Une enveloppe budgétaire de 150 millions de DH allouée au programme de renouvellement du parc de taxis rouges. Sur 8.000 véhicules qui circulent dans la ville de Casablanca, seuls 0,6% ont bénéficié de la subvention. Le parc des taxis rouges de Casablanca, dits de deuxième catégorie, se détériore de jour en jour. Les usagers se voient chaque jour confrontés à des taxis en très mauvais état, des voitures qui sont bonnes pour la casse. Pour remédier au problème, l'Etat avait adopté le décret n° 2-09-611 du 13 moharram 1431 (30 décembre 2009) relatif à la prime de renouvellement de taxis. Avec une enveloppe budgétaire de 150 millions de DH allouée à la ville de Casablanca, il est prévu de renouveler environ 4.200 taxis sur les 8.000 qui circulent dans la ville. La première opération de subvention a démarré la semaine dernière au siège de la Wilaya, présidée par Mohamed Halab, wali de la Région du Grand Casablanca. Sur presque 400 demandes déposées, seuls 50 taxis ont bénéficié de la subvention, soit 0,6% des véhicules qui circulent dans la ville. Un chiffre qui reste dérisoire, voire insignifiant, sachant que ce programme a démarré fin 2009. La subvention est de 30% du prix d'achat d'un véhicule neuf agréé par l'Administration, dans la limite de 35.000 DH, en plus de 15.000 DH supplémentaires si l'ancienne voiture est mise à la casse. Malheureusement, cette initiative ne va pas résoudre le problème, contrairement aux attentes des autorités. Les syndicalistes estiment que le programme est voué à l'échec, puisque les professionnels du secteur refusent d'adhérer à cette mesure. La situation est plus complexe qu'une simple subvention, comme nous l'ont confirmé les chauffeurs de taxis. D'après Bouazza Gadi, Secrétaire général de la Confédération générale des taxis, «l'un des problèmes majeurs du secteur est que sur les 8.000 taxis qui circulent, seuls 6% des professionnels détiennent des agréments». Le réseau regroupe en effet, plusieurs acteurs : le détenteur de l'agrément, celui qui loue l'agrément et enfin le chauffeur. Les agréments sont loués à 2.500 DH par mois, en plus d'une prime qu'on appelle dans le jargon des taximen «Hallawa». Une prime qui n'est pas déclarée et qui s'élève à plus 120.000 DH pour une durée déterminée. Un trafic qui fait que les choses restent en stand-by, les détenteurs d'agrément ne se souciant pas de l'état des taxis. Les chauffeurs, de leur côté, refusent d'acheter un nouveau véhicule, sachant qu'un jour ou l'autre on peut leur retirer l'agrément. C'est pourquoi ils souhaitent formaliser davantage les contrats qui les lient au propriétaire d'agréments, afin de protéger leurs droits. Le gouvernement doit mettre en place un plan d'action urgent pour trouver une solution à cette situation. Dans le cas contraire, le parc des taxis va se détériorer de plus en plus, et ce sont les usagers qui pâtiront chaque jour de cette déplorable réalité.