Quelles perspectives économiques pour 2011 ? C'est la question que tous les observateurs avertis se posent. Et à laquelle, jusqu'à présent, personne n'est capable d'apporter une réponse claire, tant les incertitudes sont nombreuses. Les relents de la crise sont encore perceptibles en Occident, avec en toile de fond des plans d'austérité qui mettent à rude épreuve les pouvoirs d'achat des citoyens. Marches de protestations et émeutes sont désormais monnaie courante pour dénoncer ce qu'il convient d'appeler les dérives du capitalisme dont les citoyens payent les pots cassés. Bien évidemment, l'Occident n'est pas le seul concerné. Plus près de chez nous, en Algérie et en Tunisie, la population crie son ras-le-bol face à la cherté de la vie, non sans conséquences malheureusement : les répressions ont fait des dizaines de morts parmi ceux qui ne réclament rien d'autre qu'un emploi et des conditions de vie décentes. Leur situation va-t-elle s'améliorer pour autant ? Pas si sûr. L'évolution de l'environnement économique international n'incite pas, en effet, à répondre par l'affirmative. Car, actuellement, toutes ces économies ouvertes, comme le Maroc, devront faire face à une nouvelle réalité : la flambée des prix des matières premières. Le prix du pétrole frôle désormais 100 dollars le baril, au moment où ceux des produits agricoles s'envolent. Au Maroc, on continue à compenser pour maîtriser la hausse des prix. Mais cela sera-t-il soutenable dans le temps si l'envolée des matières premières se poursuit? Sera-t-il surtout possible de ramener le Budget de la Caisse de compensation à 3% du PIB comme préconisé ? Faut-il craindre un déficit budgétaire chronique ? Voilà autant de questions auxquelles il faudra répondre. Clairement.