Le Difaâ Hassani d'El Jadida a présenté officiellement, ce dimanche, à la presse locale et nationale son entraineur, le mythique et comblé, pour ses trois coupes d'Afrique des Nations (2006- 2008- 2010), l'ex- sélectionneur égyptien Hassan Shehata. Lors de ce point de presse, le spectre de l'ex- entraîneur du club cher aux Doukkalis a plané dans le ciel. Les deux coachs ont tous les deux un dénominateur commun. Deux visages de proue du monde footballistique africain et arabe, ils se sont occupés de l'équipe nationale de leur pays respectifs. Tous les deux ont du quitter, malgré eux, leurs postes prématurément. L'égyptien pour ne pas avoir pu qualifier son équipe aux dernières phases de la coupe du monde 2010 et le deuxième, qui avait promis monts et merveilles à ses compatriotes, pour avoir reçu une humiliante défaite à Marrakech face à l'équipe nationale d'Eric Gerets. Les deux, depuis, sont entrés dans la case des oubliettes. Il a fallu de la veine pour l'algérien pour qu'il débarque, par hasard, à El Jadida. Les Jdidis s'étaient déplacés, en Alger pour s'acquérir, en fait, les services de son compatriote Azzedine Aït Joudi qui leur avait préféré Chabibate Lakbayle. Préférant une équipe marocaine (DHJ) plutôt qu'Al Jazeera où il avait compris qu'il risquait d'y moisir en tant que consultant, Benchikha eut de la chance de tomber sur un groupe soudé, mûr, réceptif et assoiffé de gloire. L'éclatant parcours des Jdidis en Botola pro, en coupe du Trône et dans les phases éliminatoires de la coupe d'Afrique replaça le coach algérien aux devants de la scène footballistique africaine et arabe. La suite, on la sait. Il lâcha, indécemment, son équipe qui l'avait ressuscité pour le Raja de Casablanca à la recherche de la gloire comme si le Difaâ d'El Jadida ne la lui avait donnée. Le même scénario se répète avec Lamâlem Hassan Shehata. Après avoir échoué à Al Arabi du Qatar et à Zamalek, il s'est resté enfermé chez lui. Pressenti ici et là, il n'a plus réussi à décrocher un contrat d'entraîneur ni dans son pays ni ailleurs. Jusqu'au jour où les dirigeants jdidis l'ont contacté. Il ne rejeta pas l'offre. Tout d'abord, pour ne pas moisir, à son tour, dans son fauteuil chez lui comme son prédécesseur Benchikha. Ensuite, « c'est une équipe qui m'a séduit, émerveillé et impressionné lors de son parcours africain ; surtout face au club cairote d'Al Ahly. Cette prestation m'avait convaincu à signer, sans hésitation, avec mon club actuel», a- t- il déclaré. « Et puis, j'ai aspiré, toujours, à travailler au Maroc depuis que j'y ai été accueilli, chaleureusement, avec le Zamalek que j'entrainais », s'est- il pressé d'ajouter. Il est sûr et certain que le nom de « lamâlem Shehata » retentira de nouveau avec le DHJ. Il est sûr et certain qu'il sera convoité, lui aussi, par d'autres clubs marocains se prétendant « grands ». Grands, certes, par leurs publics. Grands financièrement pour avoir bénéficié de « circonstances heureuses » en raison de l'influence et la présence de certains de leurs dirigeants dans de puissants postes de décision dans l'Etat marocain. Qui ne se souviendrait pas de la COMANAV qui avait appareillé à Marrakech, de la RAM qui avait atterri à Settat, du Crédit Agricole qui avait préféré Salé au DHJ et au KAC ou Danone qui s'était engagé avec le Raja de Casablanca au lieu de couver le Difaâ Hassani d'El Jadida où la société réalise ses chiffres d'affaire ? Qui pourrait confirmer que Shehata ne réitérerait pas le même « sale coup » de Benchikha une fois son engagement de deux ans, une fois, expiré ? La question lui a été posée. « Je suis un homme d'éducation qui se respecte et respecte les autres. Je mets toujours les intérêts de mon club avant les miens. Et je ne vois pas comment je le changerai pour un autre si je réussis à le mettre dans la cour des grands », a tranché le nouveau capitaine à bord jdidi. Espérons. L'autre avait dit bien plus. Malheureusement, il s'est révélé un autre visage. Hassan Shehata, outre sa mission de s'occuper des destinées de l'équipe première, aura la lourde tâche de manager général de veiller sur l'académie de foot- ball du DHJ et des autres catégories. C'est dire que sa mission sera délicate et ardue. Les mêmes avantages, dont bénéficiait son prédécesseur, lui ont été octroyés. Une prime d'un million de DH, au cas où il remporterait la coupe du trône et une autre prime de 1.5 million de DH au cas où il remporterait avec le DHJ le titre du championnat national. Il sera assisté par son compatriote Ahmed Souleymane. Hassan Shehata, né le 19/06/1949, est une idole en Egypte. Déjà honoré pour sa carrière de joueur en clubs (Zamalek en Egypte, Kazma et Arabi au Koweït) et en équipe nationale (41 matchs entre 1972 et 1980), l'entraîneur sélectionneur égyptien, compte bien conserver la coupe du Trône remportée la saison dernière. Il deviendrait alors le second coach, après l'algérien Abdelhak Benchikha à remporter le 2ème sacre du DHJ. Palmarès de joueur : Championnat d'Egypte : 1978 (Zamalek) Coupe d'Egypte : 1975, 1977 et 1979 (Zamalek)
Palmarès d'entraîneur : Coupe d'Egypte : (Moukaouiloune) 2004 Super coupe d'Egypte : (Moukaouiloune) 2004 Coupe d'Afrique des nations en moins de 20 ans : 2003 (Egypte) Coupe d'Afrique des Nations : 2006 (Egypte). Devenu entraîneur, il dirigea différents clubs dont Arab Contractors. Le 10 octobre 2012, il est nommé entraineur d'Al-Arabi Sports Club. Le 6 décembre de la même année, il est démis de ses fonctions. Il prend en main les commandes de l'équipe nationale en 2004, en remplacement de l'Italien Marco Tardelli. Le succès sera vite au rendez-vous avec une victoire lors de la CAN 2006 organisée par l'Egypte (victoire aux tirs au but face à la Côte d'Ivoire), une autre lors de la CAN 2008 face au Cameroun 1 à 0 puis de nouveau 1 à 0 face au Ghana pour la troisième fois consécutive avec l'Egypte (un record). En février 2010, il eut des propos sur la sélection israélienne qui, alors, le convoitait au poste de sélectionneur: « Je préfère mourir de faim que de penser entraîner un jour la sélection d'Israël. Je comprends cette jalousie de la part des Israéliens suite à notre consécration, mais il m'est impossible même de visiter un jour Israël ou driver sa sélection même si elle sera la seule sélection au monde qui réclamera mes services. Je me demande comment les Israéliens pensent que je vais accepter l'offre d'un pays qui tue les enfants, les femmes et les vieux. Ce que je connais sur Israël, c'est qu'il tue les innocents, frappe les Arabes de différents missiles, démolit les villes et les villages, mais c'est la première fois que j'entends que ce pays s'intéresse au football. »