A la fin du mois de novembre de l'année écoulée, les chiffres relatifs au commerce extérieur font montre d'une certaine reprise, et ce malgré les signes d'incertitude. La valeur globale des transactions commerciales avec l'extérieur s'est élevée à fin novembre à 402 Mds de DH, en hausse de 16,9% par rapport à la même période en 2009. L'année 2011 risque de connaître un revirement de tendance pour différentes raisons… Malgré les signes de fragilité ayant caractérisé le commerce mondial, les chiffres publiés à fin novembre 2010 témoignent d'une reprise sur le plan national. En effet, les flux commerciaux enregistrés au terme des onze premiers mois de l'année semblent s'inscrire sur la voie du redressement, et ce après les faibles performances réalisées au cours de la même période de l'exercice précédent. Cette tendance à la hausse résulte, certes, de celle des cours des matières premières au niveau international, mais aussi du volume échangé. La valeur globale des transactions commerciales avec l'extérieur s'est élevée à fin novembre à 402 Mds de DH, en hausse de 16,9% par rapport à la même période en 2009. Cette hausse marque un retournement de tendance affectant aussi bien les échanges de marchandises et de services que les flux financiers et d'investissements en provenance de l'extérieur. On remarque ainsi que du côté des exportations, les ventes sur les marchés extérieurs se sont élevées à 132 Mds de DH enregistrant une hausse de 26,6% par rapport à la même période de l'année précédente. Cette reprise était due en grande partie à la hausse aussi bien en valeur qu'en volume des phosphates et de ses dérivés. Les données disponibles à fin novembre font état d'une progression de 62% de la valeur des exportations de l'acide phosphorique et de 96% des ventes des phosphates bruts. Les ventes des fils et des câbles pour l'électricité, qui représentent près de 9% du total des exportations, ont progressé à un rythme élevé avec une hausse atteignant 35% par rapport à la même période en 2009. La même tendance est observée pour les composants électroniques dont le poids atteint actuellement 3,5% dans le total des ventes à l'extérieur. Concernant les produits agroalimentaires, la reprise des exportations reste encore fragile pour les agrumes, les conserves de légumes et les poissons en conserve. Aussi, un secteur comme celui du textile-habillement continue de subir les effets de la crise internationale. Les chiffres arrêtés à fin novembre laissent apparaître une baisse de 5% des ventes des vêtements confectionnés et une progression modeste des articles de bonneterie. La hausse est constatée également au niveau des importations dont l'évolution au cours des onze premiers mois semble se démarquer de l'année précédente. La valeur globale s'est ainsi établie à 270 Mds de DH, en hausse de 12,7% par rapport à 2009. La combinaison des effets prix et volume montre que le redressement a concerné notamment le pétrole, les demi-produits et ceux de fin de consommation. Rien que pour l'huile brute de pétrole, la hausse de la valeur des importations a atteint 51% sur cette période et s'explique, en grande partie, par l'augmentation des prix sur le marché international. Force est de constater que l'accroissement des importations s'accompagne par d'importants changements dans la structure des produits importés et leur destination. Leur hausse est en relation avec la dynamique de production et d'investissement que connaissent les activités industrielles, agricoles et de services. Les autres rubriques des transactions courantes ont également enregistré des évolutions positives qui ont permis d'atténuer le déséquilibre de la balance commerciale. On peut citer, à cet égard, les échanges portant sur les services incluant notamment les activités de tourisme, de transport et communication ainsi que les services financiers. Les chiffres dévoilés augurent d'une reprise qui se profile à l'horizon. Cette reprise semble marquer les principaux agrégats du commerce extérieur avec la stabilisation du taux de couverture relatif aux échanges des biens et services autour de 75%. Quid de 2011 ? D'après les prévisions disponibles pour 2011, l'expansion resterait toujours vive, mais avec un léger infléchissement en perspective. Quant à l'Europe, notre principal partenaire, la configuration de la croissance ne serait pas aussi dynamique. En 2010, l'économie européenne a connu une croissance de seulement 1% après une chute enregistrée un an plus tôt et à peine une hausse de 0,4% en 2008. D'après les analystes, cette tendance devrait se poursuivre au cours des deux prochaines années en raison notamment des politiques d'austérité adoptées par les pays de cette zone pour rééquilibrer leurs finances publiques. La demande chez nos partenaires resterait ainsi modérée. La faiblesse de la demande étrangère adressée au Maroc, conjuguée à l'augmentation des prix des matières premières, notamment les prix du pétrole et du blé d'un côté, et l'appréciation de la monnaie de la zone Euro, de l'autre, risquent de freiner la tendance actuelle de l'économie nationale. Mais comme nous l'avions constaté, la hausse des exportations s'est accompagnée d'une nouvelle configuration en ce qui concerne la destination des produits exportés. Une telle tendance pourrait éventuellement alléger le poids de cette contrainte qu'est notre dépendance du marché de l'Union européenne.