* Au cours des dernières années, la téléphonie fixe, monopole de Maroc Telecom jusqu'à fin 2005, a souffert de la substitution au profit du mobile. * Le mobile devrait poursuivre son élan de croissance pour atteindre à l'horizon 2008 un taux de pénétration de l'ordre de 65% correspondant à un potentiel d'environ 7 millions de clients additionnels. Les télécommunications représentent un secteur stratégique de l'économie marocaine. Et pour preuve, le niveau des revenus générés par cette activité avec un chiffre d'affaires passé de 12 Mds DH en 2000 à plus de 20 Mds de DH en 2005, soit un taux de croissance annuelle moyenne supérieur à 10%. À rappeler que vers le milieu des années 90, les pouvoirs publics ont mis en place une stratégie volontariste pour le secteur des télécoms, faisant de la libéralisation de ses activités la clé de son développement. C'est d'ailleurs dans le même sillage que s'inscrit la mise en place, en 1998, de l'Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications (ANRT). Cette dernière s'est fixé l'objectif d'avoir, à l'horizon 2007-2008, trois opérateurs globaux (fixe et mobile), mettant ainsi un terme à la situation actuelle de duopole actuel dans les mobiles. C'est ce qui explique l'attribution d'une licence de téléphonie fixe à un troisième opérateur qu'est Maroc Connect. D'après une étude élaborée par BMCE Bourse en partenariat avec CIC Securities, la téléphonie fixe, monopole de Maroc Telecom jusqu'à fin 2005, a souffert de la substitution au profit du mobile ces dernières années. Preuve en est la faible progression du parc d'abonnés du fixe à moins de 1,4 million, établissant le taux de pénétration à 22,4 lignes pour 100 foyers à fin 2005, contre 19,3 en 2003. Par ailleurs, et toujours selon la même source, avec plus de 12 millions d'abonnés GSM, soit un taux de pénétration de 41,3%, le Maroc récolte les fruits de son engagement dans le processus de libéralisation du secteur des télécommunications. Aussi, après avoir conquis les classes aisées, le taux d'adoption du Mobile s'est fortement accru, non seulement dans la classe moyenne, mais aussi chez les plus démunis. Cette situation est liée à l'exacerbation de la concurrence, qui a rendu possible d'importantes baisses tarifaires. Dans un marché majoritairement pré-payé, Maroc Telecom affiche 67% de parts de marché fin 2005 contre 33% pour Médi Telecom. La concurrence se fera de plus en plus rude à cause de l'arrivée programmée pour mi-2006 de nouveaux opérateurs dans la téléphonie classique. Toutefois, selon les rédacteurs de l'étude, le potentiel semble a priori moins important que celui du GSM, en raison du faible pouvoir d'achat domestique. Cette nouvelle dynamique devrait être soutenue par la baisse des frais d'accès que rendra possible le recours des deux nouveaux opérateurs du fixe à des technologies alternatives au réseau filaire, permettant de réduire de manière substantielle les investissements initiaux. 7millions de clients additionnels dans le mobile d'ici 2008 En ce qui concerne le mobile, celui-ci devrait poursuivre son élan de croissance pour atteindre à l'horizon 2008 un taux de pénétration de l'ordre de 65%, correspondant à un potentiel d'environ 7 millions de clients additionnels. Les prévisions établies par les analystes de BMCE Bourse laissent présager que Maroc Telecom semble tout aussi bien préparé pour contrecarrer l'appétit des deux nouveaux entrants sur le fixe et Internet. Ils estiment par ailleurs que la robustesse des marges de Maroc Telecom ne semble pas devoir être remise en cause, du moins jusqu'à 2009-2010. A partir de cette date, le paysage concurrentiel comptera probablement trois opérateurs globaux qui pourraient entrer dans une bataille commerciale durable pour les clients les plus rémunérateurs, et aboutir à une baisse substantielle de la rentabilité chez IAM, notamment. Les potentialités du titre Maroc Telecom D'après les analystes, Maroc Telecom offre un potentiel d'appréciation supplémentaire de l'ordre de 12%. Aussi, le momentum sur la valeur reste favorable étant donné que le groupe démontre, dans la durée, ses capacités d'adaptation à l'ouverture du marché, de dynamiser la demande par un marketing efficace et entretient une politique de rémunération des actionnaires attractive. Mieux encore, IAM opère sur un marché émergent en forte croissance, dégage des niveaux de rentabilité bien plus élevés que ceux des pairs européens, bénéficie d'un environnement concurrentiel et réglementaire stable, tout en jouissant d'une trésorerie nette positive. Le fort niveau de génération des cash-flow permet à Maroc Telecom de faire des acquisitions sur le continent africain. Les analystes ont ainsi intégré cette éventualité pour 2008, sachant qu'elle pourrait intervenir avant. Le groupe a publiquement exprimé son intérêt pour le Gabon, le Burkina Faso et le Cameroun, sachant que sa politique de croissance externe repose sur le principe d'une prise de contrôle, directe ou indirecte, des sociétés acquises. Il s'avère ainsi que le contexte devrait bénéficier des conditions du marché qui l'ont porté jusqu'à présent, et ce malgré un niveau de valorisation déjà élevé. Les analystes recommandent ainsi la valeur en « accumuler ».