* Politique monétaire prudente de Bank Al-Maghrib. * Croissance de 2,5 % attendue en 2007. * Perspectives favorables à moyen terme. La mission du Fonds monétaire international, qui a séjourné dans le Royaume du 31 mai au 11 juin 2007, aura eu une appréciation plutôt favorable de la situation économique et financière du Maroc. Cest, en effet, ce qui ressort globalement des conclusions préliminaires élaborées à cet effet. Ainsi, outre la hausse régulière de la croissance non-agricole, la croissance totale reste moins volatile, malgré les contraintes posées par les aléas climatiques. Parallèlement, la position extérieure continue de se renforcer, sous-tendue par la dynamique constatée en 2006 au niveau des recettes touristiques et des transferts des MRE, mais également par la bonne tenue des exportations et la forte hausse des investissements directs étrangers hors privatisation. Ces derniers ont, de ce fait, contribué à porter les réserves de change à 21,4 milliards de dollars US à fin avril 2007, un niveau largement supérieur à lencours de la dette extérieure. Par ailleurs, lexcellente performance des recettes fiscales et la modération des dépenses ont permis une réduction substantielle du déficit budgétaire, malgré le maintien des charges de la compensation à un niveau élevé. Sur un autre plan, note le FMI, «la politique monétaire prudente de Bank Al-Maghrib (BAM) a permis de contenir la hausse de lindice du coût de la vie, dans un contexte de forte reprise de la demande intérieure et dabondance de liquidités». Les efforts consentis en matière dassainissement des établissements financiers publics, la réduction du portefeuille des créances en souffrance, ainsi que le provisionnement des créances par les banques ont, tout autant, contribué à la mise en place dun système financier solide. Des initiatives soutenues par la forte progression du crédit au secteur privé. Ce qui sest traduit, au niveau économique, par des créations demplois une fois et demie supérieures à leur moyenne depuis le début du siècle, atteignant 300.000 nouveaux postes, et un revenu réel par habitant en hausse de 6 %, portant sa hausse totale au cours des 6 dernières années à 25 %. «Les évolutions constatées au cours des premiers mois de 2007 semblent confirmer lémergence dune nouvelle donne économique, caractérisée par une croissance plus forte et plus résiliente, tirée par une demande intérieure vigoureuse et une hausse sensible de linvestissement tant domestique quétranger», souligne le FMI qui précise toutefois que «la contraction prévisible de la production agricole devrait réduire la croissance totale de 8,1 % en 2006 à 2,5 % en 2007». Néanmoins, la reprise de linvestissement devrait permettre au PIB non-agricole de croître de 5,2 % en 2006 à 5,5 % en 2007. Défis et opportunités Lun des défis de BAM en 2007 est la maîtrise de linflation, qui a atteint 3,3% en glissement annuel à fin 2006, face à une demande intérieure vigoureuse. Dans le cadre du régime actuel des changes, cette maîtrise, précise la même source, «permettrait de limiter les pressions à lappréciation réelle du Dirham et faciliter lémergence du secteur extérieur comme second moteur de la croissance». En cela, les reprises de liquidités sur appels doffres à 7 jours au taux de 2,5% (avril 2006) et laugmentation de ce taux de 25 points de base (décembre 2006) initiées par BAM ont permis de limiter la hausse des prix. Ainsi, linflation sest inscrite en baisse au cours des quatre premiers mois de 2007 pour sétablir à 2,2% en glissement annuel à fin avril 2007. Toutefois, des incertitudes persistent; elles sont relatives, entre autres, à lévolution des cours mondiaux de lénergie, aux entrées nettes de capitaux (qui pourraient stimuler la demande intérieure) et à lévolution des prix des autres actifs Raison pour laquelle les experts du FMI pensent quil serait «utile de développer linformation statistique pour permettre dapprofondir la réflexion en cours à BAM sur les liens entre inflation et prix des actifs». Dans pareil contexte, les autorités ont davantage de visibilité sur les défis à relever. Ainsi, une réflexion concertée est en cours pour explorer les différentes options stratégiques pour la poursuite de louverture graduelle du compte de capital. En cela, «la levée progressive des restrictions sur les opérations des résidents contribuera à approfondir le marché des changes, améliorer la gestion du risque dans léconomie, et pourrait constituer un facteur important de régulation de la liquidité dans le moyen terme». Dans ce cadre, lobjectif de BAM est de préparer la transition vers un régime de change plus flexible et ladoption éventuelle dun régime de ciblage de linflation. Il sagira aussi de poursuivre la discipline budgétaire pour limiter les pressions de la demande. «Les développements de 2007 confirment que le déficit budgétaire se maintiendrait en dessous de 3 % du PIB pour la deuxième année consécutive», fait remarquer le FMI. Cet effort de consolidation budgétaire se traduirait concrètement par un déficit denviron 2,5 % du PIB en 2007 et un encours de la dette publique, exprimé en pourcentage du PIB, stabilisé à un niveau proche de celui de 2006. En définitive, «les perspectives à moyen terme restent favorables». Le taux de croissance du secteur non agricole serait au-dessus de 5 % durant les prochaines années. Ce scénario, précisent les experts, «repose sur une hypothèse de croissance modérée de la productivité totale des facteurs suite au succès des réformes en cours». Les recettes touristiques et les transferts privés resteraient élevées, tandis que le dynamisme de lactivité économique réduirait le surplus du compte courant vers la fin de la période de projection. Cependant, les réserves resteraient à un niveau confortable grâce à des investissements directs étrangers soutenus.