Le séminaire Société Civile UE-Maroc sur la liberté de la presse a connu une faible participation des autorités marocaines. l Les recommandations seront émises avec les précédentes sous forme d'un livre blanc vers la fin de l'année 2010. Le débat sur la liberté de la presse se poursuit au Maroc. En effet, la ville de Rabat a accueilli en début de semaine le Séminaire Société Civile UE-Maroc sur le thème de «la liberté de la presse», organisé par l'Union européenne. Ouvert avec une allocution d'Eneko Landaburu, l'Ambassadeur de la Délégation de l'Union européenne au Maroc, ce séminaire avait pour objectif de présenter les bonnes pratiques et les standards européens et internationaux dans le domaine de la liberté de la presse. D'ailleurs, il a connu la présence de Delia Mucica, la présidente du Comité directeur sur les médias et les nouveaux services de communication du Conseil de l'Europe. Cette nouvelle rencontre sur ce thème fait suite à une série de rencontres s'inscrivant dans le débat national sur les medias qui a eu lieu au Maroc courant 2010, et du dialogue régulier en matière de droits de l'homme entre l'Union européenne et le Maroc. Les recommandations du séminaire contribueront d'ailleurs à alimenter les travaux du sous-comité UE/Maroc «Droits de l'homme, démocratisation et gouvernance» dont la prochaine session est prévue en octobre 2010. Malheureusement, les autorités de tutelle, côté marocain, ont été absentes à cette rencontre alors qu'elles sont partie prenante dans ce débat. Sur la liberté d'expression, y compris la liberté de la presse qui constitue la pierre d'angle pour consolider d'autres droits et libertés essentiels. Cette liberté figure tant dans la Déclaration universelle des droits de l'homme que dans la Convention européenne des droits de l'homme et des libertés fondamentales, ou la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne. Pourtant, la protection et la mise en pratique de la liberté de la presse reste délicate et complexe. La question est plus que jamais d'actualité puisque notre pays s'est engagé, depuis dix ans, dans une transition vers la démocratie et l'Etat de droit qui a vu un important élargissement du champ des libertés, notamment les libertés d'expression et de presse, et de la société civile. Et si la presse écrite a connu un rapide développement, tandis que l'abandon du monopole de l'Etat dans l'audiovisuel a permis une augmentation du nombre de radios et de chaînes de télévision offrant au public une diversité médiatique inédite, tout n'est pas pour autant rose. En effet, plusieurs poursuites judiciaires, amendes susceptibles de mettre en faillite des entreprises de presse et condamnations de journalistes à des peines de prison ferme, viennent noircir le tableau. À cet effet, il est important que le Committee to Protect Journalists basé à New York, a exhorté le Maroc à améliorer les conditions d'exercice du journalisme. Si la dernière révision du code de la presse en 2002 a réduit significativement les peines privatives de liberté, celles-ci restent maintenues dans leur principe, tandis que la notion de diffamation a été élargie. Un projet de réforme du code de la presse initié en 2007 et qui a fait l'objet de discussions entre le gouvernement et les professionnels des media, a été tout bonnement relégué aux Calendes grecques. L'accès à l'information reste difficile et la protection des sources n'est pas garantie par la Justice ou les forces de sécurité. En janvier 2010, huit groupes parlementaires avaient d'ailleurs pris l'initiative d'organiser un débat national sur la place et l'avenir des medias et de la presse dans la société marocaine. L'objectif est de permettre à tous les acteurs concernés de dialoguer sur l'avenir du secteur et d'aboutir à une vision commune susceptible d'inspirer les réformes, stratégies ou mesures à venir. Une série d'auditions et de tables rondes thématiques a été organisée avec les professionnels, la société civile et les pouvoirs publics. Le résultat de ce débat sera présenté sous forme d'un livre blanc vers la fin de l'année 2010.