* La consolidation de dette consiste en un prêt obtenu auprès d'un organisme financier et qui permet le remboursement de l'ensemble de ses dettes sur une plus longue durée, avec des conditions préférentielles. * Au Maroc, les organismes de crédit sont souvent réticents à ce type de mécanisme de financement des particuliers. Toutes les couches sociales sont touchées d'une certaine façon par un endettement excessif et cela pour diverses raisons. Pour se loger, s'équiper, se divertir, se soigner, parfois même pour se nourrir... toutes les raisons sont bonnes pour contracter un crédit. Certains n'hésitent pas à contracter plusieurs emprunts simultanés. Nous vivons dans une société où l'on veut tout immédiatement et où le crédit est devenu une habitude de consommation. Tout cela allié à une abondance d'offres sur le marché et des campagnes publicitaires bien ciblées dans le temps et dans l'espace, ce qui fait que la part des crédits devient de plus en plus importante dans le budget des ménages marocains. En outre, personne n'est à l'abri des aléas de la vie comme un licenciement, un changement de situation, un divorce ou tout autre élément pouvant causer une baisse de revenu du ménage, qui se retrouve à la fin de chaque mois avec une multitude de traites à payer à gauche et à droite et des capacités de remboursement totalement dépassées. Dans ce cas, les crédits deviennent difficiles à rembourser et la spirale de l'endettement peut devenir irrémédiable. Solution providentielle au départ, l'endettement peut rapidement se transformer en cauchemar pour les imprudents. Y a-t-il donc un moyen pour sortir de cette impasse ? Où trouver l'argent pour faire face à ses engagements ? Consolidez vos dettes ! Différentes alternatives s'offrent à une personne en difficulté financière ; la plus courante étant la consolidation de dette. Appelée aussi « rachat de crédit », la consolidation de dette est le seul mécanisme, efficace et réaliste, pouvant améliorer la situation de l'emprunteur surendetté. Elle consiste à concentrer l'ensemble des crédits en cours (logement, auto, domestiques, facilités de caisse...) au sein d'un seul et même prêt, sur une durée et un taux plus adaptés à la capacité de remboursement de l'emprunteur. La réunion de toutes les dettes au sein d'un seul prêt, dont le taux est théoriquement et souvent inférieur aux crédits anciens, permettent au débiteur de diminuer les mensualités de remboursement et de faire face à ses échéances. Etant dans l'incapacité de respecter à ses engagements en raison de l'importance des traites, si l'on opte pour cette solution, on n'aura qu'une seule traite à payer, calculée sur la base d'un nouveau prêt qui annule et remplace les autres et qui, en plus, est adapté au budget de l'emprunteur. L'attrait principal de ce type de financement est la « convenance ». Au lieu de payer plusieurs créditeurs différents, qui chargent l'endetté de différents taux à des moments différents du mois, on commence à payer une seule traite qui rembourse l'ensemble de ses crédits. Le montant du crédit de consolidation comprend généralement les capitaux restant à rembourser, les impayés et les soldes débiteurs, intérêts, intérêts moratoires et pénalités relatives au retard de paiement. D'un autre côté, les garanties sous forme d'hypothèque, nantissement, caution personnelle, assurance vie ou incendie...liées aux anciens crédits, sont maintenues dans le nouveau. Toutefois, si la somme de ces garanties ne permet pas de couvrir le montant du crédit de consolidation, l'emprunteur sera contraint d'aller chercher d'autres garanties supplémentaires, notamment une nouvelle inscription hypothécaire ou une personne acceptant de se porter garante. Au Maroc, et contrairement à ce qui se passe sous d'autres cieux, les institutions financières n'offrent pas ce type de produit de financement et sont réticentes, voire frileuses à ce type de mécanisme. « Cette solution fait souvent l'objet d'un arrangement à l'amiable entre le client et l'organisme prêteur afin d'éviter la procédure judiciaire», nous indique un banquier de la place. En effet, toutes les institutions financières (banques et sociétés de financement) savent pertinemment que la procédure judiciaire ne leur permet pas, dans la plupart des cas, de récupérer le capital emprunté, encore moins les intérêts normaux et moratoires y afférents. Il est donc dans l'intérêt des deux parties de recourir à un tel arrangement. L'organisme prêteur est sûr de recouvrer son argent, tandis que l'emprunteur évite la cession de ses biens ou, pire, la privation de liberté. Démarche à suivre Au Maroc, plusieurs conditions sont requises pour pouvoir bénéficier d'un crédit de consolidation. Une demande de rachat de crédit initiée par une personne ne souffrant pas de surendettement, et qui s'acquitte de ses échéances à temps, aura un avis défavorable. Cette possibilité est réservée aux personnes ayant accumulé plusieurs impayés, généralement après deux notifications et une mise en demeure et après qu'une tentative d'apurement qui s'est avérée non concluante. Une fois l'organisme prêteur d'accord pour la consolidation des dettes, le processus se déclenche sans pour autant aboutir à un résultat concret. La décision finale appartient au comité de crédit qui se base sur une proposition préparée par l'agent en charge du dossier de crédit. C'est ce dernier qui initie la démarche, en procédant tout d'abord à un diagnostic de la situation du client. Une simulation est faite, ensuite, selon plusieurs variables telles que la durée du crédit et le montant de la traite, et ce afin de définir les modalités qui permettront la récupération, sans incident, de la dette. En principe, le montant de la traite ne doit dépasser, en aucun cas, 50% du revenu net du client. Le chargé du dossier doit mettre à jour l'ensemble des données telles que les revenus actuels, le nombre de personnes à charge...sur la base de documents que le client doit lui fournir. C'est à ce moment-là que seront fixés le montant de la nouvelle traite et la durée totale de l'emprunt. Le client peut en outre négocier les conditions que lui propose son banquier. Négocier à la baisse le montant de la mensualité revient à allonger la durée du crédit. Un compromis peut être trouvé entre les deux parties pour assurer au banquier la régularité des remboursements futurs et en même temps permettre à l'emprunteur de vivre sans trop souffrir du crédit. La proposition ainsi bouclée est présentée au comité de crédit. En cas de rejet, il est procédé à l'examen d'un nouveau mode de remboursement s'il y a encore possibilité de régler l'affaire à l'amiable. En cas d'avis favorable, l'on peut oublier ses anciens crédits et ne penser qu'au dernier tout en sachant que cette chance... on ne l'aura qu'une seule fois !