Une édition sur les enjeux du développement durable par les principaux acteurs de la chaîne logistique. La 4ème édition du Medlog a vu la participation d'un nombre important d'experts et de professionnels de la logistique. La ville du Détroit a abrité le 31 mars, pour la quatrième année consécutive, la 4ème édition de la Conférence méditerranéenne de la logistique Medlog. Un rendez-vous devenu incontournable qui prend de l'ampleur au fil des années et qui attire les experts et professionnels de la logistique de tous les coins du monde. Sous le thème «Une logistique verte et ports verts», le Medlog 2011 a connu une présence relevée par la présence du monde de la logistique et du développement durable. Parrainé par l'Agence Spéciale Tanger Méditerranée (TMSA) qui, à travers cette édition, confirme sa politique et son engagement dans le respect de l'environnement et du développement durable. Des engagements que le port a déployés, depuis son lancement, dans la construction ainsi que sur tous les métiers, comme l'a précisé Toufiq Ibrahimi, président du Directoire de TMSA. La séance inaugurale s'est tenue en présence de nombreuses personnalités nationales et internationales à savoir le président du Directoire de TMSA, du ministre de l'Equipement et du Transport, du ministre du Commerce extérieur et du secrétaire d'Etat adjoint au commerce américain à la tête d'une délégation d'hommes d'affaires des Etats-Unis. Une thématique d'actualité qui a mobilisé toutes les parties prenantes à cette conférence vu l'importance et la dimension du volet environnemental et du développement durable. Une plate-forme d'échange qui a permis, à travers l'intervention des différents exposants et intervenants, de partager entre professionnels du secteur les enjeux majeurs de l'aspect environnemental et du développement durable de la chaîne logistique ainsi que les nouvelles pratiques adoptées par les opérateurs et entreprises. D'après Toufiq Ibrahimi «l'objectif du Medlog est de dépasser le débat et de mettre en place des plans d'action et de dispositifs concrets». Karim Ghallab a exposé pour sa part les efforts déployés par le Maroc en matière de protection de l'environnement et du développement durable. Il a également précisé que «le ministère veille a encourager toutes les initiatives d'investissements qui penchent vers le respect de l'environnement et le développement durable. Dans ce sens, le ministère intègre l'aspect environnemental dans tous les projets d'infrastructures et les moyens de transport». Le secteur des transports représente aujourd'hui une consommation de 24% de l'énergie et 34% de produits pétroliers de la consommation nationale, ce qui le positionne à la tête des secteurs les plus polluants de l'environnement et plus particulièrement le trafic routier. Conscient de cette problématique majeure, le ministère a réalisé, en partenariat avec les secteurs concernés, une étude sur la «qualité de l'air», qui a permis d'établir un bilan sur la situation actuelle et de mettre en place des plans d'action visant à réduire la pollution engendrée par ce secteur. Plusieurs chantiers ont été lancés dans ce sens pour atténuer la quantité des émissions et signifier l'engagement ferme et la réalisation des différents éléments contenus dans la stratégie nationale de développement de la compétitivité logistique. Il est à rappeler que l'objectif d'ici 2015 est de réduire de 35% les émissions de CO2. 3 ateliers de travail sous forme de panel ont constitué un échange fructueux traitant des relations de cause à effet entre développement durable, environnement et logistique . Un premier panel a été dédié à la thématique «Port vert», avec la présentation des grands enjeux environnementaux dans le secteur portuaire, des acteurs de la chaîne logistique dans le cas de la Méditerranée. L'accent a été mis sur l'expérience américaine en matière d'enjeux environnementaux avec l'intervention de Heather Wood, Directeur environnement du port de Virginie (USA). Soulignant la part prépondérante du transport maritime dans les échanges mondiaux et sa performance carbone. Ce panel a vu également la participation des intervenants nationaux de secteurs différents à savoir l'ONCF et la SNTL ainsi que des intervenants d'entreprises internationales comme Creocean, Renault Maroc, Géodis Wilson France, Tmbys, filiale de Bouygues. Les intervenants ont exposé les actions menées par leurs entreprises pour l'économie de l'énergie, la protection de l'environnement et le développement durable, chacun dans son domaine d'activité. Selon Jean-Marc Sornin, président Directeur général de Creocean et modérateur de ce panel «les bonnes pratiques environnementales sont liées à 3 niveaux à l'échelle géographique internationale, régionale et locale qui nécessitent beaucoup d'échanges à ce niveau, notamment des échanges d'expérience, des réflexions communes et des coopérations étroites entre les autorités portuaires et leurs opérateurs, acteurs privés ou publics». Lors du deuxième panel, les différents intervenants ont débattu des enjeux climatiques dans le transport maritime. Saïd Mouline, Directeur général de l'Agence Nationale pour le Développement des Energies Renouvelables et de l'Efficacité Energétique (ADEREE), a rappelé les enjeux majeurs du développement durable dans le contexte marocain. Il a indiqué que la Charte de l'environnement marocaine prend en compte les contraintes environnementales et les besoins en économie d'énergie. D'autres précisions ont été apportées quant aux actions adoptées par les transporteurs en matière de réduction de la consommation de carburant et les progrès à réaliser dans ce secteur, en vue d'atteindre les objectifs climatiques. Tandis que le troisième panel a accordé une attention particulière à la question de la rationalisation du segment du dernier kilomètre, «last mile logistics», et ses implications pour les logisticiens, les urbanistes et les gestionnaires des villes, en termes de stratégie à mettre en place pour assurer un urbanisme durable, à travers l'optimisation de la desserte urbaine et de la circulation des flux de marchandises. Cette 4ème édition Medlog est, d'après les échos, une conférence réussie qui marquera un tournant dans l'histoire de cette conférence méditerranéenne. Dossier réalisé par Lamiae Boumahrou