Le mot « stérile » veut dire « non productive ». Et, l'un des obstacles au développement de notre pays est le marasme administratif. Ainsi, l'incapacité de réformer les institutions, qui freinent l'activité du citoyen, entraine un blocage économique et social. Le simple fait de demander un renseignement, par courrier ou par téléphone, vous met en face d'un mur infranchissable : Au téléphone le responsable est absent, par courrier, vous n'avez aucune chance d'obtenir une réponse. Inconscience, désordre, anarchie, c'est la réalité d'une partie de notre administration (exemple la municipalité d'El Jadida). L'autre paire de manches, on la constate lors des files interminables que forment les citoyens devant les services de la trésorerie générale, des banques, des dispensaires, des services de distribution d'eau et d'électricité et de la poste principale. Mais le travail avance lentement et ces files d'attente interminables continuent de se former de plus en plus devant les guichets, des fonctionnaires aux mines patibulaires exigeant une longue liste de paperasse à fournir pour une quelconque démarche. Le registre de doléances, disponible depuis quelque temps dans la plupart des administrations, est inutile, puisque les citoyens ne cessent de se plaindre de la médiocrité des services et du mauvais accueil. Enfin, partout. Et lorsqu'un citoyen ose placer une remarque, c'est un « ceux qui se sont pressés, sont déjà morts» qu'il reçoit comme réplique d'un ton ironique. Pis encore, le centre hospitalier provincial, construit en 1917, est dans la déchéance totale. Et même s'il a atteint un seuil alarmant et effrayant, le malade ou le blessé doit attendre dans l'agonie qu'on veuille le consulter, surtout aux urgences. Cela au cas où il réussit à entrer sinon il rendra son âme à Dieu petit à petit devant la porte de l'hôpital, dans l'indifférence totale des hommes et des femmes de la santé publique. D'où vient donc le mal ?