L'ancien sélectionneur égyptien, aux trois coupes des nations d'Afrique réussies successivement en 2006, 2008 et en 2009, et entraîneur du club doukkali le Difaâ Hassani d'El Jadida, a été décoré à Sao Polo de l'ordre de mérite en tant que personnalité de l'année 2013 en Afrique, à l'occasion de la tenue des assises du congrès de la FIFA, la plus haute instance du foot- ball international, organisé au Brésil, pays organisateur de la coupe du monde 2014. Si cette distinction, hautement méritée d'un monument du foot- ball africain, honore le concerné, en premier lieu, et son pays, en deuxième lieu, elle a été accueillie, grandement et fièrement, par les fans du DHJ qui estiment que c'est aussi un grand honneur pour le foot- ball jdidi et le national qui reçoivent un grand technicien du foot- ball africain. Si le foot- ball jdidi va profiter du grand savoir de son entraîneur, il faut dire aussi que le foot- ball national gagnera en notoriété et en estime en Afrique du fait que Hassan Shehata a accepté de s'occuper des destinées d'un club très peu connu ou inconnu sur la scène footballistique africaine. Le fait qu'il ait accepté d'entraîner, sans aucune hésitation, est une reconnaissance intrinsèque de la grande valeur technique des joueurs jdidis et, également, du degré élevée et organisée de la Botola pro. L'ex- sélectionneur, après la signature du contrat d'engagement pour deux ans avec le club de Saîd Qabil et après avoir visionné les cassettes vidéo des matchs de sa nouvelle équipe, a déclaré que la priorité de son travail, à son arrivée à El Jadida, se portera, en grande partie, au niveau du compartiment offensif qui n'avait pas réussi à concrétiser les occasions créées malgré une domination territoriale des coéquipiers du capitaine Adil Sassa. Un compartiment que son prédécesseur, l'algérien Abdelhak Benchikha n'avait réussi à valoriser malgré la présence d'une pléiade de grands attaquants de la trempe de Zakaria Hadraf, Langoualama et Ayoub Nanah, nouvelle coqueluche des Jdidis. En effet, l'algérien, qui accorde une priorité aux duels et au regroupement rapide à la défense à la perte du ballon, n'a pas pu améliorer son équipe au niveau offensif. La preuve est que l'équipe n'a pu, contrairement à l'accoutumée, remporter un match hors de ses bases. Alors qu'elle n'a perdu, en tout et pour tout, que 5 matchs à l'extérieur. Une statistique qui dénote clairement la stratégie de l'algérien. Lamâlem, surnom que se plaisent à lui donner ses compatriotes, n'aura nullement tort en accordant un intérêt particulier à ce côté du jeu qui a été, de tout temps, le côté fort du DHJ. Ses attaquants de pointe, purs produits du terroir, sont parvenus, en l'espace de 30 ans, à remporter 10 fois le titre de premiers buteurs du championnat national. Pour ceux qui ont la mémoire courte, on citera les Chtaïni, la tête d'or Abdellatif Chiadmi, le baroudeur Miloud Wazir, le Maradona marocain de son époque Chicha, le feu follet Krimou, l'étalon Chrif et le prodige Réda Er- riyahi. Pour l'améliorer et le rendre plus percutant, il compte s'allouer le service d'un grand buteur « égyptien ou africain » dont il n'a pas voulu citer le nom. Par le recrutement de ce monument, connu mondialement, les dirigeants jdidis (malgré des lacunes dans la gestion), que n'en plaisent à ses détracteurs, dont principalement certains journalistes et consultants d'une chaîne radiophonique casablancaise (l'appellation lui convient plus que « nationale » puisqu'elle privilégie « le casablancais » plus que le national), entendent donner une dimension de grand club à leur équipe. Surtout après leur parcours plus qu'honorable en Botola pro, en coupe d'Afrique et leur parfaite réussite en coupe du Trône 2013. D'autre part, l'engagement d'un technicien de grande envergure a été une réponse à ce qu'ils considèrent « la malhonnêteté » d'Abdelhak Benchikha qui avait réussi à les mener en bateau, dont le gouverneur de la province, Mouâd Jamî (acquis, corps et âme, à la cause du DHJ), en tenant un double langage. Celui de ne jamais « quitter El Jadida pour tout l'or du monde » et d'entretenir des discussions avec d'autres clubs locaux, dont le RCA où il est enrôlé actuellement, et étrangers. Il aurait du leur faire part de ses intentions et ce feuilleton « ABC » n'aurait pas eu lieu. A ce moment- là, les populations l'auraient fêté, comme elles lui avaient accordé la clé de la ville, dignement et les supporters du club jdidi l'auraient porté, à pied, sur leurs dos, jusqu'au complexe l'Oasis du Raja de Casablanca. Parce que ce public l'a aimé sincèrement et l'avait soutenu sans conditions. C'est ce qu'ont n'ont pas compris, hélas, certains analystes et chroniqueurs du foot- ball national. Et non pas qu'on n'a pas voulu qu'il parte au club casablancais. Dommage pour l'algérien qui avait préféré sortir par la petite fenêtre au lieu de partir avec les grands honneurs. Les dirigeants ont voulu, également, par cet acte à redonner une autre considération à leur public qui s'est senti touché dans son amour propre par l'attitude de Benchikha envers lui. L'épisode Benchikha a fini et enterré. Un autre va commencer. Celui de « Lamâlem » Shehata. Le public du DHJ, dont il est, déjà, fier avant qu'il ne fasse ses preuves, l'aimera tout autant que ses prédécesseurs qui ont marqué de leur empreinte leur équipe aimée. Car ce public est réputé pour son amour d'autrui et pour sa chaude et généreuse hospitalité. Ses détracteurs ne pourraient nier cette particularité qui le distingue. Abdelhak Benchikha non plus. Parce qu'il en sait que beaucoup !