Pour ses origines nomades, disons qu'Issiali Aârab est plutôt sédentarisé. Le nouveau Directeur de l'Institut Supérieur de l'Information et de la Communication n'est pas inconnu du bataillon, ayant bien roulé sa bosse dans le journalisme au Maroc et ailleurs. Passionné, la littérature et le voyage sont parmi ses hobbies. A en croire des étudiants mais également des profs, l'Institut Supérieur de l'Information et de la Communication commence à sortir de sa léthargie. Les choses bougent depuis l'arrivée du nouveau Directeur Issiali Aârab, Si Ali pour les intimes et Ali Tizilkad de son nom de plume. Ce dernier a bénéficié de la confiance du Souverain qui l'a désigné à ce poste vacant depuis … 2007, date de départ de Latifa Akharbach qui l'occupait depuis septembre 2003. Depuis donc, rien n'allait plus jusqu'à ce que le nouveau directeur soit nommé et installé lors d'une cérémonie organisée par le ministre de tutelle pour l'occasion. Issiali Aârab est un nom qui n'est pas inconnu au bataillon. En effet, il a fait du métier depuis les années 70. Son parcours est très atypique à vrai dire. Natif des Hauts plateaux de l'Oriental, Issiali Aârab a vécu les derniers moments du nomadisme dans cette région. «Puis on s'est sédentarisé dans le site charbonnier de Jérada, dont la mine a fermé en 2000. Les conditions de travail et de vie ont été très dures. Mais il y avait aussi une vie communautaire et solidaire très réconfortante». La rudesse de la vie à l'époque ne va pas le décourager et il va rejoindre les bancs de l'école où il découvre ce monde merveilleux qu'est le savoir. À l'époque, il n'a pas particulièrement de projet précis de carrière. Et c'est un peu par hasard qu'il suit la voie de l'enseignement. «… Par manque de choix, mais aussi par amour pour la chose pédagogique». Puis, sans crier gare, Si Ali plie bagages pour la ville lumière. Quelle autre ville pouvait intéresser plus cet amoureux de littérature? À Paris où il s'installera pendant 16 ans, il pratiquera plusieurs activités professionnelles qui gravitent toutes autour des lettres. D'abord, l'enseignement de la traduction, puisqu'il peaufinera ses connaissances en la matière en s'inscrivant à l'Ecole de traduction et d'interprétariat de Paris. Puis, il se lance dans la traduction de conférences, mais surtout littéraires, ce qui lui permettra d'enrichir de plus en plus ses connaissances… Il traduira aussi des livres, poèmes, récits et même des actes de nombreux colloques. Avec le temps qui passe, il oriente sa carrière davantage vers le journalisme professionnel, notamment en agence et en presse écrite. Il travaillera en effet pendant 10 ans au bureau de la MAP à Paris. «De retour au Maroc en 1999, et après un passage dans un cabinet ministériel, je suis revenu à l'activité journalistique en tant que Directeur de la rédaction des magazines «Citadine» et «Médina», puis en tant que Rédacteur en Chef du quotidien «Aujourd'hui Le Maroc» à sa naissance. Ensuite, ce fut une expérience intéressante dans la régulation de l'audiovisuel, lorsque j'ai officié en tant que Directeur des Etudes et du Développement à la jeune HACA lors de la première vague de libéralisation des ondes. Enfin, après un nouveau passage dans un cabinet ministériel, je viens d'être nommé Directeur de l'ISIC…». Modestement, il résume une carrière de plus de 40 ans ! Et depuis décembre, les choses bougent à l'ISIC selon les premiers concernés, à savoir les étudiants. Du côté des enseignants, Si Ali semble faire l'unanimité, puisque sa nomination a été plutôt bien accueillie après des années de hautes tensions au sein de cet institut vieux de près de 35 ans ! Dans le cadre de ses missions, Si Ali adopte une stratégie qui dévoile en grande partie la détermination de l'homme. En effet, le plus important pour lui dans l'accomplissement de toute mission est de ne pas reculer devant les analyses complexes et sophistiquées. Autrement dit, travailler sur le terrain et non pas avec des graphes, tableaux ou solides ! D'ailleurs, le travail figure en tête de liste de ses loisirs préférés. Mais l'un de ses moteurs dans la vie, et non pas seulement dans le travail, est d'oser, d'aller jusqu'au bout de ses propres limites et de tenter de les dépasser. Si Ail a aussi cette curiosité de la chose et cette impatience. L'impatience justement, il se trouve que c'est son péché mignon. Et pour soulager la tension que peuvent exercer sur lui ses activités professionnelles, Si Ali se réfugie dans l'écriture ou dans le voyage où il replonge dans ses origines nomades. D'ailleurs, cela lui a valu le Prix Grand Atlas 2007 pour son premier récit «La coline de papier». À côté du travail et sans surprise, Issiali Aârab consacre son temps de loisir à la lecture. «Je lis de tout, mais j'ai un faible pour la littérature classique et contemporaine française. Mon dernier roman lu est «La Carte et le Territoire», de Houellbecq. Un bonheur de lecture !». Il fut également un temps où Si Ali était mordu du cinéma. «Je fréquentais beaucoup les cinémas, dans les années 70, 80 et 90. Depuis, comme tout le monde, je regarde le cinéma à la télé». Il consacre tout de même du temps à ses amis aussi. L'amitié occupe dans sa vie une place énorme. «On fait des choses et l'on a des réactions qu'on aimerait bien partager avec des amis. Et quand ils ne sont pas là, il vous manque quelque chose». Caractère bien trempé, bosse bien roulée dans le domaine, Issiali Aârab ne changerait rien à sa vie s'il avait cette possibilité de remonter le temps. «Je n'y changerais rien, y compris les moments difficiles, parce qu'ils s'ouvraient sur des horizons insoupçonnables».