir les conditions d'une concurrence saine. Les exemples d'une concurrence malsaine sont légion et celui de Savola, producteur de l'huile Afia écrasé par le monopole de Lesieur, est toujours gravé dans les mémoires.