Le PNUD a présenté le 12 juillet, au sein du Parlement, son rapport sur les OMD. le constat est alarmant pour la plupart des pays arabes dont certains remettent en cause la méthodologie utilisée par les rédacteurs du rapport. Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) comprennent un ensemble dobjectifs fixés pour lhorizon 2015 et reflétant les aspirations élémentaires des peuples arabes pour une vie meilleure. Au cours de la période 1990-2015, les pays arabes se sont engagés à réduire de moitié la pauvreté et la faim, assurer léducation primaire pour tous, promouvoir légalité des sexes, réduire de deux tiers la mortalité des enfants de moins de 5 ans, diminuer de trois quarts la mortalité maternelle, combattre le virus du Sida, le paludisme et la tuberculose, à assurer un environnement durable et mettre en place un partenariat mondial pour le développement. Adhésion indispensable de tous les Marocains En lisant le rapport du PNUD sur le développement humain dans la région arabe, on ne peut quêtre stupéfait. Comment en est-on arrivé là? Le monde arabe, qui recèle dénormes richesses comme le pétrole et les métaux précieux, peine à réaliser un vrai décollage économique. En fait, le développement est plutôt une question de démocratie. Le rapport, qui indique que la majorité des pays arabes a enregistré un recul à partir de lannée 1990, a évité de mentionner les causes. En ce qui concerne le Maroc, et malgré les efforts fournis ces dernières années, le document du PNUD constate que le Royaume stagne dans plusieurs volets relatifs au développement humain. En terme de pauvreté, le rapport indique que celle-ci touche environ 20 % de la population marocaine. Pour ce qui est de la sous-alimentation, le Royaume figure parmi les pays ayant enregistré un recul en terme de lutte contre la faim, et ce durant la décennie 1990-2000. Au niveau de la scolarisation et de la lutte contre lanalphabétisme, il faut admettre que le Maroc est sur la bonne voie. Abdelouahed Radi, président de la Chambre des représentants, et Ahmed Lahlimi, Haut Commissaire au Plan, ont exposé dans leurs communications au Parlement le progrès réalisé au Maroc dans les domaines de lenseignement, de lalphabétisation, de la santé et de lenvironnement. Les reproches faits au rapport M. Lahlimi a indiqué notamment que «malgré les faiblesses, le Maroc est capable de relever les défis du développement». Il na pas manqué dappeler à ladhésion de tous les Marocains à ce projet de développement. Lors de la présentation des résultats du rapport, certains représentants de pays arabes, à savoir lAlgérie, la Mauritanie et la Tunisie, ont rejeté certains chiffres relatifs à la pauvreté, à lalphabétisation et à la santé concernant leurs pays respectifs. Le représentant de lAlgérie a remis en cause la méthodologie adoptée par les rédacteurs du PNUD. Un représentant marocain de la société civile a, quant à lui, dénoncé le fait que les ONG nationales nont pas été impliquées dans lélaboration du rapport national sur lequel le PNUD sest basé dans son dernier document. Les responsables du PNUD ont reconnu, lors des débats, les difficultés rencontrées lors de lélaboration du rapport mais insistent sur le fait que ce rapport doit être perçu comme un point de repère, limportant étant de sengager dans la réalisation des fameux OMD. Emmanuel Dierck de Casterlé, représentant résident du PNUD au Maroc, a souligné, dans son intervention, que «la question du développement économique et social revêt un caractère urgent et pressant à une époque où nous nous trouvons confrontés à une crise sans précédent». Le PNUD ouvre donc le débat, à travers son rapport, sur le développement humain et cest aux politiciens, aux représentants de la société civile et à lensemble des citoyens arabes de sengager pour atteindre les OMD dici 2015. Il reste à signaler que lors des ateliers organisés en marge de cette rencontre, les représentants des pays arabes, les membres de la société civile et la presse présente ont positivement enrichi le débat qui sest instauré autour de la pauvreté, de légalité des sexes, de léducation, de la santé et de lenvironnement. Cest de très bon augure.