Bien que le Maroc ait compris tardivement l'importance de la délocalisation industrielle pour son économie, il a pris, en l'espace de 20 ans, une grande importance aux yeux des industriels européens. Il pourrait même devenir une destination de premier choix vu sa proximité avec l'Europe, et surtout s'il assure les meilleures conditions d'accueil pour ces unités industrielles. Pour les pays qui accueillent des unités industrielles étrangères, la délocalisation est une source intarissable de développement économique et social. Elle génère des emplois et développe l'environnement industriel des pays d'accueil du fait que d'autres unités lui emboîtent le pas en cas de réussite. Différentes études tant sectorielles, nationales qu'internationales se sont penchées sur ce phénomène qui prend de l'ampleur dans les pays en développement, y compris au Maroc, et ont révélé que la délocalisation représente pour les pays développés une opportunité de croissance de l'entreprise et de l'amélioration de ses coûts compétitivité. Tout en gardant les fonctions essentielles dans le pays d'origine, les entreprises transfèrent une partie de leur production dans un pays d'accueil. Le transfert touchera progressivement d'autres unités de production selon l'attractivité du pays d'accueil. C'était le cas dernièrement au Maroc, avec l'inauguration d'une unité de fabrication de connectiques pour l'aéronautique. Les responsables ont opté pour le Maroc pour sa proximité avec l'Europe et la main d'oeuvre qualifiée. Mais la délocalisation peut revêtir d'autres formes, notamment la participation dans des unités existantes ou encore la mise en place d'une plate-forme pour une meilleure gestion de la sous-traitance. Le Maroc accorde beaucoup d'importance à la délocalisation comme option stratégique de développement. D'ailleurs, et depuis les années 80, il a réussi à attirer un nombre important d'entreprises européennes. Mais pour en attirer davantage, il faut que le Maroc fasse mieux pour répondre aux exigences de ces entreprises qui cherchent avant tout à accroître leurs activités grâce aux potentialités du pays récepteur et sa capacité à être une plate-forme d'exportation, et ce afin d'améliorer leur compétitivité par la réduction des coûts de production et des différents avantages qu'offre le pays d'accueil. Il s'agirait pour le Maroc de redoubler d'effort pour être plus attractif, que ce soit au niveau de la flexibilité administrative qu'au niveau des infrastructures et services. L'idée de créer des zones industrielles disposant de leur propre service de gestion, de maintenance et de facilités nécessaires au bon fonctionnement des unités installées a fait ses preuves avec le succès qu'a connu la Zone Franche de Tanger. Mais, le facteur humain y est également pour quelque chose. Bien que le coût de la main d'uvre marocaine soit supérieur à celles de certains pays asiatiques, elle se différencie au niveau de la qualité de la formation professionnelle. Il est à noter que de grands efforts ont été déployés dans ce sens et des programmes ont été établis pour les cinq prochaines années. Un autre point, et non des moindres, qui explique l'intérêt qu'accordent les entreprises européennes au Maroc, est la simplification des procédures du commerce extérieur et de réglementation douanières. En effet, et pendant longtemps, des entreprises se décourageaient et pliaient bagages face à une machine administrative lente et sclérosée. D'autres ont dû batailler pour s'installer au Maroc et mener à bien leur projet. Ceci a poussé les autorités marocaines à prendre des mesures incitatives pour que ces entreprises reprennent confiance. Par ailleurs, de nouvelles mesures sont en cours de préparation pour la réduction du coût de passage portuaire. Sur le plan fiscal, l'entreprise exportatrice bénéficie de certaines exonérations. De nouveaux aménagements dans la loi de Finances 2004 sont attendus au niveau de l'export indirect, de la patente, de la taxe urbaine et des droits d'enregistrement. Bien que les pays en développement fournissent en permanence de nouveaux avantages, le Maroc doit mettre également en valeur le facteur proximité géographique, culturelle et linguistique, mais également notre alliance avec l'Union Européenne.